dimanche 5 décembre 2010

La campagne




Citadine de naissance (je suis née à Liège, Belgique) il y a de cela "quelques années" déjà ...., j'ai, malgré cela, toujours aimé la campagne, les longues promenades à travers champs et dans les bois de sapins ou les forêts plus luxuriantes de feuillus.

Mes grands-parents possédaient une grande propriété en plein cœur des Ardennes belges où, enfant, j'ai passé de nombreuses vacances scolaires avec mes cousins et cousines.
En été, j'adorais partir à l'aventure avec ma grand-mère ou mon grand-père pour dénicher la clairière où je ferais le plein de framboises, le sous-bois où abondaient les myrtilles et les chemins creux bordés de ronciers couverts de mûres charnues qui nous tachaient les mains et les lèvres....
Remplir les paniers d'osier que nous emportions, tout en grappillant le maximum de fruits pour se rafraîchir, était un plaisir, et nous rivalisions d'ardeur afin d'être celui ou celle qui aurait le panier le plus plein. Puis, avant de rentrer, nous faisions une moisson de fleurs des champs et de feuillages afin de composer des bouquets éphémères.

Revenue de ces balades longues parfois de 10 km, fatiguée mais ravie, mes cousins et moi trions et lavions notre récolte afin que notre grand-mère puissent préparer les délicieuses confitures dont je n'ai jamais retrouver le goût!

L'hiver, d'autres joies nous attendaient : la neige, les batailles de boules, la recherche des traces d'animaux sauvages ou d'oiseaux ayant laissé leurs empreintes sur la couche blanche qui couvrait la campagne. Et parfois, l'émerveillement de voir surgir, à quelques pas, une biche, un renard et si l'on avait de la chance un cerf majestueux.

Venue après mon mariage m'établir en Tunisie, j'y ai toujours vécu en ville mais pas en plein centre. Il me fallait une banlieue plus calme avec des maisons dans de grands jardins: trop habituée à la verdure, et passionnée de nature et de plantes, il me fallait un espace vert devant mes fenêtres, et j'ai fini par trouver "chaussure à mon pied" : une petite villa entourée d'un grand jardin....

Venue des pays du Nord, habituée à la luxuriance d'une végétation de pays tempérés et très "arrosés", la campagne méditerranéenne m' a réservé bien des surprises et des émerveillements: de nouvelles espèces d'arbres et de fleurs, des parfums différents, mais aussi une région me rappelant délicieusement mes Ardennes d'enfance : la Kroumirie et ses forêts de chênes- liège, où je retrouvais un peu des paysages et du climat de ma jeunesse.

dimanche 28 novembre 2010

Mon pense-bête littéraire....


Même plus jeune, j'ai toujours eu de grandes difficultés à retenir les noms et parfois même les visages des personnes que je ne voyais pas régulièrement ou qui ne m'avaient pas "frappée" d'une manière particulière...

C'est, je suppose, dû à la mémoire sélective qui nous permet d'aller à l'essentiel dans une vie bien remplie où l'on doit mener plusieurs activités de front et où le temps semble s'accélérer sans cesse....

Cet inconvénient (qui peut parfois aussi être un avantage, dans certaines circonstances.....) m'a toujours obligée, notamment dans mon activité professionnelle, à faire des plans de classe très détaillés, à mettre des étiquettes à chacun, ou à utiliser des moyens mnémotechniques afin de retenir l'identité de mes élèves le plus rapidement possible, et parfois à utiliser "des ruses de sioux" pour ne pas vexer certaines personnes très susceptibles qui ne pouvaient admettre qu'on puisse oublier leur nom!

Maintenant, en ayant "pris de la bouteille" je n'hésite plus à préciser que j'ai la mémoire qui "flanche" parfois et je n'ai plus honte de prendre des notes plus fréquemment encore, afin de me souvenir de tous et de tout ce qui fait ma vie! De cette manière, je peux me permettre de ne pas chanter trop souvent "Le tourbillon de la vie" chanson, tellement juste et si bien interprétée par la grande jeanne Moreau...

Comme la lecture est une des mes passions, et que je me suis aperçue, lisant beaucoup et parfois trop vite que j'avais tendance à oublier les titres et les auteurs de certains ouvrages, j'ai décidé de faire régulièrement ce travail de mémoire et de vous faire partager (ou non) les titres, un bref résumé et mon appréciation sur les livres lus récemment.
Vade retro Alzeihmer........

"L'entreprise des Indes" d'Erik ORSENNA.

Roman historique, dans lequel l'auteur parle de la découverte de l'Amérique et de la vie de Christophe Colomb racontée par son frère.Très agréable , facile à lire et très intéressant pour ceux qui aiment l'histoire et les récits concernant la vie d'hommes ou de femmes de passion.

"Labyrinthe" de Kate MOSSE.

Thriller "ésotérique" se déroulant principalement à Carcassonne et mêlant des faits historiques réels , l'histoire des Cathares et de la croisade menée contre eux au XIIIème siècle, à une enquête "historico-policière" faite par une jeune archéologue anglaise pour retouver des documents restés secrets pendant des siècles et faisant des révélations sur cette sombre période de l'histoire du Sud de la France.
Kate Mosse, écrivaine anglaise contemporaine, a reçu pour ce roman un prix au British Book Awards et est très agréable à lire.

"100 expressions à sauver" de Bernard PIVOT.

Petit ouvrage très amusant nous rappelant de nombreuses expressions françaises qui parfois tombent en désuétude et dont Pivot nous explique l'origine , le sens et les raisons de les maintenir vivantes avec toute la verve qui fait son charme.

"Un diamant brut" de Yvette SZCZUPAK-THOMAS.

Livre de mémoires d'une jeune orpheline adoptée, après une enfance passée de façon misérable dans différents foyers, adoptée finalement en 1942 par un couple d'intellectuels parisiens qui vont lui faire connaître de grands artistes de l'époque, tels que Picasso, Braque, Bataille, Paul Eluard....
Récit passionnant écrit dans une langue très vivante et "réinventée" qui joue avec les mots: un style très "visuel" qui en quelques mots ou phrases nous transporte dans les lieux et l'action...

"Le crépuscule d'une idole" de Michel ONFRAY.

Ouvrage rébarbatif et difficile à lire, (je n'ai d'ailleurs pas pu le terminer!) qui , à mon avis aurait pu compter une petite centaine de pages , au lieu de 600, et qui consiste en une diatribe contre Freud et son travail et est en fait une entreprise de démolition pure et simple.
Je ne suis pas une inconditionnelle de la doctrine freudienne, loin de là; mais, avec ce livre l'auteur, philosophe qui semble n'avoir que des certitudes (alors qu'à mon humble avis, la philosophie, c'est d'abord le doute, puis un essai d'explication de la vie) entreprend, sans vraiment étayer ses dires, de démolir complètement l'homme Freud et sa doctrine.
Bref, vous aurez compris que cet essai ne m'a vraiment pas emballée.....

"L e transfert des cendres" de Fawzi MELLAH.

