jeudi 20 mars 2014

Une association très dynamique: l'AMIS


Mégrine;: banlieue Sud de Tunis méconnue par beaucoup et où pourtant, il fait bon vivre et ce, principalement grâce à l'Association de Megrine pour la l'Innovation et la Sauvegarde.

Située à Mégrine-Coteaux , l'AMIS est animée par un bureau exécutif intergénérationnel  dont les membres seniors et juniors ont à cœur de dynamiser la vie de la commune et de rapprocher les Mégrinois dans des activités diverses et variées.

Le bureau, aidé des affiliés à l'association organise régulièrement des actions dans différents domaines:


  • culturels et sportifs : foire des artisans, expositions sur le patrimoine architectural de Mégrine (souvent menacé par l'urbanisation galopante ou par le vandalisme), colloques et séminaires, rencontres sportives inter-collèges (les Jeux Scolympiques  mégrinois) ,ciné-club des Amis du Coteau ,  parade des voitures anciennes (Kharjet  l'Antika  ) , renaissance du Château de Mégrine, etc.
  • environnemental : nettoyage par des volontaires de différents sites de la commune, pétition pour lutter contre les décharges sauvages, création des Mégribelles (poubelle à usage domestique et urbain)....
  • sauvegarde : réaménagement et réhabilitation de l'école primaire Ibn Sina , rénovation  de la Maison des jeunes de Mégrine , restauration des escaliers servant de passage entre certaines rues de la commune, etc.
  • bénévolat social : visite d’hôpitaux et aides à des familles nécessiteuses, etc.
Cette liste n'est pas exhaustive et toutes ces actions ne seraient pas possible sans l'aide bénévole de nombreux membres de l'association et sans l'aide de quelques généreux sponsors (privés et professionnels), malheureusement trop peu nombreux. En effet, l'association , dont le budget est principalement financé par l'adhésion annuelle (très symbolique de 10 dt par an)  des adhérents et par quelques subventions et dons de généreux habitants, a besoin d'aide pour réaliser ses projets.

Et c'est pour cette raison que je voulais tirer un grand coup de chapeau au bureau et à tous les bénévoles qui, malgré leurs obligations professionnelles ou familiales donnent de leur temps et de leur énergie pour dynamiser et rendre plus conviviale  la vie de notre banlieue (Mégrine-Coteaux, Mégrine-Ryad, Mégrine-Chaker et Sidi-Rezig).

Je saisis également cette occasion pour faire appel à toutes les bonnes volontés pour nous aider à créer encore plus et mieux.

BRAVO L'AMIS.








samedi 21 septembre 2013

Lectures d'été (2)

La femme au miroir  d'Eric Emmanuel Schmitt


Dans ce roman, l'auteur nous narre l'histoire de trois femmes à trois époques différentes: Anna qui vit à Bruges pendant la Renaissance, Hanna épouse d'un noble de la Vienne impériale du début du XXème siècle et Anny, starlette dans l'Hollywood actuel.
Avec habilité, E.E. Schmitt nous fait vivre les destins croisés de ses héroïnes qui se sentent très différentes de leurs contemporains et qui, par leurs comportements atypiques face au diktats de la société, se démarquent du "politiquement correct" de leur époque afin de réaliser leur idéal.
Cette œuvre est un plaidoyer des failles et des forces du sexe féminin.

Place maintenant aux thrillers et romans policiers.....


La compagnie des menteurs de Karen Maitland.

1348: la grande épidémie de peste commence à se répandre dans le Sud de l'Angleterre. Le pays est en proie à la panique et à l'anarchie.
Dans ce roman très sombre, nous allons suivre les pérégrinations d'un groupe de neuf personnes très différentes, réunies par hasard et tentant de gagner le Nord du pays pour échapper à la peste.
Tout au long de ce  thriller "historico-policier à l'atmosphère très noire,  Karen Maitland nous entraîne dans un "road-movie" moyenâgeux  où la mort violente  et énigmatique de certains membres de cette troupe hétéroclite  force le lecteur à ne pas lâcher ce livre, tant il attend avec impatience le dénouement et la résolution de l’énigme de ces décès bizarres.

