lundi 30 avril 2012

Printemps des artisans de Mégrine

Hier, 29 avril 2012, l'AMIS (Association de Mégrine pour la Sauvegarde et l’Innovation) organisait pour la première fois une foire destinée à faire connaître des artisans de cette banlieue.

Belle réussite pour une première!
Les membres de cette association (tous bénévoles) ,ayant pour but de dynamiser sa banlieue et de rapprocher les habitants, ont avec beaucoup d'enthousiasme organiser cette manifestation à la salle des fêtes de Mégrine. De nombreux artisans de spécialités très diversifiées ont accepté l'invitation de l'association et dès, samedi après-midi sont venus installer leur production dans la salle: peintures, poteries, linge de maison, bijoux fantaisie,tableaux décoratifs, coffrets en bois décorés, épices maison, pâtisserie traditionnelle....bref un échantillon très varié de productions artisanales.
Grâce à la publicité organisée par l'AMIS (flyers distribués par des volontaires dans les lieux les plus fréquentés de Mégrine et mis dans les boîtes aux lettres, banderoles accrochées dans les points stratégiques de la localité, affiches placées dans plusieurs commerces et évidemment" le sacro-saint bouche à oreille"), la manifestation a attiré beaucoup de monde et s'est déroulée dans une ambiance festive.
Bravo aux membres de l'association, dont certains se sont investis depuis plusieurs semaines et avec beaucoup d'efficacité, dans l'organisation  de cette journée.

L'AMIS a pour but principal de redonner vie à cette banlieue de Tunis et de rapprocher les anciens habitants aux très nombreux nouveaux résidents qui ,depuis une vingtaine d'années , sont venus s'y établir après le "boom" immobilier de ces dernières décennies.
L'association s'investit dans plusieurs domaines: manifestations culturelles et festives, campagnes de propreté avec des nettoyages réguliers par des volontaires de certains lieux de la localité, défense des spécificités architecturales de Mégrine et valorisation ou réhabilitation d'endroits typiques du quartier de Mégrine-Coteaux, notamment des escaliers centenaires reliant certaines rues de différents niveaux et qui ont beaucoup soufferts de leur abandon et pour certains de la malveillance de  riverains.
L'AMIS se mobilise et se bat pour sauvegarder ce caractère pittoresque et assez rare de Mégrine.

Bravo donc à ces volontaires qui luttent et travaillent pour une plus grande solidarité entre les habitants.

lundi 23 avril 2012

Livres: coups de coeur !

Mes coups de cœur de ces deux derniers mois de lecture .

Le Maltais de Bab El Khadra de Claude Rizzo.

Quelques mots sur l'auteur que j'ai découvert à la faveur de cette lecture. Claude Rizzo est né à Tunis, dans le quartier populaire de Bab El Khadra en 1943. Sa famille, d'origine maltaise, était installée en Tunisie depuis quatre générations. Claude Rizzo est parti s'établir en France après son bac et après des études littéraires est devenu professeur puis s'est consacré à l'écriture.

Le Maltais de Bab El Khadra (en partie surement autobiographique) nous plonge avec pittoresque dans la Tunisie des années 50 et plus particulièrement dans un quartier typique de Tunis, Bab El Khadra où, à l'époque, vivaient en harmonie Arabes, Juifs, Italiens et Maltais. L'histoire d'un petit orphelin maltais de huit ans, se destinant au métier de cocher comme beaucoup de ses compatriotes, nous fait revivre entre rires et larmes le parcours de ce petit garçon, issu d'un milieu assez pauvre, qui aidé  dans ses études par une vieille tante, d'apparence acariâtre mais pleine de tendresse et d'amour.  Grâce au soutien scolaire et humain de cette vieille fille mal aimée de sa famille, car très érudite, Gaétan, le héros de ce livre attachant va découvrir l'histoire de ses ancêtres et apprendre à comprendre les changements qui peu à peu vont transformer son pays dans les années précédant l'indépendance: la montée du nationalisme, les premiers troubles et attentats visant à se libérer de l'occupant français.

Ce roman plein de poésie et de tendresse se lit d'une traite avec bonheur. De plus, en ces temps troublés de post-révolution qui voient monter l'obscurantisme religieux et se manifester un clivage et une intolérance grandissante entre communautés, ce livre nous rappelle que la société tunisienne a toujours été plurielle et que malgré certaines frictions dues aux événements politiques, la tolérance finissait toujours par triompher et que le mélange des différentes communautés formant le" patchwork" tunisien est une source d'enrichissement réciproque.

Meurtres au potager du Roy de Michèle Barrière.

Roman historique où se mêle une intrigue policière mettant en scène le premier jardinier du potager du château de Versailles, sous Louis XIV.
Pour tous les amoureux des jardins et des plantes et de la gastronomie.
Ce roman fourmille d'informations sur la vie quotidienne, les fêtes et les soupers de la cour du Roi-Soleil et sur l'art de manger au XVIIème siècle. Il mêle des personnages de fictions à de grandes figures de l'histoire de l'époque (grands cuisiniers et jardiniers) comme la Quintinie et Bonnefons mais aussi des botanistes ou des hommes de sciences célèbres (Tournefort, John Evelyn, Denis Papin et bien d'autres°).

A consommer sans modération.

Les fantômes de Goya de Jean-Claude Carrière et Milos Forman.

Ce roman se déroulant dans une période très troublée de l'Espagne (au temps de la révolution française puis des guerres napoléoniennes) nous raconte l'histoire et le parcours chaotique de Lorenzo, inquisiteur au Saint Office, qui empêtré dans une histoire fâcheuse va devoir fuir son pays et se réfugier en France. Là, il va renier sa foi et servir les nouveaux idéaux de liberté de la Révolution française et passer d'un extrémisme à un autre, parfois tout aussi destructeur. Son destin et sa vie sont mêlées à celle du grand peintre Goya dont il était l'ami.

Roman parfois dérangeant, car il est une histoire d'égarements, de passions divines, d'amour, de pouvoir et d'illusions. Il nous sensibilise au fait qu'il peut exister un extrémisme de la liberté comme de l'oppression et que la lumière peut aveugler autant que l'obscurité.