mercredi 14 mars 2012

Modeste critique littéraire (lectures de février-mars)

  • Marguerite et les enragés. (Eric Deschodt, Jean-Claude Lattès)

Roman historique. Florence (1494)
Enquête sur l'assassinat de Pic de la Mirandole, grand humaniste et philosophe de l'époque des Médicis.
Ce roman décrit les recherches faites pour trouver les commanditaires de son assassinat et laisse la porte ouverte à plusieurs thèses. Il semblerait que ce fait n'ait jamais été élucidé complètement car il touchait de trop près différentes factions qui se disputaient le pouvoir à Florence à cette époque troublée de l'histoire de la Renaissance.
Plusieurs scénarios sont étudiés, et tous les personnes impliquées dans cette affaire  avaient, pour différentes raisons,  un intérêt certain à éliminer Pic de la Mirandole: les Médicis , les Borgia (Alexandre VI était pape), Botticelli ainsi  que divers écrivains ou philosophes rivaux de Pic (Ficin, Politien...) et  le moine Savonarole, figure de proue de la lutte contre la corruption morale du clergé catholique et des dirigeants de la ville.

Savonarole a réussi à devenir maître de Florence après le renversement des Médicis par le roi de France en 1494.
Né à Ferrare en 1452, ce moine intégriste régna par la terreur sur Florence jusqu'à sa mort sur le bûcher en 1498. Il s'est illustré par des prêches anti-humanistes très violents. Il s'érigeait en défenseur de la religion et de la morale et luttait contre la corruption de l’Église et du pouvoir. Il fut l'instigateur du bûcher des vanités sur lequel il a fait brûler de nombreuses œuvres d'art ainsi que des livres.
Il fut excommunié par  le pape Alexandre VI (Borgia corrompu et scandaleux) dont il menaçait la suprématie.

Pic de la Mirandole (146361494), humaniste italien, étudia et synthétisa les principales doctrines philosophiques et religieuses connues à son époque. Il était aussi poète et d'une grande érudition dans de nombreux domaines. Il était soutenu par Laurent de Médicis, dit le Magnifique.
Mais, à la fin de sa vie, Pic de la Mirandole devient le disciple de Savonarole, se départit de sa fortune, détruit ses sonnets et envisage de devenir moine.
Il meurt empoisonné à l'arsenic. L'hypothèse la plus probable (mais qui n'a jamais été réellement prouvée) est que le meurtre a probablement été commandité par Pierre de Médicis.

Pour tous ceux qui sont passionnés par la Florence de la Renaissance, ce livre est très intéressant, très documenté sans jamais être rébarbatif.
De plus, les principes prônés par Savonarole, interpellent par leur ressemblance avec les thèses salafistes et rétrogrades auxquelles la Tunisie actuelle est confrontée!

  • Le noyé du grand canal.  ( Jean-François Parrot) 
 
Une autre enquête  policière se replaçant également dans la grande histoire: ici, le règne de Louis XVI .
Le commissaire au Châtelet, Nicolas Le Floch, doit résoudre une nouvelle énigme touchant de très près le pouvoir et la cour. L'auteur nous replonge avec beaucoup de précision historique dans  le Paris de cette époque et les différents évènements  du début de règne de Louis XVI  Les romans historico-policiers de Parrot nous font revivre une partie des règnes de Louis XV et Louis XVI qui vont conduire à la Révolution française.


  • Le parme convient à Laviolette.  ( Pierre Magnan)

Laviolette :un  autre commissaire,celui-ci à la retraite, mais que les autorités appelle souvent à la rescousse pour élucider des affaires compliquées se déroulant toutes en Haute-Provence.
Tous les romans de Pierre Magnan, avec son personnage récurrent, Laviolette et ses enquêtes, paradoxalement très poétiques, alors qu'elles traitent de nombreux meurtres particulièrement mystérieux, ne sont finalement qu'un prétexte à un véritable chant d'amour à la Haute-Provence.

Plusieurs de ses romans ont été portés à l'écran, à la télévision, avec l'excellent Victor Lanoux qui incarne avec brio Laviolette. Toutes ces adaptations sont assez fidèles aux livres de Magnan et restituent bien leur atmosphère particulière.


  • Les écureuils de Central Park son tristes le lundi. ( Katherine Pancol)

Un des romans de la trilogie de l'auteur qui peut se lire seul, sans avoir lu les 2 autres (Les yeux jaunes des crocodiles et  La valse lente des tortues ).
Roman mené tambour battant avec beaucoup d'humour. Ses nombreux personnages sont attachants, et malgré leurs heurs et malheurs, l'optimisme et le bonheur sont omniprésents.
Je conseille ces livres à tous ceux qui connaissent une petite baisse de régime et une période de mélancolie. Ils sont distrayants et engendrent la bonne humeur.


  • Le roman de Beyrouth.  ( Alexandre Najjar)
 
 Roman qui nous emmène, à travers l'histoire d'une famille libanaise, dans les péripéties et surtout les soubresauts  souvent dramatiques de l'histoire qu'a connu la ville de Beyrouth de 1858 à nos jours.
L’auteur libanais lui-même nous aide à comprendre les luttes entre les différentes communautés du Liban ainsi que la politique internationale qui a conduit aux déchirements engendrés par la guerre dans ce pays.