vendredi 22 octobre 2010

Conte satirique: histoire douce-amère de mon pays.



Comme dans tous les contes, je commence par la formule consacrée, il était une fois.

Donc, il était une fois un tout petit pays (pas plus de 30.528Km2: une "chiure de mouche" à l'échelle mondiale!) qui, malgré ce fait, avait tous les atouts et les cartes gagnantes en main pour devenir "grand" et où il aurait fait bon vivre.

Mais de méchantes fées s'étaient penchées sur son berceau, lors de sa création, en 1830 (vous voyez , là aussi, qu'il est fort jeune ce pays, donc en pleine force de l'âge!).

Ce pays, qui depuis le Moyen-Age était un centre commercial et culturel prospère (Gand ne fut-elle pas la capitale de Charles-Quint...) est devenu le prototype, au grand dam de ses habitants, du ridicule politique et des crises à répétition.....

Essayons de comprendre "le pourquoi du comment"...

Ce pays, la Belgique pour ne pas le citer, situé au Nord de l'Europe a été formé par la réunion de trois communautés linguistiques et culturelles assez différentes.
Monarchie parlementaire, elle est constituée au Nord par la Flandre néerlandophone (parlant le flamand, patois dérivé du Néerlandais), au Sud par la Wallonie, francophone et francophile, et à l'Est par la communauté germanophone (assez restreinte par rapport aux deux autres) parlant l'allemand.

Depuis le début, des heurts ont souvent eu lieu entre les deux communautés principales: les Flamands et les Wallons. Mais toujours, un accord de compromis est intervenu et la Belgique a continué son chemin vaille que vaille.
Très industrialisée et tournée vers le futur et les nouvelles technologies, elle a connu dans les années d'après guerre, une période d'essor et de prospérité où la Wallonie d'abord a prédomné, puis après les années 60 et le déclin de l'exploitation des mines de charbon, la Flandre a commencé à prendre le dessus économiquement.

La Belgique, lors de son âge d'or a été un des précurseurs et des membres fondateurs de l'Union Européenne, Bruxelles, sa capitale, devenant ainsi la capitale des institutions européennes.

Ce petit pays, patchwork de cultures différentes aurait donc pu devenir "un petit paradis" pour ses habitants. (Et, il l' a été pendant un certains nombres d'année!)
C'était sans compter avec les extrémistes de tout bord, les politicards et autres semeurs de zizanie!

Les Belges, bons vivants et grands pratiquants de l'auto-dérision) se chamaillaient souvent, se traitant de noms d'oiseaux entre les deux grandes communautés, se moquant l'une de l'autre et vice-versa.
Les habitants ont même crée "la belgitude" (petit clin d'œil à la négritude de Léopold Sedar Senghor) qui est l'image de l'identité belge.

Le Belge n'est ni Français, ni Néerlandais, ni Allemand mais il est un peu tout cela à la fois.

Une des émissions favorites des Belges et qui tient le coup depuis 1982 est "Sois Belge, et tais-toi" créée par André Remy et mêlant sketches, parodies et chansons, principalement dirigées évidemment contre les politiques.

Depuis plusieurs années déjà, en fait depuis la "fédéralisation" de la Belgique en 1994, tout s'est emballé: l'incompréhension entre les communautés flamandes et wallonnes, la crise économique, la montée des partis nationalistes et "intégristes de tous bords". Tous ces éléments , dans les mains de politicards souvent véreux, ont mis le feu aux poudres.

Et depuis plusieurs années, les crises politiques se succèdent et s'enveniment toujours plus, et la Belgique et ses habitants stagnent et se déchirent.
Les élections se succèdent; aucun consensus n'est trouvé ou alors pour un temps très court, et recommencent alors "les disputes de cours de récréation" entre hommes politiques.....
Et, on en arrive à parler de scission du pays! Où allons-nous? Droit dans le mur, semble-t-il!

Mais, étant belge, nous gardons le sens de l'humour, heureusement.
On peut alors entendre parler d'un gouvernement "orange bleue", d'une coalition arc-en-ciel....
Mais que sont donc que ces bizarreries, me demandent mes amis étrangers????
Tout simplement , le mélange de couleurs des différents partis qui s'allient pour quelques semaines ou quelques mois pour former un gouvernement!

Et le roi dans tout cela, me direz-vous? Il rame, essayant de concilier les différents courants, de pacifier les relations, mais sans beaucoup d'entrain: il est pratiquement sans pouvoir et ne représente qu'une belle "image d'Epinal", bien embêté d'être confronté, durant son règne qu'il n'avait pas vraiment souhaité, à tant de difficultés et de disputes incessantes!!

Dernier épisode du feuilleton trajico-burlesque" de cette année: depuis les élections législatives de juin 2010, les nombreux courants politiques de ce petit pays se déchirent sur des questions linguistiques, ne voulant pas être dirigés par le chef flamand du parti légalement élu!!

Essayez donc d'y comprendre quelque chose! Même, nous les Belges, habitués pourtant à ce genre de "clowneries" y perdons notre latin..... enfin notre français et notre flamand!

Après les élections, pour essayer de trouver un accord valable, le roi a nommé:
  • un préformateur
  • un informateur
  • un médiateur
  • un conciliateur, tout cela pour essayer de trouver un formateur pour trouver un consensus et avoir enfin un gouvernement.
Je pense qu'Albert II a des dispositions pour a poésie puisque toutes les personnes qu'ils nomment ont un nom en "eur"

Je pense qu'après, nous allons avoir un modérateur, un pacificateur, un démineur pour désamorcer les bombes que tous ces messieurs se renvoient...
Mais, n'aurait-il pas fallu commencer par un éclaireur, c'eut été plus logique, non?
Et maintenant, il nous faut trouver un jongleur,un amuseur puis enfin un sauveur qui apportera enfin le bonheur à la petite Belgique ........

Suite du feuilleton au prochain numéro.

En attendant, la situation économique et financière du petit peuple belge va en empirant car le gouvernement démissionnaire ne "gère" que les "affaires courantes".

N'est-ce pas beau la politique?