En cours de lecture, je n'ai pas encore terminé, ce roman. Mais les débuts sont prometteurs pour l'amatrice de romans historiques que je suis.
L'auteur, juriste et politologue tunisien , rend hommage aux moines de Sainte Catherine au Sinaï et nous emmène dans une intrigue mêlant religion, passion, intérêt, orgueil et vanité.: le vol d'un manuscrit de la bible appartenant à ces moines et qui voudraient le récupérer.
Et c'est un écrivain, musulman sunnite, qui nous livre cette histoire souvent oubliée de la religion chrétienne: bel exemple de tolérance et de compréhension entre les religions et qui devraient faire réfléchir certains....

Voilà, suite au prochain numéro, comme il est dit dans les feuilletons.....

samedi 20 novembre 2010

Liège: ma ville, mes racines.





Depuis un long moment, me trotte dans la tête et dans le cœur, l'envie de parler de ma ville natale, et de faire partager , peut-être, à ceux qui ne la connaissent pas l'envie de la visiter.

Mais c'est principalement, la nostalgie d'une expatriée (même volontaire) qui me pousse à vouloir écrire une chronique sur la "courte" partie de ma vie que j'y ai passée, par rapport à celle que je vis depuis plus de 40 ans dans ma ville d'adoption.

Cette chronique sera donc, avant tout, des souvenirs et des émotions ressenties, chaque fois que j'y retourne et une manière de me rappeler et de rappeler à ceux que j'aime, ou qui me liront un jour, ce qu'elle représente pour moi.

En premier lieu, afin de vous aider à visualiser mentalement la ville , je vais citer le début d'un livre écrit par une native de Liège (Vera Feyder) , y ayant passé son enfance, puis partie vivre à Paris (petit livre où j'ai retrouvé le ressenti, les sensations et les émotions que moi-même j'y ai connus).

Fluviale et épiscopale, la ville basse a toujours offert à la haute l'éventail bleuté de son panorama mosan que brumes et fumées n'ont jamais réussi à noyer sans qu'émergent, par tous les temps, les flèches, les tours, les clochers de ce qui fit de Liège, à l'orée du premier millénaire, un des hauts lieux du clergé européen.


Liège, en wallon, Lîdje, est une ville très ancienne (elle fut longtemps un principauté puissante dirigée par un prince-évêque dont le palais est devenu l'actuel palais de justice), construite au fond d'un cuvette formée par le confluent de la Meuse et de l'Ourthe et entourées de toutes parts de collines souvent abruptes, situation qui va influencer son histoire et la manière d'y vivre.

Comme, je ne compte pas faire ici une chronique historique , je vais vous parler maintenant de mes souvenirs et des endroits où j'ai vécu.

Je suis née, rue de Campine (dont le nom vient de la grande plaine sablonneuse qui s'étend sur les provinces d'Anvers et du Limbourg), rue très pentue, datant des environs de 1870, et qui mène du centre ville à la montagne Sainte Walburge.
Pour la petite histoire; je suis , paraît-il, née un dimanche de match de football de l'équipe préférée de notre médecin de famille (oncle de mon père!). De ce fait, fervent supporter de cette équipe , étant parti au stade et injoignable (à cette époque, pas de téléphone portable!) mon père se retrouva seul avec sa belle-mère complètement affolée pour aider maman à accoucher dans la cuisine. Cet épisode traumatisant mais qui s'est finalement bien terminé lui a toujours laissé des souvenirs impérissables et un grand ressentiment envers son oncle.......

Et qui sait, peut-être est-ce la raison pour laquelle je n'aime pas trop les dimanches et je déteste le football!

Je n'ai moi aucun souvenir de cette maison. Mes parents ont déménagé quelques années après ma naissance pour aller habiter un appartement plus spacieux dans la maison des tantes de mon père (deux vieilles filles, sœurs du fameux oncle Maurice, le médecin qui avait abandonné mon père dans l'épreuve de l'accouchement de son premier enfant.....) . En effet, ma sœur allait nâitre et l'appartement de la rue de Campine était trop petit, surtout que ma grand-mère maternelle, veuve de la première guerre mondiale, vivait encore avec mes parents à cette époque.
J'avais 3 ans.

Cette maison se situait rue des Houblonnières, dans le quartier de Fétinne, pas loin du parc de la Boverie situé entre la Meuse et sa dérivation.
Le nom de cette rue (les Houblonnières,) rappelle la destination antérieure du quartier qui vécut de nombreuses années de la culture du houblon. Cette rue fut crée au XIXème siècle pour relier la rue de Fétinne à la rue des Vennes.

J'ai gardé des souvenirs très vivaces des années passées dans cette maison.
Je passais de l'appartement de mes parents à celui de mes tantes très régulièrement, maman était très occupée par son deuxième bébé.

Je me rappelle des sorties régulières avec tante Mariette, directrice d'école, qui m'emmenait régulièrement au jardin d'Acclimatation ou parc de la Boverie où eut lieu l'exposition universelle de 1905.
J'adorais la roseraie, tous les jardiniers me connaissaient et m'offraient régulièrement une rose. De ces lointains souvenirs, vient peut-être mon amour des plantes et du jardinage... Qui sait?
Je me souviens aussi de l'enclos des daims,du petit écureuil baptisé "Gamin" et qui venait me manger dans la main lorsque je l'appelais, du magnifique paon de l'enclos situé près du Mosan, salon de thé du parc, situé le long de la Meuse et d'où l'on voyait défiler à un rythme soutenu les péniches sur le fleuve.....
Moins bon souvenir, celui-là: l'apprentissage de l'écriture avec tante Mariette, à coup de règle sur les doigts, car j'étais gauchère, et il fallait écrire à la main droite!!!

Puis, je suis entrée à l'école maternelle de la rue des Vergers et c'est là que j'ai connu "mon permier amour": il s'appelait Coco Mévisse et nous promenions dans le jardin interdit du milieu de la cour de récréation, la main dans la main..... et nous faisions régulièrement punir pour notre désobéissance!

Puis, la situation financière de mes parents s'est améliorée et ils ont pu racheter une "maison de maître" ayant appartenu au grand-père de papa, Avenue de l'Observatoire.
Le déménagement de la rue des Houblonnières à l'Avenue, se fit juste avant mon entrée à l'école primaire.

L'avenue de l'Observatoire, ainsi appelée à cause de l'établissement scientifique situé sur le plateau de Cointe où elle menait, était située dans un quartier résidentiel.
La maison était grande, spacieuse et confortable avec un jardin où j'ai beaucoup joué , une grande chambre au deuxième étage de la maison, donnant sur la rue, toujours très animée par le passage des trolleybus montant à Cointe, et les trains venant de la gare des Guillemins et traversant le pont métallique du bas de l'avenue dans un bruit d'enfer, car, ils montaient la côte d'Ans assez raide en quittant la gare... Et n'oublions pas que, vu mon âge qui commence à devenir "canonique", quand je suis arrivée dans cette maison, les locomotives étaient encore à vapeur!

La plus grande partie de mon existence à Liège s'est déroulée là.

