dimanche 27 juin 2010

Les saisons de la vie. Saison 1: La petite enfance ou les années merveilleuses "du tout est possible".

Étant parvenue dans ce que j'appellerai la saison 4 de ma vie, soit l'âge mûr, je voudrais coucher sur le papier les désirs réalisés, les envies avortées, le chemin parcouru avec plus ou moins de réussite, les choix, les renoncements, bref les joies, les bonheurs et les malheurs d'une partie de la vie.

Avant de continuer, je veux avertir ceux qui me liront peut-être que je vais parler d'une vie dans ce que l'on appelle une famille "heureuse" et sans grands problèmes.

(Je sais bien sûr qu'il existe des vies qui n'ont connu que la douleur et le malheur depuis la plus tendre enfance, mais tel n'est pas le sujet de cette chronique, qui est plutôt ma vision de la vie d'une personne" choyée" par la vie, ayant eu accès à une certaine aisance, à l'éducation et à l'amour des siens.)

Pour moi, la vie ,comme l'année, se divise en quatre saisons.

La première, le printemps, la plus belle et celle qui passe trop vite: la petite enfance.

C'est en effet, dans nos premières années de vie consciente (à partir d'environ 2 ans et ce jusqu'à 10 ou 11 ans) que tous filles ou garçons nous sentons capables de tout entreprendre et de tout vouloir ou savoir faire.

Pour les enfants, la vie est alors une période bénie et haïe à la fois: bénie parce que le merveilleux "existe" et permet tous les espoirs, haïe car le but principal de l'enfant est de devenir "un grand" à qui tout est permis et qui peut tout faire, croît-il!

L'enfance est aussi l'âge de la confiance en tous: ce que les adultes disent, ce qu'ils font ou ne font pas, est forcément juste.
"Les grandes personnes ne mentent jamais et il faut croire leurs affirmations!"

Ces premières années de la vie (de 2 à 6 ans: l'âge de l'entrée "à la grande école") sont aussi celle de l'insouciance, du merveilleux, des jeux sans fin, que ce soit avec de beaux jouets sophistiqués, mais mieux encore avec un morceau de papier et de vieux bouts de ficelle.
C'est encore la période de l'imaginaire, d'une créativité non bridée et de tous les possibles!

Ah, quelles merveilles que ces fêtes de Saint- Nicolas, de Noël ou de Pâques, où des personnages aux "pouvoirs magiques" se glissent dans des cheminées exigües pour nous apporter des tas de cadeaux, où les cloches partent et reviennent de Rome chargées de chocolats et friandises pour les enfants sages.....

Oh, quelle peur sournoise et souvent dissimulée, de recevoir au contraire des punitions distribuées par des pères Fouettard ou autres monstres qui fustigent les petits enfants qui n'ont pas été sages!

Quel bonheur de croire aux pouvoirs magiques des ogres et des sorcières , d'écouter leurs histoires contées par des parents et des amis aimants avant de pouvoir enfin les lire nous-mêmes, tout en frissonnant " délicieusement"!

Quelles joies encore de pouvoir s'inventer une vie, se construire un avenir et de croire que nous réaliserons tous nos rêves!

Et pourtant, alors qu'elles passent trop vite ces années d'insouciance et de foi en de lendemains merveilleux et faciles, pour l'enfant, elles se traînent et il n'a qu'une hâte: devenir une grande personne et pouvoir faire ce qu'il veut, enfin!!!

dimanche 20 juin 2010

Les petits plaisir de la vie quotidienne.


Je veux parler ici des petites joies, toutes simples parfois mais qui malgré tous les problèmes que nous pouvons avoir, nous illuminent une journée et même parfois une seule heure de la journée.
Les petits plaisirs qui nous permettent d'aller de l'avant, d'aimer la vie et notre terre, et ce envers et contre tous.

Ils peuvent évidemment être très différents d'une personne à l'autre, mais je suis presque sure que vous vous reconnaîtrez dans certains des miens!
Et, ce qui serait formidable, c'est que vous commentiez cet article et que vous me fassiez part des vôtres.

Quand je me retourne vers les années passées et ce que fut mon parcours, je regrette parfois de ne pas avoir su profiter d'un instant fugace, qui malheureusement ne se représentera peut-être jamais. Et comme, maintenant la partie la plus longue ma vie est derrière moi et non plus devant, je me dis avec l'expérience qu'il faut essayer de profiter au maximum de que la vie peut nous offrir: grands bonheurs et petites joies offertes au quotidien.

