jeudi 11 août 2011

Un parc, des animaux et...... des hommes.



H. a la chance de vivre sur un quai face au parc de la Boverie à Liège.

Lorsque je reviens en vacances, en me plaçant derrière la baie vitrée ou sur le balcon, un spectacle continuellement changeant s'offre à mes yeux.... Pas besoin de télévision: la nature, les animaux et les promeneurs offrent des scènes changeantes parfois émouvantes , amusantes ou déconcertantes....

Plantons d'abord le décor.

Le parc de la Boverie (appelé aussi, dans mon enfance, parc d'acclimatation) est un des poumons verts de la ville. Il se situe entre la Meuse , fleuve qui donne une âme à Liège et la Dérivation créée artificiellement pour canaliser les flots parfois houleux du confluent de la Meuse et de l'Ourthe.

Ce parc, planté d'arbres plus que centenaires de différentes espèces, comprend également deux étangs offrant aux canards, oies et autres oiseaux un îlot de tranquillité en plein cœur de la ville.

Coïncidence: mon père, ma sœur puis mon fils sont revenus s'établir dans la quartier où j'ai passé quelques années de ma petite enfance....
Et ce parc fut mon terrain de jeux et de découvertes à partir de l'âge de quatre ans!
Ma mère mais surtout ma grand-mère maternelle et les tantes de mon père m'y emmenaient dès que le temps le permettait.
C'est là que j'ai appris à rouler à vélo, à me promener pour aller voir les daims de l'enclos autour des étangs, du petit écureuil baptisé "Gamin" qui venait nous manger dans la main, le magnifique paon que j'appelais Léon et qui faisait la roue presque sur commande, et puis surtout jouer dans la magnifique roseraie où tous les jardiniers me connaissaient et m'offraient souvent un rose.... Peut-être que mon amour des plantes et du jardinage prennent leur source dans cette enfance insouciante et privilégiée! Et les après-midi se terminaient souvent par un goûter au "Mosan" établissement délicieusement vieillot disparu maintenant et remplacé par l'affreuse construction en béton du "Palais des congrès".

Fini les réminiscences, passons maintenant au présent.

Plus d'écureuil familier, de paon ou de daims mais des oies bernaches, des colverts et de poules d'eau qui, un peu à l'étroit dans les petits étangs, viennent barboter dans la "Dérivation" et picorer sur les pelouses longeant ce canal. Un héron vient également y pêcher sa pitance et ce dès les premières lueurs de l'aube. Les oies arrivent en escadrille bruyante et les oisons (que l'on voit changer de jour en jour) se chamaillent et y apprennent à voler avant la migration.
D'autres oiseaux , pies, merles et mouettes se mêlent à eux, surtout quand des enfants principalement leur apportent du vieux pain: belle pagaille alors entre tous ces volatiles qui se disputent les croûtons offerts à leur voracité!

Autre spectacle: les grosse péniches parfois chargées à ras bord qui sillonnent la Meuse ainsi que les sportifs venant faire de l'aviron sur le canal, hiver comme été.

Et puis les promeneurs. Tous ceux pour qui ce parc est une aubaine pour prendre l'air, faire du sport ou simplement déambuler en oubliant un peu la pollution et les bruits de la ville.
On y voit les habitués qui, tous les jours matin ou en début de soirée font leur jogging.
Le corps des pompiers de Liège: tous les deux jours ils s'entraînent à la course et les plongeurs confirmés ou débutants s'exercent à la plongée en eaux troubles dans les deux cours d'eau.
Spectacle fascinant pour les enfants que de voir arriver leurs gros camions rouges qui parfois repartent plus vite que prévu, toutes sirènes hurlantes, appelés pour un sinistre quelconque.
Les mères de famille amenant leur progéniture s'ébattre sur les pelouses ou la plaine de jeux. Et le marchand de glaces itinérant se frotte alors les mains les jours de beau temps: une file parfois très longue se forme devant sa camionnette car grands et petits apprécient ses cornets de glace italienne ( la meilleure!).
Les rares jours où le soleil daigne se montrer, les "accros" du bronzage étalent leur serviette sur le gazon. Et c'est alors un "étalage" de corps dénudés: des jeunes éphèbes exhibent leurs muscles guettant du coin de l'œil les filles qui pourraient succomber à leur charme....
Il y a aussi celles et ceux qui viennent y pique-niquer ou tout simplement prendre l'air pendant leur heure de pose au travail.
Et puis, en cette période de ramadan, les musulmans pratiquant le jeûne, essaient de faire passer la journée plus vite en attendant les agapes au coucher de soleil. On voit alors parfois des familles "guidées" par le père en habit traditionnel (parfois fort barbu!) marchant trois pas devant son épouse drapée dans ses voiles et s'occupant souvent seule de sa progéniture bruyante et excitée....