Je suis allée à l'école primaire du Boulevard d'Avroy, aménagé sur un ancien bras de la Meuse, et qui relie la rue Saint Gilles à la rue des Guillemins.
Cette école existe toujours et est située juste à côté de la grande loge maçonnique datant de 1775. L'immense porte en bronze, décorée de motifs égyptiens et pharaoniques nous intriguaient beaucoup, et de drôles d'histoires, un peu effrayantes circulaient sur ce qui se passait à l'intérieur de cette antre mystérieux.... De sorte que les rares fois où elle s'ouvrait et où l'on pouvait voir un long couloir menant à la loge, c'est à peine, si nous osions regarder, tellement "les petites filles modèles" que nous étions censées être étaient effrayées!
J'ai passé tout mon cycle primaire dans cette école, puis pour le secondaire, je suis allée, un peu plus loin sur ce même boulevard au Lycée Léonie de Waha: le lycée le plus réputé pour les jeunes filles (à l'époque, les écoles n'étaient pas mixtes).
Le lycée avait été construit sur l'emplacement de l'ancienne verrerie d'Avroy aux environs de 1900.

J'y suivais les cours des humanités gréco-latines, filière qui n'existe plus aujourd'hui, formation qui m'a donné le goût de la langue de la littérature et peut-être aussi de l'écriture.

C'est là que j'ai connu,dans les dernières années de lycée, mes premiers émois amoureux, les petits copains qui nous attendaient , mes amies et moi, à la sortie du lycée, en cachette des parents et des professeurs: on ne badinait pas avec "la bienséance"!

Il y avait ceux qui faisaient batte notre cœur d'adolescente (venant souvent de l'Athénée de la rue des Clarisses, ou du collège Saint-Servais (que fréquentent maintenant mes petits-fils: l'histoire est un éternel recommencement!), et puis celui que je fuyais comme la peste, Jean-Michel, le petit roux habitant juste en face de chez nous et me harcelant, se cachant derrière les arbres du boulevard à la sorte du lycée, car il savait que je ne le supportais pas, puis surgissant, brusquement à mon passage......
Que de souvenirs qui m'émeuvent et me font rire aujourd'hui!

Ma dernière année de Lycée, j'ai rencontré celui qui allait devenir mon mari et le père de mes enfants. Et j'en suis tombée follement amoureuse!
Comme il était tunisien, autant vous dire que mes parents, petits bourgeois à l'esprit bien-pensant et souvent un peu étroit, n'ont pas accueilli cette liaison avec beaucoup de joie, bien au contraire. Le fruit défendu, c'est bien connu a toujours plus de charme que d'autres, donc
ce fut le temps des rencontres en cachette, dans les petits cafés du "Carré" pendant certaines heures "d'école buissonnière",

Un petit mot sur le quartier du "Carré" centre de la ville, appelé ainsi car délimité par quatre rues, et lieu privilégié de la vie estudiantine et festive de la ville: cinémas, cafés, boîtes de nuits, magasins: l'endroit où l'on s'amuse et où il fallait être vu, et même encore maintenant d'ailleurs.

Le lycée terminé, j'ai fait mes études supérieures à l'école des Hautes Études, rue Sohet dans le quartier des Guillemins ,.Pas vraiment par goût (mes parents m'ayant empêchée de faire les études qui me plaisaient le plus (horticulture ou histoire de l'art et archéologie) pour d'obscures raisons pas vraiment fondées..... mais tout simplement parce que Mahmoud y était inscrit!
Je n'ai pourtant jamais aimé le commerce, mais que ne fait-on pas par amour!
Et ce sera là que se termine ma vie dans ma ville. Car, très vite je vais me marier et suivre mon mari à Tunis.

Mais mes racines restent profondément ancrées dans ma vile natale, et j'éprouve un besoin presque physique d'y retourner chaque année et de plus en plus, en prenant de l'âge.

Et, ironie du sort, après avoir quitté le quartier de Fétinne, très jeune, c'est là que je retourne maintenant chaque année.....
Après la mort de Maman (encore trop jeune malheureusement) mon père a revendu la maison de l'Avenue de l'Observatoire pour acheter un appartement Quai Mativa, dans le quartier de ma petite enfance. les Vennes!
Ce quai se situe le long de la dérivation de la Meuse face au parc de la Boverie , où j'ai passé tant de bons moments...
Ma sœur a acheté un appartement sur le même quai, et une fois Papa décédé lui aussi, c'est mon fils qui l'occupe et mes petits-enfants ont sous les yeux la vue arborée du parc ou leur grnad-mère a passé une partie de ses jeunes années.

C'est donc toujours avec une grande joie et beaucoup d'émotions que je retrouve ces endroits tant aimés, lors de mes séjours en Belgique.

Au fil des années, bien des choses ont changé dans ma ville bien sûr (pas toujours en bien d'ailleurs) mais j'ai l'impression chaque fois que j'y reviens de ne l'avoir jamais quittée et d'y retrouver les traces de mes pas lorsque je l'arpentais dans mon enfance et ma jeunesse.

Je m'y "repromène" avec un plaisir toujours renouvelé, surtout le long des quais de la Meuse, car pour moi, une ville traversée par un grand fleuve a une âme que d'autres n'ont pas.
Le va- et- vient des péniches, le clapotis de l'eau contre les berges, les reflets du soleil sur les vaguelettes qui l'agitent, tout cela donne de la vie à la ville.
Et comme de plus, elle contient un patrimoine artistique très important et remis en valeur dans bien des endroits laissés à l'abandon puis enfin restaurés et réhabilités , que de découvertes je fais encore!
Car quand, j'y vivais, j'étais jeune, je n'avais ni le temps ni l'envie d'y flâner, et je la connaissais très mal finalement, puisque c'était, maison, études, maison (presque métro, boulot, dodo!).

Et lorsque l'on se trouve en haut des collines entourant la ville, quel panorama grandiose !
Vous l'aurez compris, je crois, j'aime Liège et je pourrais en parler encore longtemps.....



NB: je tiens à préciser que les renseignement assez précis sur certaines rues de Liège, je les ai trouvés dans l'œuvre de Théodore Gobert "Liège à travers les âges" (11 volumes).

vendredi 22 octobre 2010

Conte satirique: histoire douce-amère de mon pays.



Comme dans tous les contes, je commence par la formule consacrée, il était une fois.

Donc, il était une fois un tout petit pays (pas plus de 30.528Km2: une "chiure de mouche" à l'échelle mondiale!) qui, malgré ce fait, avait tous les atouts et les cartes gagnantes en main pour devenir "grand" et où il aurait fait bon vivre.

Mais de méchantes fées s'étaient penchées sur son berceau, lors de sa création, en 1830 (vous voyez , là aussi, qu'il est fort jeune ce pays, donc en pleine force de l'âge!).

Ce pays, qui depuis le Moyen-Age était un centre commercial et culturel prospère (Gand ne fut-elle pas la capitale de Charles-Quint...) est devenu le prototype, au grand dam de ses habitants, du ridicule politique et des crises à répétition.....

Essayons de comprendre "le pourquoi du comment"...