Comme Prévert, je vais faire un inventaire (sans avoir son talent bien sûr) de ce qui pour moi sont de vrais petits bonheurs.

  • Être réveillée à l'aube par le chant des oiseaux et le bruit du vent dans les branches du palmier.
  • Ouvrir les volets et voir que durant la nuit les fleurs de l'arbuste en face de ma chambre se sont ouvertes et découvrir le flamboiement de leur ton rouge foncé!
  • Vite se lever, prendre sa première tasse de café dans le jardin dont le calme n'est pas encore troublé par le bruit de la rue (c'est un des avantages de se lever très tôt).
  • Parcourir les allées entourée d'une véritable sérénade d'une grande variété d'oiseaux se cachant dans les feuillages.
  • Voir les boutons d'hier commencer à éclore, ainsi que les nouvelles plantations, faites il y peu, commencer à prendre de l'ampleur et à se trouver bien dans mon jardin.
  • Attendre sans impatience que le soleil éclaire et mette en valeur la floraison foisonnante de mes bougainvillées.
  • Savourer ces moments de solitude et de calme si rares dans une vie qui parfois s'emballe!
  • Sentir sur ma peau le vent encore frais de cette heure matinale qui malheureusement sera trop courte, surtout en été.
  • Entendre se réveiller peu à peu le quartier.
  • Voir le soleil se lever sur la mer en été à la Marsa: une pure merveille, un instant très fugace: une boule orange semblant sortit de la mer!
  • Durant les étés torrides, après avoir été enfermée toute la journée pour essayer de fuir la grosse chaleur, pouvoir enfin sortit à la tombée du jour, sentir les fleurs qui exhalent leur parfum pour saluer le retour de la fraîcheur.
  • Après une journée particulièrement orageuse et lourde, entendre le vent se lever, voir le ciel se voiler, les nuages s'amonceler, le tonnerre gronder et enfin la pluie tomber, et sortir, vite sortir pour sentir sur sa peau nue cette fraîcheur tant espérée!
Voilà quelques uns des mes petits plaisirs.

Il y a bien sûr les grandes joies et les bonheurs d'une vie de femme, de mère et de grand-mère, mais j'évoquerai cela dans d'autres chroniques .

lundi 14 juin 2010

Petit clin d'oeil amical aux Français: Comprendre "le belge".:



En ces temps difficiles pour mon pays natal, j'ai décidé de coucher sur la page virtuelle de mon blog certaines mises au point sur ma langue maternelle, le français.

Cette idée me trotte dans la tête depuis déjà un bon moment .
Avant d'entrer dans le vif du sujet, petit rappel pour ceux qui le connaissent mal, ce pays aussi grand qu'une tête d'épingle,(si on le compare à la Chine!) Il se situe au Nord de l'Europe, et est divisé en trois régions distinctes, et ce malgré sa faible superficie.

En effet, tout le monde le sait maintenant, même nos voisins français toujours assez "nombrilistes", la Belgique est un petit pays trilingue. Il ne faut pas oublier, même si on en parle très peu, que dans l'Est du pays, dans la région appelée "les cantons rédimés" et qui longent la frontière de l'Allemagne, la langue officielle est l'allemand.

Dans le Nord , la région flamande (avec des villes très importante économiquement comme Anvers, ou historiquement comme Bruges et Gand qui fut la capitale de l'empire de Charles Quint!) la langue officielle est le flamand , langue régionale dérivée du Néerlandais parlé en Hollande, pays dont dépendait cette région et dirigée par Guillaume d'Orange.

Dans le Sud, le français est la langue officielle, cette région ayant été une province de France jusque la révolution de 1830 ,année où s'est vraiment formée la Belgique en tant que pays souverain.

L'idée de ce texte m'est venue pour rectifier une erreur largement répandue: celle que le français parlé en Belgique n'est pas le français de France!
Je m'insurge contre cette idée fausse, d'autant plus que certains médias s'en font l'écho.

Par exemple, dans un quiz du journal de l'Internaute, une des questions portait sur la langue parlée en Wallonie.
  • La question était: Qu'est-ce que le français de Belgique?
Trois réponses étaient proposée:
  • une variante régionale du français empreinte de belgicismes.
  • un français qui fait beaucoup rire. (sic)
  • la langue française parlée en Wallonie.
La réponse soi-disant juste était la première proposition.
Je proteste et j'affirme haut et fort que c'est la troisième proposition qui est la bonne.