Bref, pas besoin de sortir: quand on a la chance d'habiter là, c'est un spectacle permanent!
Et le plus fascinant pour l' amoureuse de la nature que je suis c'est d'admirer les arbres agités par le vent, les floraisons changeantes au fil des saisons et la lumière toujours différente selon les heures de la journée se reflétant dans le fleuve.




mardi 9 août 2011

"Série noire" (1)

Comme d'habitude, à pareille époque , j'ai fui la canicule tunisienne pour retrouver mes racines: Liège et son climat tempéré, vivifiant et fort "arrosé" cette année...
Mais qu'à cela ne tienne, je reste une "fille du nord" pour qui un ciel gris et bas, charriant des nuages noirs mais aussi parfois d'un blanc pur, est synonyme de vitalité plutôt que la chaleur étouffante et débilitante de mon pays d'adoption!

Mais si la luminosité des pays du sud n'est pas toujours au rendez-vous (particulièrement cette année), ces vacances me permettent de me ressourcer, de retrouver avec une grande joie des parents et des amis chers, et de partager avec eux des moments de grande convivialité...
Et les jours pluvieux, quel plaisir d'avoir un bon livre entre les mains et de regarder par la fenêtre les éléments déchaînés, lovée dans un canapé confortable!

Je mets donc à profit ces journées sans avoir à me soucier de l'entretien de la maison, de la préparation des repas et de toutes les contingences parfois contraignantes des autres mois de l'année( et cela, pour une fois, sans culpabiliser!).

Si pendant l'année, mes lectures sont plus tournées vers les nouveautés éditoriales, les romans historiques et quelques essais, mes vacances sont plutôt consacrées aux romans policiers, thrillers haletants que l'on ne peut plus lâcher une fois commencés.....

Cette année ne déroge pas à la règle, c'est pourquoi j'ai intitulé cette chronique "série noire" et je peux même dire très très noire!
En moins d'un mois, j'en ai déjà "dévoré" cinq et ce n'est pas fini!

  • Dans la peau (Nicci French)
Sous le pseudonyme de Nicci French se cachent en fait deux journalistes anglais, diplômés de littérature anglaise à Oxford, et qui se sont "associés" pour écrire des polars plein de suspense et qui se lisent avec plaisir pour les amateurs du genre.
"Dans la peau" nous fait vivre l'itinéraire de trois jeunes femmes qui vont devenir la proie d'un "serail killer": deux d'entre elles y perdront malheureusement la vie après un harcèlement psychologique très éprouvant et la troisième, décidée à se battre afin de ne pas connaître le même sort funeste, va grâce à sa ténacité et son courage permettre enfin l'arrestation de cet assassin.
De ce duo d'auteurs, j'ai lu également "Feu de glace" et "La chambre écarlate" et ces romans se lisent avec "une anxiété gourmande" jusqu'à la dernière page.

  • La mort en face de Cody Mc Fadeyn
Auteur né au Texas en 1968 et dont plusieurs romans sont devenus des best-seller internationaux.

La mort en face est un thriller passionnant , où l'on se retrouve pris par l'intrigue dès le premier chapitre et on n'a plus qu'une envie: aller plus loin....
Histoire très dure d'un serial killer particulièrement inventif dans l'horreur et les sévices qu'il fait subir à ses victimes.
L'enquête menée par Smoky Barrett, agent chevronné du FBI, nous révèle le calvaire vécu par un adolescente poursuivie depuis son enfance par un inconnu qui, régulièrement, torture et tue sous ses yeux les gens qu'elles aiment.
Ce livre nous montre , dans toute son horreur, la cruauté que certains désaxés peuvent manifester et le "plaisir" qu'ils y prennetn. Et le comble, c'est que quelques actions sont tirées de fait réels.
Malgré la noirceur de ce roman, son écriture fluide et sans voyeurisme malgré le sujet, fait qu'on ne le lâche qu'une fois terminé.

  • Le scandale Modigliani de Ken Follet.
Histoire policière un peu plus légère que les précédentes qui nous emmène dans les coulisses du monde l'art.
Il nous conte la recherche d'un Modigliani perdu et nous décrit avec brio les protagonistes de cette chasse au trésor où tous les coups bas sont permis pour s'approprier ce chef-d'œuvre : une jeune étudiante en histoire de l'art, un marchand de tableaux peu scrupuleux et un galeriste en pleine crise financière et conjugale.
Nous voyageons avec eux entre Paris, Londres et l'Italie à la recherche de cette peinture tellement convoitée.
Un "Ken Follett, enjoué et alerte quelque peu différent des ses autres romans et qui se lit d'une traite.

La suite de cette descente dans les bas-fonds de l'âme humaine au prochain numéro.......