Ce pays, la Belgique pour ne pas le citer, situé au Nord de l'Europe a été formé par la réunion de trois communautés linguistiques et culturelles assez différentes.
Monarchie parlementaire, elle est constituée au Nord par la Flandre néerlandophone (parlant le flamand, patois dérivé du Néerlandais), au Sud par la Wallonie, francophone et francophile, et à l'Est par la communauté germanophone (assez restreinte par rapport aux deux autres) parlant l'allemand.

Depuis le début, des heurts ont souvent eu lieu entre les deux communautés principales: les Flamands et les Wallons. Mais toujours, un accord de compromis est intervenu et la Belgique a continué son chemin vaille que vaille.
Très industrialisée et tournée vers le futur et les nouvelles technologies, elle a connu dans les années d'après guerre, une période d'essor et de prospérité où la Wallonie d'abord a prédomné, puis après les années 60 et le déclin de l'exploitation des mines de charbon, la Flandre a commencé à prendre le dessus économiquement.

La Belgique, lors de son âge d'or a été un des précurseurs et des membres fondateurs de l'Union Européenne, Bruxelles, sa capitale, devenant ainsi la capitale des institutions européennes.

Ce petit pays, patchwork de cultures différentes aurait donc pu devenir "un petit paradis" pour ses habitants. (Et, il l' a été pendant un certains nombres d'année!)
C'était sans compter avec les extrémistes de tout bord, les politicards et autres semeurs de zizanie!

Les Belges, bons vivants et grands pratiquants de l'auto-dérision) se chamaillaient souvent, se traitant de noms d'oiseaux entre les deux grandes communautés, se moquant l'une de l'autre et vice-versa.
Les habitants ont même crée "la belgitude" (petit clin d'œil à la négritude de Léopold Sedar Senghor) qui est l'image de l'identité belge.

Le Belge n'est ni Français, ni Néerlandais, ni Allemand mais il est un peu tout cela à la fois.

Une des émissions favorites des Belges et qui tient le coup depuis 1982 est "Sois Belge, et tais-toi" créée par André Remy et mêlant sketches, parodies et chansons, principalement dirigées évidemment contre les politiques.

Depuis plusieurs années déjà, en fait depuis la "fédéralisation" de la Belgique en 1994, tout s'est emballé: l'incompréhension entre les communautés flamandes et wallonnes, la crise économique, la montée des partis nationalistes et "intégristes de tous bords". Tous ces éléments , dans les mains de politicards souvent véreux, ont mis le feu aux poudres.

Et depuis plusieurs années, les crises politiques se succèdent et s'enveniment toujours plus, et la Belgique et ses habitants stagnent et se déchirent.
Les élections se succèdent; aucun consensus n'est trouvé ou alors pour un temps très court, et recommencent alors "les disputes de cours de récréation" entre hommes politiques.....
Et, on en arrive à parler de scission du pays! Où allons-nous? Droit dans le mur, semble-t-il!

Mais, étant belge, nous gardons le sens de l'humour, heureusement.
On peut alors entendre parler d'un gouvernement "orange bleue", d'une coalition arc-en-ciel....
Mais que sont donc que ces bizarreries, me demandent mes amis étrangers????
Tout simplement , le mélange de couleurs des différents partis qui s'allient pour quelques semaines ou quelques mois pour former un gouvernement!

Et le roi dans tout cela, me direz-vous? Il rame, essayant de concilier les différents courants, de pacifier les relations, mais sans beaucoup d'entrain: il est pratiquement sans pouvoir et ne représente qu'une belle "image d'Epinal", bien embêté d'être confronté, durant son règne qu'il n'avait pas vraiment souhaité, à tant de difficultés et de disputes incessantes!!

Dernier épisode du feuilleton trajico-burlesque" de cette année: depuis les élections législatives de juin 2010, les nombreux courants politiques de ce petit pays se déchirent sur des questions linguistiques, ne voulant pas être dirigés par le chef flamand du parti légalement élu!!

Essayez donc d'y comprendre quelque chose! Même, nous les Belges, habitués pourtant à ce genre de "clowneries" y perdons notre latin..... enfin notre français et notre flamand!

Après les élections, pour essayer de trouver un accord valable, le roi a nommé:
  • un préformateur
  • un informateur
  • un médiateur
  • un conciliateur, tout cela pour essayer de trouver un formateur pour trouver un consensus et avoir enfin un gouvernement.
Je pense qu'Albert II a des dispositions pour a poésie puisque toutes les personnes qu'ils nomment ont un nom en "eur"

Je pense qu'après, nous allons avoir un modérateur, un pacificateur, un démineur pour désamorcer les bombes que tous ces messieurs se renvoient...
Mais, n'aurait-il pas fallu commencer par un éclaireur, c'eut été plus logique, non?
Et maintenant, il nous faut trouver un jongleur,un amuseur puis enfin un sauveur qui apportera enfin le bonheur à la petite Belgique ........

Suite du feuilleton au prochain numéro.

En attendant, la situation économique et financière du petit peuple belge va en empirant car le gouvernement démissionnaire ne "gère" que les "affaires courantes".

N'est-ce pas beau la politique?

dimanche 25 juillet 2010

Les saisons de la vie: Saison 4: l'âge mûr ou le début de l'hiver.




La vie peut seulement être comprise en regardant derrière soi mais elle peut seulement être vécue en regardant vers l'avant.

Cette citation du philosophe Soren Kierkegaard me permet d'entamer la quatrième saison, et en principe, dernière saison de la vie, celle que j'appelle âge mûr (peut-être par euphémisme!), et qui effectivement nous oblige souvent à nous retourner sur notre passé, notre vécu: ce que l'on a réalisé , bien ou seulement passablement, ce que l'on regrette de ne pas avoir fait ou mal fait, les personnes à qui parfois on a fait du mal sans le vouloir, nos bonnes et nos mauvaises actions: bref tous les aléas d'une vie bien remplie .

Que ces années ont passé vite! trop vite!

Sans s'en rendre compte, alors que notre esprit a toujours 20 ans, et même parfois moins, on s'aperçoit un jour que la plus longue partie de notre séjour sur terre est passée et qu'il nous faut vite essayer de réaliser tout ce que le quotidien, et parfois la paresse ou 'idée qu'on avait tout le temps devant soi pour le faire, nous a empêchés de faire!

Alors, puisque maintenant, on pense être plus libre et plus expérimenté, nous aimerions entreprendre , agir, changer notre quotidien, apprendre encore et toujours, surtout sur des sujets qui nous passionnent vraiment, offrir encore de l'amour et en recevoir ,et ce, sans perdre de temps, puisque nous ne savons pas s'il nous en reste beaucoup!

Malheureusement, si notre esprit est resté vif et avide de tout, le physique est souvent là pour nous rappeler que nous n'avons plus 20 ans!

Tout ce dont on se jouait avec aisance, que l'on faisait sans trop d'effort, nous pèse maintenant, et nos douleurs articulaires ou autres nous rappellent à l'ordre......
Tout nous fatigue plus vite, certaines choses nous agacent, nous ne supportons plus certaines personnes et certaines contraintes.....
Notre corps a changé et notre nouvelle image ne nous plaît pas vraiment, mais c'est inéluctable et il nous faut nous accepter tels que nous sommes devenus: pas toujours facile, facile, surtout pour une femme!