Le cortège de la mort d’Élisabeth George.





Policier  mettant en scène l'inspecteur Linley, personnage récurrent des romans de l'auteure, qui, une nouvelle fois, se trouve confronté au crime et se doit de résoudre au plus vite  avec l'aide de son équipe un assassinat qui trouve ses racines dans le passé trouble de certains des personnages.

Élisabeth George est américaine mais la majorité de ses romans se déroulent en Angleterre . Elle est surnommée la "reine du crime" et chacun de ses livres met en scène l'inspecteur Linley de Scotland Yard et son lieutenant, Barbara Havers, deux héros récurrents de ses livres.

La maison du lys tigré de Ruth Rendell.





Si l'on a surnommé Élisabeth  George, la reine du crime, Ruth Rendell, elle, est une auteure incontournable du policier psychologique anglais.
Dans ses romans, il n'est pas seulement question de résoudre une énigme policière, mais un meurtre, est toujours pour R. Rendell, la conséquence logique d'engrenages effrayants et l'occasion de nous faire vivre le quotidien souvent tourmenté de ses personnages. Tous ses livres, et celui-ci ne fait pas exception à la règle, sont une description, fidèle et fouillée psychologiquement, de la société britannique actuelle.

Le prédicateur de Camille Lackberg.


J'ai découvert cette écrivaine suédoise assez récemment. Elle fait partie de cette "pépinière" actuelle d'auteurs de romans policiers scandinaves qui, à juste titre, connaissent un succès grandissant.
C. Lackberg signe une série policière se déroulant à Fjallbacka, petite station balnéaire suédoise, à prori sans histoire, mais où, pourtant vont avoir lieu plusieurs crimes énigmatiques. Les enquêtes pour élucider ces meurtres sont menées par Erica Falk et son compagnon le commissaire Patick Hedström.
Suspense garanti et personnages attachants. Autre livre de la même série que je vous recommande aussi: "La sirène".

Remède mortel d'Harlan Coben.



Un des premiers romans de cet auteur américain ayant reçu plusieurs prix de la littérature policière.  Plusieurs de ses romans ont également été portés à l'écran.
Celui-ci (peut-être pas un de ses meilleurs, à mon humble avis) se lit quand même avec plaisir et facilité.
Un médecin, chercheur travaillant sur le virus du sida, se sent espionné et fuit la clinique où il exerce. Avant de mourir assassiné dans une chambre d'hôtel, il a eu le temps de poster un courrier adressé à son ami et associé, afin d'expliquer les meurtres mystérieux de plusieurs malades soignés dans sa clinique.
Nombreux rebondissements et une fin assez inattendue que le lecteur ne découvre que dans les dernières pages du livre.

vendredi 20 septembre 2013

Lectures d'été (première partie).

Après des mois de silence,je reprends mes bonnes habitudes: coucher sur le papier (même s'il est virtuel)  mes coups de cœur livresques afin de m'en souvenir plus tard.

Forcée à l'immobilité par une mauvaise fracture, j'en ai profité pour "dévorer " plusieurs romans afin de m'évader du quotidien. Mes choix furent très éclectiques : romans historiques,  policiers, sagas ou romans d'aventures et ce fut pour la plupart de formidables outils d'évasion et de culture.

Et l’Égypte s’éveilla.

Trilogie d'un écrivain, égyptologue confirmé et conteur né qui, à travers  ces trois tomes, nous révèle le mystère de" la dynastie zéro ". Le pays des deux terres plongé dans le chaos de la guerre des différents clans qui le peuplaient va donner naissance à l"Égypte des Pharaons, une civilisation fascinante et éternelle/
  • La guerre des clans.
  • Le feu du scorpion
  • L’œil du faucon.
Comme dans la plupart de ces romans, l'auteur nous conte, dans un style fluide et enlevé, les grands moments de l’Égypte antique où  la vie des dieux se mêlent sans arrêt à celle des hommes.
Livres passionnants qui, une fois commencés, se lâchent difficilement, et peuvent faire passer des nuits blanches aux passionnés de la civilisation égyptienne.

