Étant parvenue dans ce que j'appellerai la saison 4 de ma vie, soit l'âge mûr, je voudrais coucher sur le papier les désirs réalisés, les envies avortées, le chemin parcouru avec plus ou moins de réussite, les choix, les renoncements, bref les joies, les bonheurs et les malheurs d'une partie de la vie.
Avant de continuer, je veux avertir ceux qui me liront peut-être que je vais parler d'une vie dans ce que l'on appelle une famille "heureuse" et sans grands problèmes.
(Je sais bien sûr qu'il existe des vies qui n'ont connu que la douleur et le malheur depuis la plus tendre enfance, mais tel n'est pas le sujet de cette chronique, qui est plutôt ma vision de la vie d'une personne" choyée" par la vie, ayant eu accès à une certaine aisance, à l'éducation et à l'amour des siens.)
Pour moi, la vie ,comme l'année, se divise en quatre saisons.
La première, le printemps, la plus belle et celle qui passe trop vite: la petite enfance.
C'est en effet, dans nos premières années de vie consciente (à partir d'environ 2 ans et ce jusqu'à 10 ou 11 ans) que tous filles ou garçons nous sentons capables de tout entreprendre et de tout vouloir ou savoir faire.
Pour les enfants, la vie est alors une période bénie et haïe à la fois: bénie parce que le merveilleux "existe" et permet tous les espoirs, haïe car le but principal de l'enfant est de devenir "un grand" à qui tout est permis et qui peut tout faire, croît-il!
L'enfance est aussi l'âge de la confiance en tous: ce que les adultes disent, ce qu'ils font ou ne font pas, est forcément juste.
"Les grandes personnes ne mentent jamais et il faut croire leurs affirmations!"
Ces premières années de la vie (de 2 à 6 ans: l'âge de l'entrée "à la grande école") sont aussi celle de l'insouciance, du merveilleux, des jeux sans fin, que ce soit avec de beaux jouets sophistiqués, mais mieux encore avec un morceau de papier et de vieux bouts de ficelle.
C'est encore la période de l'imaginaire, d'une créativité non bridée et de tous les possibles!
Ah, quelles merveilles que ces fêtes de Saint- Nicolas, de Noël ou de Pâques, où des personnages aux "pouvoirs magiques" se glissent dans des cheminées exigües pour nous apporter des tas de cadeaux, où les cloches partent et reviennent de Rome chargées de chocolats et friandises pour les enfants sages.....
Oh, quelle peur sournoise et souvent dissimulée, de recevoir au contraire des punitions distribuées par des pères Fouettard ou autres monstres qui fustigent les petits enfants qui n'ont pas été sages!
Quel bonheur de croire aux pouvoirs magiques des ogres et des sorcières , d'écouter leurs histoires contées par des parents et des amis aimants avant de pouvoir enfin les lire nous-mêmes, tout en frissonnant " délicieusement"!
Quelles joies encore de pouvoir s'inventer une vie, se construire un avenir et de croire que nous réaliserons tous nos rêves!
Et pourtant, alors qu'elles passent trop vite ces années d'insouciance et de foi en de lendemains merveilleux et faciles, pour l'enfant, elles se traînent et il n'a qu'une hâte: devenir une grande personne et pouvoir faire ce qu'il veut, enfin!!!
J'ai eu beaucoup de plaisir à te lire, chère amie, et tu sais si bien décrire, sans te citer, ta perception de l'enfance et de l'attente de la vie. Je m'en vais de ce pas lire tes autres chroniques de la vie...
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