Mais, à côté de ces "inconvénients", de cette distorsion entre le physique et le mental, que de chose à transmettre à nos petits-enfants, que de joies nouvelles, grâce à eux, que de soucis aussi parfois, et que de défis à relever encore et toujours pour ne pas se laisser dépasser, et "être au top" comme ils disent!

Donc, toujours aller de l'avant, bouger, changer, vouloir, "envie d'avoir envie" et surtout ne pas se laisser aller!

Se dire aussi que la vie n'est pas finie, et que nous aurons peut-être encore de nombreuses années devant nous, donc essayer de se maintenir en forme, et ne pas se laisser envahir par la nostalgie, même si parfois elle vient nous "chatouiller les neurones"!

Alors, en avant toute et vogue la galère, le mieux et le plus loin possible!

Et donc, continuons à voguer au gré des vents bons ou mauvais à l'image du voilier illustrant cette dernière chronique!

lundi 12 juillet 2010

Les saisons de la vie: Saison 3: l'âge adulte ou le début de l'automne.

Passons maintenant à la troisième saison de la vie: celle où nous sommes devenus des femmes ou des hommes responsables, ayant acquis une certaine expérience et une "certaine sagesse".

Deux citations que j'apprécie particulièrement pour illustrer mes propos: la première de Simone de Beauvoir, la seconde d'Emmanuel Mounier.
Qu'est-ce qu'un adulte? Un enfant gonflé d'âge.

L'âge adulte est l'âge propre de l'adaptation. Mûrir, c'est trouver sa place dans le monde.

Être un(e) adulte: vaste programme vers lequel nous avons tendu depuis notre enfance et qui à l'adolescence devenait le but ultime à atteindre!
Celui où l'on pouvait enfin se réaliser, suivre son instinct, faire ses choix et si possible les assumer.

Mais sommes-nous vraiment libres? Question existentielle à laquelle il est parfois très difficile de donner une réponse valable....

L'âge adulte...
Celui où l'on rencontre l'homme ou la femme de sa vie, celui où l'on aspire à fonder une famille
après des études (ou pas) souvent longues et difficiles et avoir livré bataille pour trouver la situation de nos rêves qui nous permettrait justement de nous assurer un train de vie décent.

De la trentaine à la quarantaine: la décennie de l'épanouissement moral et physique; celui dont nous les femmes rêvons depuis si longtemps: mettre au monde, puis tenir dans nos bras nos enfants, les élever au mieux tout en se consacrant à notre mari, à notre maison, à notre carrière.

Se croire capable de relever tous ces défis avec facilité et sans rien sacrifier: douce utopie!

Malgré les bonheurs et les joies, les accidents ou malheurs surmontés, notre belle énergie ne suffit pas à concilier toutes ces aspirations!
Et, nous devons en conséquence, sacrifier une partie de nos belles ambitions et parfois y renoncer définitivement.

Nous prenons conscience alors de nos limites, du fait que nos beaux rêves ne se réaliseront pas tous, ou alors au prix de combien de sacrifices souvent douloureux.
Mais, si nous avons la santé bien sûr, nous sommes capables d'accomplir des "miracles", de connaître de grands bonheurs (le plus grand étant de bien élever ses enfants, de les voir grandir sainement physiquement et mentalement) malgré les aléas de la vie.
Et au final de toujours avancer ou de se relever lorsque l'on est tombé puis de repartir....

Mais, cet âge adulte dont nous attendions tellement enfant ou adolescent, nous nous rendons enfin compte qu'il est une des saisons les plus éprouvantes de la vie!

Mais qu'il passe vite malgré tout, et que nous aimerions le prolonger avant d'aborder la quatrième et dernière saison de la vie: l'hiver!

dimanche 11 juillet 2010

Les saisons de la vie. Saison 2: l'adolescence.

L'adolescence, c'est l'âge où tu te cherches; s'il arrive que tu te trouves, t'es pas le bon. T'es devenu un autre.
Citation d'Albert Brie. qui me permet de commencer cette chronique de l'âge critique qu'est l'adolescence..

Période où l'on n'est plus vraiment un (e) enfant et pas encore un(e)adulte.

Saison, oh combien difficile, pleine de contradictions, de désirs frustrés par l'entourage familial, d'hésitations entre ce que l'on croit vouloir et ce que l'on veut vraiment.

Qui suis-je, où vais-je, dans quel état j'erre? : ces trois questions prennent toute leur signification en ce moment de la vie.

Que de changements physiques, parfois difficiles à vivre, intellectuels et moraux!

C'est la période du rejet de la famille et de ses dictats, du non à tout et à tous; c'est aussi le moment crucial où l'on voudrait être libre, complètement, mais en même temps pouvoir se blottir encore dans les bras aimants de nos père et mère, mais sans oser le faire, de peur de perdre "notre dignité"...., bref c'est la période de toutes les contradictions et de tous les dangers.

C'est aussi le temps des amitiés "coup de cœur", de l'imitation des manies et des tics de nos idoles préférées, de la recherche et de l'affirmation de notre personnalité.

Parfois, nous avons l'impression d'être les "rois du monde": nous savons tout, nous pouvons tout réaliser!
("Qu'est-ce qu'il radotent ces adultes rabat-joies qui nous sermonnent sans arrêt?")
Mais dans l'heure qui suit toutes nos certitudes s'effondrent comme des châteaux de cartes et nous aimerions redevenir des petits enfants....

C'est la saison des premiers émois amoureux, des lubies vestimentaires ou autres, des envies sans cesse refoulées car il faut encore obéir à une famille "qui ne comprend rien à rien"!

C'est aussi la saison de tous les dangers: celle du refus d'étudier et de travailler, celle de la fréquentation de filles et garçons parfois pas très recommandables qui peuvent nous entraîner dans des situations parfois très difficiles à gérer.

Mais c'est surtout la saison de l'affirmation de soi et du chemin difficile vers l'âge adulte, mais où nous gardons pour peu de temps encore une fraîcheur d'esprit , une vision positive de la vie et de ce que nous deviendrons plus tard , sans nous rendre compte qu'une fois devenu adulte et indépendant, c'en sera fini de l'insouciance.....

dimanche 27 juin 2010

Les saisons de la vie. Saison 1: La petite enfance ou les années merveilleuses "du tout est possible".

Étant parvenue dans ce que j'appellerai la saison 4 de ma vie, soit l'âge mûr, je voudrais coucher sur le papier les désirs réalisés, les envies avortées, le chemin parcouru avec plus ou moins de réussite, les choix, les renoncements, bref les joies, les bonheurs et les malheurs d'une partie de la vie.

Avant de continuer, je veux avertir ceux qui me liront peut-être que je vais parler d'une vie dans ce que l'on appelle une famille "heureuse" et sans grands problèmes.

(Je sais bien sûr qu'il existe des vies qui n'ont connu que la douleur et le malheur depuis la plus tendre enfance, mais tel n'est pas le sujet de cette chronique, qui est plutôt ma vision de la vie d'une personne" choyée" par la vie, ayant eu accès à une certaine aisance, à l'éducation et à l'amour des siens.)