"De roses et de sang" suivi du "Secret du Kahzar". de Michel Hody (auteur liégeois contemporain)






Romans policiers historiques se déroulant à Liège (ma ville natale) au XIVème siècle, du temps où Liège était une puissante principauté dirigée par le prince-évêque Adolphe de la Mark.

Ce dernier fait appel à un ancien compagnon d'armes, Amaury de Ségur, un Cathare avec qui il a fait ses études et guerroyé souvent en ce Moyen-âge tumultueux.
 Ces deux romans sont passionnants: s'y mêlent mystères et énigmes avec pour toile de fond la ville Liège et ses environs. Ils sont une évocation très documentée de la ville de cette époque, très riche de références historiques, avec en prime une enquête policière bien menée  où l'on découvre les liens étroits qui se tissaient entre le pouvoir et le clergé et certaines sectes émergentes de cette époque.

Pour une Liégeoise de naissance et de cœur, la description de la ville et de certains lieux-dits et quartiers encore existants est particulièrement intéressante.

Le siècle de Ken Follet.

  • Tome 1: La chute des géants.
  • Tome 2: L'hiver du monde.
  • Tome 3 : à paraître en 2014.
Saga de plusieurs familles de nationalités différentes (américaine, anglaise, écossaise, française, allemande , autrichienne et russe. Leurs histoires et leurs destins vont s'entrecroiser en se mêlant à la grande Histoire du XXème siécle bouleversé par les deux grandes guerres mondiales.
Le tome 1 nous replonge dans la période allant de 1911 à 1924 et le tome 2 se déroule de 1933 à 1949.
Les différents protagonistes imaginaires et représentatifs de la société de l'époque se mêlent aux personnages réels de l"Histoire de ces années tourmentées.
Ken Follett réussit, une fois encore, a nous passionner pour le destin de ces familles et de leurs descendants tout en nous remémorant les grands moments de l'histoire mondiale.



dimanche 13 mai 2012

Les mémoires d'un arbre.

Vu mon grand âge (je ne m'en souviens même plus exactement), je voudrais, avant ma fin que je souhaite la plus tardive possible, me remémorer quelques souvenirs de ma longue vie.
Mon nom: Schinus molle, mais on me connaît  beaucoup mieux sous le nom de "faux poivrier". Je suis originaire d'Amérique du Sud, mais,  il y a des siècles je fus ramené en Europe  et je retrouvais un terroir de prédilection dans les régions méditerranéennes où je prospère toujours.

Ma vie a commencé à l'époque de la colonisation française dans une banlieue tranquille de Tunis. A l'époque, les vignes y abondaient  et  quelques colons s'y étaient installés, la terre et le relief de Mégrine-Coteaux convenant particulièrement à de vastes exploitations vinicoles.
 Je fus planté dans ce qui était alors le parc du château  appartenant  au comte de Foix, époux de la célèbre actrice Elvire Popesco. Le comte, après son arrivée dans le pays, avait fait construire  sa demeure dans le style arabo-musulman sur une colline boisée offrant une vue allant jusqu'à l'autre côté de la baie de Tunis vers Sidi Bou SaÏd et la Marsa. En ce temps-là, aucune construction ne venait gâcher la vue de ce très beau panorama : au pied du château, les vignes , le lac de Tunis et la mer.