Bien sûr, comme dans tous les différents pays francophones, des régionalismes sont fréquents et normaux. Tous, tout en parlant la même langue à l'origine, enrichissent celle-ci de mots nouveaux venant de leur vécu, de leur terroir......
C'est ce qui fait d'ailleurs qu'une langue est vivante, elle évolue, emprunte des mots à d'autres, se les approprie, les intègre à la "langue mère" et lui permet de trouver sa place dans ce monde tellement changeant et diversifié.

Je suis donc tout à fait d'accord que le français parlé en Wallonie comprend beaucoup de belgicismes, et dans le chapitre suivant, je vais en citer quelques-uns et les expliciter.

Mais ce qui me met "en rogne", c'est que les Français, toujours très chauvins, se moquent sans arrêt de ces belgicismes, alors que les "canadianismes", ils les trouvent savoureux!
Et c'est toujours avec une légère condescendance qu'ils regardent les Belges.

Dois-je leur rappeler, que la "bible" de la grammaire française (le Bon usage) a été écrite par un Belge, Maurice Grévisse et qu'il reste l'ouvrage de référence de tous les linguistes.!
Dois-je aussi leur dire que la France composée d'une multitude de régions très différentes possède aussi ses régionalismes qui ne sont pas toujours compris partout dans le pays!
Dois-je encore leur dire que chaque région ou ville, aussi bien en France qu'en Belgique parle sa langue avec des accents spécifiques à chaque région!
Et que plutôt que de toujours stigmatiser la paille dans l'œil de leurs voisins, les habitants de la France feraient mieux parfois de regarder la poutre dans le leur!

Voilà, je me sens soulagée: il fallait que je pousse mon petit"coup de gueule" et je l'ai fait. J'espère que les Français ne m'en voudront pas et comprendront qu'il faut parfois savoir rétablir certaines vérités, afin de mieux se comprendre!
Après cela, j'ajoute que j'ai des tas d'amis français, que nous nous entendons très bien, et que j'adore leur pays, et surtout notre langue commune, celle de Voltaire et de Molière.

Passons maintenant à quelques belgicismes afin de les dérider (j'ajoute quand même que certains d'entre eux sont maintenant rentrés définitivement dans le Larousse et font partie intégrante de la langue française). J'en choisis délibérément un petit nombre et j'en donne la traduction "en bon français", car on pourrait écrire des pages sur le sujet!

  • La drache: averse soudain et très forte (comme il pleut souvent et beaucoup en Belgique, on parle même de drache nationale, par exemple, celle qui tombe régulièrement au passage du défilé du 21 juillet!).
  • Le kot (passé maintenant définitivement en français, et qui de plus est un mot que les joueurs de scrabble connaissent bien, car bien placé, il peut rapporter gros!) : chambre meublée louée à un étudiant (en a découlé le verbe koter: habiter dans un kot).
  • Avoir bon: ressentir du plaisir ou avoir donné la bonne réponse.
  • Une cloche: pour cloque ou ampoule en France.
  • Une crolle: une boucle de cheveux (Petite, j'étais tout crollée= j'avais les cheveux très bouclés).
  • Jouette: facétieux, qui aime faire des blagues, rire....
  • Kwistax (ou cuistax) : sorte de kart mû à la force des jambes par un pédalier. Peut-être individuel ou à plusieurs places.
  • Logopède: orthophoniste en France. Curieusement ce mot est français et vient de la racine latine, alors qu'orthophoniste vient de la racine grecque. Ce qui est bizarre c'est que les français parlent de la logopédie mais snobent le logopède!
  • Rester paf: rester à quia, bouche bée, les bras ballants....
  • Faire la queue: en France on fait la file, par exemple au guichet de la poste.
  • Une ramassette: petite pelle en métal ou en plastique pour ramasser les miettes ou les débris.
  • Le renon: en Belgique, on ne résilie pas un bail, on donne son renon.
  • Le torchon: ce qu'en France on appelle serpillère.
  • Tchouler: pleurer, sangloter de manière forte et sonore.
J'arrête là, je pourrais encore vous en donner des dizaines mais cela deviendrait lassant!

Si vous, dans vos pays francophones ou autres régions avez aussi des expressions savoureuses et imagées, parlez m'en dans les commentaires que vous voudrez bien faire à la fin de cet article

C'est tellement enrichissant le contact et l'apprentissage de nouveautés.

J'espère, chers ami(e)s français que vous ne m'en voudrez pas de vous avoir un peu "chambrés".