Pour moi, la vie ,comme l'année, se divise en quatre saisons.

La première, le printemps, la plus belle et celle qui passe trop vite: la petite enfance.

C'est en effet, dans nos premières années de vie consciente (à partir d'environ 2 ans et ce jusqu'à 10 ou 11 ans) que tous filles ou garçons nous sentons capables de tout entreprendre et de tout vouloir ou savoir faire.

Pour les enfants, la vie est alors une période bénie et haïe à la fois: bénie parce que le merveilleux "existe" et permet tous les espoirs, haïe car le but principal de l'enfant est de devenir "un grand" à qui tout est permis et qui peut tout faire, croît-il!

L'enfance est aussi l'âge de la confiance en tous: ce que les adultes disent, ce qu'ils font ou ne font pas, est forcément juste.
"Les grandes personnes ne mentent jamais et il faut croire leurs affirmations!"

Ces premières années de la vie (de 2 à 6 ans: l'âge de l'entrée "à la grande école") sont aussi celle de l'insouciance, du merveilleux, des jeux sans fin, que ce soit avec de beaux jouets sophistiqués, mais mieux encore avec un morceau de papier et de vieux bouts de ficelle.
C'est encore la période de l'imaginaire, d'une créativité non bridée et de tous les possibles!

Ah, quelles merveilles que ces fêtes de Saint- Nicolas, de Noël ou de Pâques, où des personnages aux "pouvoirs magiques" se glissent dans des cheminées exigües pour nous apporter des tas de cadeaux, où les cloches partent et reviennent de Rome chargées de chocolats et friandises pour les enfants sages.....

Oh, quelle peur sournoise et souvent dissimulée, de recevoir au contraire des punitions distribuées par des pères Fouettard ou autres monstres qui fustigent les petits enfants qui n'ont pas été sages!

Quel bonheur de croire aux pouvoirs magiques des ogres et des sorcières , d'écouter leurs histoires contées par des parents et des amis aimants avant de pouvoir enfin les lire nous-mêmes, tout en frissonnant " délicieusement"!

Quelles joies encore de pouvoir s'inventer une vie, se construire un avenir et de croire que nous réaliserons tous nos rêves!

Et pourtant, alors qu'elles passent trop vite ces années d'insouciance et de foi en de lendemains merveilleux et faciles, pour l'enfant, elles se traînent et il n'a qu'une hâte: devenir une grande personne et pouvoir faire ce qu'il veut, enfin!!!

dimanche 20 juin 2010

Les petits plaisir de la vie quotidienne.


Je veux parler ici des petites joies, toutes simples parfois mais qui malgré tous les problèmes que nous pouvons avoir, nous illuminent une journée et même parfois une seule heure de la journée.
Les petits plaisirs qui nous permettent d'aller de l'avant, d'aimer la vie et notre terre, et ce envers et contre tous.

Ils peuvent évidemment être très différents d'une personne à l'autre, mais je suis presque sure que vous vous reconnaîtrez dans certains des miens!
Et, ce qui serait formidable, c'est que vous commentiez cet article et que vous me fassiez part des vôtres.

Quand je me retourne vers les années passées et ce que fut mon parcours, je regrette parfois de ne pas avoir su profiter d'un instant fugace, qui malheureusement ne se représentera peut-être jamais. Et comme, maintenant la partie la plus longue ma vie est derrière moi et non plus devant, je me dis avec l'expérience qu'il faut essayer de profiter au maximum de que la vie peut nous offrir: grands bonheurs et petites joies offertes au quotidien.

Comme Prévert, je vais faire un inventaire (sans avoir son talent bien sûr) de ce qui pour moi sont de vrais petits bonheurs.

  • Être réveillée à l'aube par le chant des oiseaux et le bruit du vent dans les branches du palmier.
  • Ouvrir les volets et voir que durant la nuit les fleurs de l'arbuste en face de ma chambre se sont ouvertes et découvrir le flamboiement de leur ton rouge foncé!
  • Vite se lever, prendre sa première tasse de café dans le jardin dont le calme n'est pas encore troublé par le bruit de la rue (c'est un des avantages de se lever très tôt).
  • Parcourir les allées entourée d'une véritable sérénade d'une grande variété d'oiseaux se cachant dans les feuillages.
  • Voir les boutons d'hier commencer à éclore, ainsi que les nouvelles plantations, faites il y peu, commencer à prendre de l'ampleur et à se trouver bien dans mon jardin.
  • Attendre sans impatience que le soleil éclaire et mette en valeur la floraison foisonnante de mes bougainvillées.
  • Savourer ces moments de solitude et de calme si rares dans une vie qui parfois s'emballe!
  • Sentir sur ma peau le vent encore frais de cette heure matinale qui malheureusement sera trop courte, surtout en été.
  • Entendre se réveiller peu à peu le quartier.
  • Voir le soleil se lever sur la mer en été à la Marsa: une pure merveille, un instant très fugace: une boule orange semblant sortit de la mer!
  • Durant les étés torrides, après avoir été enfermée toute la journée pour essayer de fuir la grosse chaleur, pouvoir enfin sortit à la tombée du jour, sentir les fleurs qui exhalent leur parfum pour saluer le retour de la fraîcheur.
  • Après une journée particulièrement orageuse et lourde, entendre le vent se lever, voir le ciel se voiler, les nuages s'amonceler, le tonnerre gronder et enfin la pluie tomber, et sortir, vite sortir pour sentir sur sa peau nue cette fraîcheur tant espérée!
Voilà quelques uns des mes petits plaisirs.

Il y a bien sûr les grandes joies et les bonheurs d'une vie de femme, de mère et de grand-mère, mais j'évoquerai cela dans d'autres chroniques .

lundi 14 juin 2010

Petit clin d'oeil amical aux Français: Comprendre "le belge".:



En ces temps difficiles pour mon pays natal, j'ai décidé de coucher sur la page virtuelle de mon blog certaines mises au point sur ma langue maternelle, le français.

Cette idée me trotte dans la tête depuis déjà un bon moment .
Avant d'entrer dans le vif du sujet, petit rappel pour ceux qui le connaissent mal, ce pays aussi grand qu'une tête d'épingle,(si on le compare à la Chine!) Il se situe au Nord de l'Europe, et est divisé en trois régions distinctes, et ce malgré sa faible superficie.

En effet, tout le monde le sait maintenant, même nos voisins français toujours assez "nombrilistes", la Belgique est un petit pays trilingue. Il ne faut pas oublier, même si on en parle très peu, que dans l'Est du pays, dans la région appelée "les cantons rédimés" et qui longent la frontière de l'Allemagne, la langue officielle est l'allemand.

Dans le Nord , la région flamande (avec des villes très importante économiquement comme Anvers, ou historiquement comme Bruges et Gand qui fut la capitale de l'empire de Charles Quint!) la langue officielle est le flamand , langue régionale dérivée du Néerlandais parlé en Hollande, pays dont dépendait cette région et dirigée par Guillaume d'Orange.

Dans le Sud, le français est la langue officielle, cette région ayant été une province de France jusque la révolution de 1830 ,année où s'est vraiment formée la Belgique en tant que pays souverain.