Moi, je me trouvais à l'arrière du château dans le grand parc et mes voisins directs étaient de majestueux palmiers, des mimosas, des lauriers roses, des jasmins et des bougainvillées aux tons éclatants.
J'ai mené une vie tranquille, offrant mon ombre aux habitants du château pendant les chaudes journées de l'été tunisien. L'activité des hommes à cette époque était rythmée principalement par la culture des vignes, les vendanges et de la vinification. Je coulais des jours paisibles.

Au fil des années, la situation du pays évoluant au fil des changements de régime et de l'agitation politique, mon propriétaire a quitté le pays, le château fut plus ou moins laissé à l'abandon, le parc morcelé et les parcelles vendues afin d'urbaniser cette banlieue après l'abandon de la culture des vignes.
J'ai craint, un moment d'être abattu et de finir en bois de chauffage car la spéculation immobilière allait grandissant.
Heureusement, le terrain où je grandissais fut acheté par une famille qui privilégiait la nature et la flore à la pierre. Elle fit construire une petite maison, laissant un maximum de superficie au jardin et me permit d'ombrager sa terrasse de façade.

Mon nouveau propriétaire agença son jardin en y plantant, en plus des nombreux autres arbres qu'il a eu la sagesse de garder, quelques orangers, citronniers et mandariniers dont les fleurs embaumaient au printemps.
Moi, du fait mon ancienneté, je dominais tous ces nouveaux venus . Grâce à ma ramure imposante, je suis devenu le lieu de prédilection des occupants de la maison qui venaient paresser ou se rafraîchir à l'ombre de mes branches. J'ai ainsi pu surprendre, grâce à leurs conversations passionnées parfois, une partie de l'histoire du pays, des espoirs, des joies ou des malheurs de ceux qui l'habitaient.
J'ai ainsi vu les amours naissantes de la fille de la maison, qui sur le banc installé sous mon tronc, faisait avec son fiancé des projets de vie commune. J'ai assisté aux angoisses de ces Français, installés en Tunisie depuis tant d'années et pour qui ce pays était devenu leur patrie, à l'approche de la fin de la colonisation et de l'indépendance. Ils redoutaient une perte de leurs privilèges et un éventuel retour en France.  Quitter ce pays où ils avaient fait leur vie et qui pour certains y étaient nés étaient pour eux un crève-cœur. Et pourtant, ce jour arriva. Ils vendirent la maison qu'ils avaient construite pour une bouchée de pain à des Tunisiens qui, enfin après tant d'années de sujétion à la France, prenaient enfin vraiment et librement possession de leur pays.

Que de changements en quelques années, mais moi, j'étais toujours là, solidement enraciné dans cette terre devenue mienne. Les hommes passaient, s'agitaient, se battaient parfois (avant l'indépendance, il y eut la sombre période de la seconde guerre mondiale), la vie changeait, la banlieue paisible se peuplait, s'industrialisait même perdant ainsi une part de son charme mais je restais.

Mon jardin se transforma de nouveau selon les goûts de son nouvel occupant mais , heureusement ne perdit rien de sa superficie!
Une trentaine d'années passa .... Le modernisme s'accentuait, les constructions se multipliaient dans tout le quartier. Plusieurs de mes congénères furent abattus afin de laisser plus d'espace à la pierre! De nouveau, je craignis de subir le même sort. Car, une fois encore, mon domaine allait changer de propriétaire!

Je devais être né sous une bonne étoile. Car mes craintes s'apaisèrent quand une jeune couple tomba sous le charme de la maison et surtout du jardin.
J'étais sauvé! J'ai vu les enfants de ma "nouvelle famille" grandir et eux aussi sont venus jouer sous mon ombre...Leur mère s'occupait, et s'occupe toujours avec passion, du jardin y plantant de plus en plus de fleurs et si j'ai connu quelques moments douloureux du fait d'un voisin que je gênais et qui n' a pas hésité à mutiler ma plus grosse branche, j'ai tenu bon.
Mon tronc se creuse, je suis devenu un très vieil arbre qui par ma taille domine  le quartier mais je compte bien offrir encore longtemps le chant du vent dans mes branches et mon ombre à ceux qui m'apprécient.

 Je pourrais encore écrire des pages entières, entrer dans le détail des vies de tous ceux que j'ai vu défiler sous mes branches. Peut-être un jour.....

                                       

lundi 30 avril 2012

Printemps des artisans de Mégrine

Hier, 29 avril 2012, l'AMIS (Association de Mégrine pour la Sauvegarde et l’Innovation) organisait pour la première fois une foire destinée à faire connaître des artisans de cette banlieue.

Belle réussite pour une première!
Les membres de cette association (tous bénévoles) ,ayant pour but de dynamiser sa banlieue et de rapprocher les habitants, ont avec beaucoup d'enthousiasme organiser cette manifestation à la salle des fêtes de Mégrine. De nombreux artisans de spécialités très diversifiées ont accepté l'invitation de l'association et dès, samedi après-midi sont venus installer leur production dans la salle: peintures, poteries, linge de maison, bijoux fantaisie,tableaux décoratifs, coffrets en bois décorés, épices maison, pâtisserie traditionnelle....bref un échantillon très varié de productions artisanales.
Grâce à la publicité organisée par l'AMIS (flyers distribués par des volontaires dans les lieux les plus fréquentés de Mégrine et mis dans les boîtes aux lettres, banderoles accrochées dans les points stratégiques de la localité, affiches placées dans plusieurs commerces et évidemment" le sacro-saint bouche à oreille"), la manifestation a attiré beaucoup de monde et s'est déroulée dans une ambiance festive.
Bravo aux membres de l'association, dont certains se sont investis depuis plusieurs semaines et avec beaucoup d'efficacité, dans l'organisation  de cette journée.

L'AMIS a pour but principal de redonner vie à cette banlieue de Tunis et de rapprocher les anciens habitants aux très nombreux nouveaux résidents qui ,depuis une vingtaine d'années , sont venus s'y établir après le "boom" immobilier de ces dernières décennies.
L'association s'investit dans plusieurs domaines: manifestations culturelles et festives, campagnes de propreté avec des nettoyages réguliers par des volontaires de certains lieux de la localité, défense des spécificités architecturales de Mégrine et valorisation ou réhabilitation d'endroits typiques du quartier de Mégrine-Coteaux, notamment des escaliers centenaires reliant certaines rues de différents niveaux et qui ont beaucoup soufferts de leur abandon et pour certains de la malveillance de  riverains.
L'AMIS se mobilise et se bat pour sauvegarder ce caractère pittoresque et assez rare de Mégrine.

Bravo donc à ces volontaires qui luttent et travaillent pour une plus grande solidarité entre les habitants.

lundi 23 avril 2012

Livres: coups de coeur !

Mes coups de cœur de ces deux derniers mois de lecture .

Le Maltais de Bab El Khadra de Claude Rizzo.

Quelques mots sur l'auteur que j'ai découvert à la faveur de cette lecture. Claude Rizzo est né à Tunis, dans le quartier populaire de Bab El Khadra en 1943. Sa famille, d'origine maltaise, était installée en Tunisie depuis quatre générations. Claude Rizzo est parti s'établir en France après son bac et après des études littéraires est devenu professeur puis s'est consacré à l'écriture.

Le Maltais de Bab El Khadra (en partie surement autobiographique) nous plonge avec pittoresque dans la Tunisie des années 50 et plus particulièrement dans un quartier typique de Tunis, Bab El Khadra où, à l'époque, vivaient en harmonie Arabes, Juifs, Italiens et Maltais. L'histoire d'un petit orphelin maltais de huit ans, se destinant au métier de cocher comme beaucoup de ses compatriotes, nous fait revivre entre rires et larmes le parcours de ce petit garçon, issu d'un milieu assez pauvre, qui aidé  dans ses études par une vieille tante, d'apparence acariâtre mais pleine de tendresse et d'amour.  Grâce au soutien scolaire et humain de cette vieille fille mal aimée de sa famille, car très érudite, Gaétan, le héros de ce livre attachant va découvrir l'histoire de ses ancêtres et apprendre à comprendre les changements qui peu à peu vont transformer son pays dans les années précédant l'indépendance: la montée du nationalisme, les premiers troubles et attentats visant à se libérer de l'occupant français.