L'idée de ce texte m'est venue pour rectifier une erreur largement répandue: celle que le français parlé en Belgique n'est pas le français de France!
Je m'insurge contre cette idée fausse, d'autant plus que certains médias s'en font l'écho.

Par exemple, dans un quiz du journal de l'Internaute, une des questions portait sur la langue parlée en Wallonie.
  • La question était: Qu'est-ce que le français de Belgique?
Trois réponses étaient proposée:
  • une variante régionale du français empreinte de belgicismes.
  • un français qui fait beaucoup rire. (sic)
  • la langue française parlée en Wallonie.
La réponse soi-disant juste était la première proposition.
Je proteste et j'affirme haut et fort que c'est la troisième proposition qui est la bonne.

Bien sûr, comme dans tous les différents pays francophones, des régionalismes sont fréquents et normaux. Tous, tout en parlant la même langue à l'origine, enrichissent celle-ci de mots nouveaux venant de leur vécu, de leur terroir......
C'est ce qui fait d'ailleurs qu'une langue est vivante, elle évolue, emprunte des mots à d'autres, se les approprie, les intègre à la "langue mère" et lui permet de trouver sa place dans ce monde tellement changeant et diversifié.

Je suis donc tout à fait d'accord que le français parlé en Wallonie comprend beaucoup de belgicismes, et dans le chapitre suivant, je vais en citer quelques-uns et les expliciter.

Mais ce qui me met "en rogne", c'est que les Français, toujours très chauvins, se moquent sans arrêt de ces belgicismes, alors que les "canadianismes", ils les trouvent savoureux!
Et c'est toujours avec une légère condescendance qu'ils regardent les Belges.

Dois-je leur rappeler, que la "bible" de la grammaire française (le Bon usage) a été écrite par un Belge, Maurice Grévisse et qu'il reste l'ouvrage de référence de tous les linguistes.!
Dois-je aussi leur dire que la France composée d'une multitude de régions très différentes possède aussi ses régionalismes qui ne sont pas toujours compris partout dans le pays!
Dois-je encore leur dire que chaque région ou ville, aussi bien en France qu'en Belgique parle sa langue avec des accents spécifiques à chaque région!
Et que plutôt que de toujours stigmatiser la paille dans l'œil de leurs voisins, les habitants de la France feraient mieux parfois de regarder la poutre dans le leur!

Voilà, je me sens soulagée: il fallait que je pousse mon petit"coup de gueule" et je l'ai fait. J'espère que les Français ne m'en voudront pas et comprendront qu'il faut parfois savoir rétablir certaines vérités, afin de mieux se comprendre!
Après cela, j'ajoute que j'ai des tas d'amis français, que nous nous entendons très bien, et que j'adore leur pays, et surtout notre langue commune, celle de Voltaire et de Molière.

Passons maintenant à quelques belgicismes afin de les dérider (j'ajoute quand même que certains d'entre eux sont maintenant rentrés définitivement dans le Larousse et font partie intégrante de la langue française). J'en choisis délibérément un petit nombre et j'en donne la traduction "en bon français", car on pourrait écrire des pages sur le sujet!

  • La drache: averse soudain et très forte (comme il pleut souvent et beaucoup en Belgique, on parle même de drache nationale, par exemple, celle qui tombe régulièrement au passage du défilé du 21 juillet!).
  • Le kot (passé maintenant définitivement en français, et qui de plus est un mot que les joueurs de scrabble connaissent bien, car bien placé, il peut rapporter gros!) : chambre meublée louée à un étudiant (en a découlé le verbe koter: habiter dans un kot).
  • Avoir bon: ressentir du plaisir ou avoir donné la bonne réponse.
  • Une cloche: pour cloque ou ampoule en France.
  • Une crolle: une boucle de cheveux (Petite, j'étais tout crollée= j'avais les cheveux très bouclés).
  • Jouette: facétieux, qui aime faire des blagues, rire....
  • Kwistax (ou cuistax) : sorte de kart mû à la force des jambes par un pédalier. Peut-être individuel ou à plusieurs places.
  • Logopède: orthophoniste en France. Curieusement ce mot est français et vient de la racine latine, alors qu'orthophoniste vient de la racine grecque. Ce qui est bizarre c'est que les français parlent de la logopédie mais snobent le logopède!
  • Rester paf: rester à quia, bouche bée, les bras ballants....
  • Faire la queue: en France on fait la file, par exemple au guichet de la poste.
  • Une ramassette: petite pelle en métal ou en plastique pour ramasser les miettes ou les débris.
  • Le renon: en Belgique, on ne résilie pas un bail, on donne son renon.
  • Le torchon: ce qu'en France on appelle serpillère.
  • Tchouler: pleurer, sangloter de manière forte et sonore.
J'arrête là, je pourrais encore vous en donner des dizaines mais cela deviendrait lassant!

Si vous, dans vos pays francophones ou autres régions avez aussi des expressions savoureuses et imagées, parlez m'en dans les commentaires que vous voudrez bien faire à la fin de cet article

C'est tellement enrichissant le contact et l'apprentissage de nouveautés.

J'espère, chers ami(e)s français que vous ne m'en voudrez pas de vous avoir un peu "chambrés".

lundi 31 mai 2010

Souvenirs (2): La Saint Nicolas


Comment ne pas se rappeler avec bonheur et nostalgie à la fois de cette fête merveilleuse d'une enfance heureuse.?

Pour la petite histoire, la Saint Nicolas est célébrée le 6 Décembre de chaque année dans plusieurs pays d'Europe ainsi que dans l'Est de la France (en Alsace et Lorraine notamment).

Elle se rattache à la légende de Saint Nicolas, archevêque de Myre en Lycie (né en l'an 270).
Saint Nicolas est d'ailleurs le saint patron des Lorrains, des Russes, des Fribourgeois, des étudiants et des écoliers.

Tout part d'une légende effrayante selon laquelle Saint Nicolas aurait ressuscité trois jeunes enfants tués par un affreux boucher de la région.
C'est pourquoi il est devenu le patron des écoliers , enfants qui s'ils ont été sages toute l'année reçoivent des friandises et des cadeaux, le jour de la fête de ce saint, soit le 6 Décembre.
Les enfants pas sages, toujours selon la légende, n'ont pas droit aux largesses de ce bon saint, mais bien au martinet remis par le père Fouettard, symbolisant l'affreux boucher, qui pour se faire pardonner accepta d'accompagner le saint dans tous ses voyages!

En fait, dans beaucoup de pays, Saint Nicolas est l'ancêtre du père Noël (Santa Klaus).
En Belgique, les enfants ont de la chance: durant le même mois, ils reçoivent deux fois des cadeaux!!

Pour moi, ce qu'évoque cette fête, c'est le mystère et le merveilleux!
Dès que nous avions l'âge de comprendre, nous attendions le 6 Décembre avec une impatience grandissante au fur et à mesure que la date approchait.