Ce roman plein de poésie et de tendresse se lit d'une traite avec bonheur. De plus, en ces temps troublés de post-révolution qui voient monter l'obscurantisme religieux et se manifester un clivage et une intolérance grandissante entre communautés, ce livre nous rappelle que la société tunisienne a toujours été plurielle et que malgré certaines frictions dues aux événements politiques, la tolérance finissait toujours par triompher et que le mélange des différentes communautés formant le" patchwork" tunisien est une source d'enrichissement réciproque.

Meurtres au potager du Roy de Michèle Barrière.

Roman historique où se mêle une intrigue policière mettant en scène le premier jardinier du potager du château de Versailles, sous Louis XIV.
Pour tous les amoureux des jardins et des plantes et de la gastronomie.
Ce roman fourmille d'informations sur la vie quotidienne, les fêtes et les soupers de la cour du Roi-Soleil et sur l'art de manger au XVIIème siècle. Il mêle des personnages de fictions à de grandes figures de l'histoire de l'époque (grands cuisiniers et jardiniers) comme la Quintinie et Bonnefons mais aussi des botanistes ou des hommes de sciences célèbres (Tournefort, John Evelyn, Denis Papin et bien d'autres°).

A consommer sans modération.

Les fantômes de Goya de Jean-Claude Carrière et Milos Forman.

Ce roman se déroulant dans une période très troublée de l'Espagne (au temps de la révolution française puis des guerres napoléoniennes) nous raconte l'histoire et le parcours chaotique de Lorenzo, inquisiteur au Saint Office, qui empêtré dans une histoire fâcheuse va devoir fuir son pays et se réfugier en France. Là, il va renier sa foi et servir les nouveaux idéaux de liberté de la Révolution française et passer d'un extrémisme à un autre, parfois tout aussi destructeur. Son destin et sa vie sont mêlées à celle du grand peintre Goya dont il était l'ami.

Roman parfois dérangeant, car il est une histoire d'égarements, de passions divines, d'amour, de pouvoir et d'illusions. Il nous sensibilise au fait qu'il peut exister un extrémisme de la liberté comme de l'oppression et que la lumière peut aveugler autant que l'obscurité.

mercredi 14 mars 2012

Modeste critique littéraire (lectures de février-mars)

  • Marguerite et les enragés. (Eric Deschodt, Jean-Claude Lattès)

Roman historique. Florence (1494)
Enquête sur l'assassinat de Pic de la Mirandole, grand humaniste et philosophe de l'époque des Médicis.
Ce roman décrit les recherches faites pour trouver les commanditaires de son assassinat et laisse la porte ouverte à plusieurs thèses. Il semblerait que ce fait n'ait jamais été élucidé complètement car il touchait de trop près différentes factions qui se disputaient le pouvoir à Florence à cette époque troublée de l'histoire de la Renaissance.
Plusieurs scénarios sont étudiés, et tous les personnes impliquées dans cette affaire  avaient, pour différentes raisons,  un intérêt certain à éliminer Pic de la Mirandole: les Médicis , les Borgia (Alexandre VI était pape), Botticelli ainsi  que divers écrivains ou philosophes rivaux de Pic (Ficin, Politien...) et  le moine Savonarole, figure de proue de la lutte contre la corruption morale du clergé catholique et des dirigeants de la ville.

Savonarole a réussi à devenir maître de Florence après le renversement des Médicis par le roi de France en 1494.
Né à Ferrare en 1452, ce moine intégriste régna par la terreur sur Florence jusqu'à sa mort sur le bûcher en 1498. Il s'est illustré par des prêches anti-humanistes très violents. Il s'érigeait en défenseur de la religion et de la morale et luttait contre la corruption de l’Église et du pouvoir. Il fut l'instigateur du bûcher des vanités sur lequel il a fait brûler de nombreuses œuvres d'art ainsi que des livres.
Il fut excommunié par  le pape Alexandre VI (Borgia corrompu et scandaleux) dont il menaçait la suprématie.

Pic de la Mirandole (146361494), humaniste italien, étudia et synthétisa les principales doctrines philosophiques et religieuses connues à son époque. Il était aussi poète et d'une grande érudition dans de nombreux domaines. Il était soutenu par Laurent de Médicis, dit le Magnifique.
Mais, à la fin de sa vie, Pic de la Mirandole devient le disciple de Savonarole, se départit de sa fortune, détruit ses sonnets et envisage de devenir moine.
Il meurt empoisonné à l'arsenic. L'hypothèse la plus probable (mais qui n'a jamais été réellement prouvée) est que le meurtre a probablement été commandité par Pierre de Médicis.

Pour tous ceux qui sont passionnés par la Florence de la Renaissance, ce livre est très intéressant, très documenté sans jamais être rébarbatif.
De plus, les principes prônés par Savonarole, interpellent par leur ressemblance avec les thèses salafistes et rétrogrades auxquelles la Tunisie actuelle est confrontée!

  • Le noyé du grand canal.  ( Jean-François Parrot) 
 
Une autre enquête  policière se replaçant également dans la grande histoire: ici, le règne de Louis XVI .
Le commissaire au Châtelet, Nicolas Le Floch, doit résoudre une nouvelle énigme touchant de très près le pouvoir et la cour. L'auteur nous replonge avec beaucoup de précision historique dans  le Paris de cette époque et les différents évènements  du début de règne de Louis XVI  Les romans historico-policiers de Parrot nous font revivre une partie des règnes de Louis XV et Louis XVI qui vont conduire à la Révolution française.


  • Le parme convient à Laviolette.  ( Pierre Magnan)

Laviolette :un  autre commissaire,celui-ci à la retraite, mais que les autorités appelle souvent à la rescousse pour élucider des affaires compliquées se déroulant toutes en Haute-Provence.
Tous les romans de Pierre Magnan, avec son personnage récurrent, Laviolette et ses enquêtes, paradoxalement très poétiques, alors qu'elles traitent de nombreux meurtres particulièrement mystérieux, ne sont finalement qu'un prétexte à un véritable chant d'amour à la Haute-Provence.

Plusieurs de ses romans ont été portés à l'écran, à la télévision, avec l'excellent Victor Lanoux qui incarne avec brio Laviolette. Toutes ces adaptations sont assez fidèles aux livres de Magnan et restituent bien leur atmosphère particulière.


  • Les écureuils de Central Park son tristes le lundi. ( Katherine Pancol)

Un des romans de la trilogie de l'auteur qui peut se lire seul, sans avoir lu les 2 autres (Les yeux jaunes des crocodiles et  La valse lente des tortues ).
Roman mené tambour battant avec beaucoup d'humour. Ses nombreux personnages sont attachants, et malgré leurs heurs et malheurs, l'optimisme et le bonheur sont omniprésents.
Je conseille ces livres à tous ceux qui connaissent une petite baisse de régime et une période de mélancolie. Ils sont distrayants et engendrent la bonne humeur.


  • Le roman de Beyrouth.  ( Alexandre Najjar)
 
 Roman qui nous emmène, à travers l'histoire d'une famille libanaise, dans les péripéties et surtout les soubresauts  souvent dramatiques de l'histoire qu'a connu la ville de Beyrouth de 1858 à nos jours.
L’auteur libanais lui-même nous aide à comprendre les luttes entre les différentes communautés du Liban ainsi que la politique internationale qui a conduit aux déchirements engendrés par la guerre dans ce pays.