Nos parents nous expliquaient que , si l'on était sage, obéissant et bon élève à l'école, dans la nuit du 5 au 6 décembre, le grand saint (qui voyait et entendait tout depuis le ciel d'où il nous surveillait!) jetterait dans la cheminée des friandises et des jouets.
Petite parenthèse: à l'époque de mon enfance, il existait encore beaucoup de feux ouverts et de cheminée dans les anciennes maisons!

Nous avions le droit également, durant à peu près un mois avant la date de la fête ,de mettre nos souliers devant la cheminée avant d'aller nous coucher.
Et si nous avions été particulièrement sages, quel bonheur le matin au lever de trouver des bonbons ou un petit cadeau dans sa chaussure!!

Par contre, si nous étions "méchants" , attention!: le père Fouettard risquait de nous faire une très mauvaise surprise!

Bonheur suprême, si nous avions la chance d'avoir une grande famille, non seulement Saint Nicolas nous apportait des cadeaux merveilleux chez nos parents , mais également chez nos grands-parents.
C'était alors une course effrénée accompagnée de ma sœur , mon frère et mes cousins et cousines,dans les différentes pièces des maisons de mes deux grands-mères, pour trouver dans laquelle Saint Nicolas nous avait comblés!

Quel bonheur que l'innocence et la crédulité des enfants qui nous permettaient de croire en de telles merveilles, et d'avoir le cœur battant d'attente et de bonheur avant ces fêtes.

Quel dommage aussi, lorsque nous grandissions et que vers l'âge de 7 ans, nous apprenions souvent à l'école que Saint Nicolas n'existait pas , mais que c'était nos parents qui jouaient ce rôle!
Ah, je m'en souviens encore: quelle déception le jour où"je suis devenue" grande" et où j'ai vu le merveilleux et les fées et autres légendes qui faisaient mon bonheur s'envoler.....

Mais aussi, quel joie de pouvoir ressusciter ces moments magiques, à nul autre pareils, pour ses propres enfants, et puis plus tard encore pour ses petits-enfants.
Et, si comme mon père, on a la chance de les connaître, de perpétuer ces heures de bonheur pour ses arrières-petits-enfants.

En Belgique, Saint Nicolas étant aussi le patron des étudiants, le 6 Décembre, tous les étudiants des différents facultés de Liège forment un grand cortège qui parcourt les rues de la ville et qui finit en '"guindailles". Mais cela, je laisse à mon fils le soin de vous le raconter!! car c'est une histoire très différente de la mienne.

lundi 3 mai 2010

Au fil de mes lectures...... (1)



Depuis longtemps, j'ai envie de parler de ce que je lis et de vous faire partager, si vous le désirez, des livres qui m'ont plus (ou non).

Cette rubrique se fera, petit à petit, au fil de mes lectures comme l'indique le titre et je la compléterai au fur et à mesure .

Elle sera, pour moi aussi, l'occasion de me rappeler au fil du temps qui passe et qui parfois altère un peu ma mémoire..... les titres et les auteurs que j'ai particulièrement aimés ou simplement appréciés mais sans plus.

Ne vous attendez pas à une grand rubrique littéraire!
Ce sera juste une promenade à travers mes émotions et mes goûts et le loisir qui me plaît et m'apprend encore tous les jours quelque chose de nouveau: la lecture.

Mes goûts sont très éclectiques, mais je préfère la prose et les romans aux autres formes de littérature.
Parmi les différents genres de romans , ceux que j'apprécie le plus sont ceux qui se déroulent dans un contexte historique bien et justement documenté.
J'aime beaucoup aussi les bons policiers , et plus particulièrement les grandes dames anglaises du polar (Agatha Christie, P.D. James, Ruth Rendell, Minnie Walters, etc...)

Quelques biographies et essais font aussi partie de mes choix, mais , vu le temps que me laissent mes autres occupations journalières, je privilégie le roman.

Afin de partager avec vous et peut-être vous donner l'envie de les lire, je vais essayer en une ou deux phrases de vous résumer le thème de l'œuvre et vous donner quelques très brèves informations sur les auteurs.
Pour indiquer mon degré de plaisir pris à, parcourir ces ouvrages, je les noterai avec des astérisques (de1 à 4 selon mon goût).


Quelques ouvrages lus ces trois dernier mois.

Février- Mars

  • Les visages de Jesse Kellerman: roman policier, très prenant et à l'intrigue déroutante et machiavélique.J. Kellerman (1978) est une jeune auteur américain digne des grands auteurs de polars à l'américaine comme Harlan Coben. ***
  • Le dernier Caton de Matilde Asensi: thriller ésotérique aux multiples rebondissements : enquête menée par trois personnages totalement différents que le destin va réunir pour une aventure hors du commun. M. Asensi est née à Alicante et a travaillé pour des radios et journaux espagnols avant de se lancer dans la littérature avec beaucoup de succès. ***
  • Les larmes du pape de Didier Convard, auteur français né en 1950 à Paris. D'abord auteur de bandes dessinées, ce passionné d'ésotérisme, de fantastique et d'insolite se lance dans la l'écriture d'un thriller passionnant : Le triangle secret dont Les larmes du pape est un des tomes, chacun pouvant se lire seul, sans connaître les autres. Une fois débuté, on a beaucoup de difficultés à lâcher le livre avant la fin! ***
  • Le messager des sables d'Audouard et Anthony: roman haletant, plein d'énigmes et de rebondissements, sur le thème de l'ésotérisme également. Léonard Anthony est né en 1972 et est un passionné de musiques en tous genres qui s'est associé d'autres auteurs, dont Antoine Audouard (1956) pour écrire différents romans. **

Avril


  • Strad de Domnique Sylvain: policier très noir, mais suspense haletant et raconté avec beaucoup d'humour, et ce malgré la noirceur de ses personnages. D.Sylvain est français (e)? et fait partie avec Fred Vargas des auteurs français de polars à succès. **
  • La théorie Gaia de Maxime Chattam: thriller angoissant où la tension est permanente et l'histoire pleine de rebondissements. Comme dans tous ses livres, il y règne une ambiance pesante et angoissante qui vous tient en haleine. Les livres de cet auteur français (malgré son nom!) sont presque tous du genre policier mâtiné de fantastique. Bien que je n'aime pas beaucoup la SF, ce genre d'écrits qui se situent à la limite du possible est agréable à lire. **
  • Les invités de Pierre Assouline. Là, c'est un genre totalement différent des précédents. Pierre Assouline (dont j'ai déjà lu plusieurs ouvrages: le Portrait, Lutetia....) est journaliste et écrivain et est l'auteur de nombreuses biographies et de romans : Simenon, Hergé, Dassault, etc... mais aussi de romans qui sont souvent une caricature assez grinçante de certaines classes sociales, mais, cela fait dans un style fluide et élégant et sans vraiment de méchanceté. ***
  • Le roman de Beyrouth de Alexandre Najjar. Roman historique où nous découvrons l'histoire du Liban à travers celle de sa capitale, vue par les yeux maintenant aveugles d'un de ses habitants, journaliste et descendant d'une famille chrétienne dont les ancêtres ont participé à la révolte de 1858. A travers la vie du héros, nous traversons toutes les convulsions et horreurs subies par Beyrouth jusqu'à nos jours. Très beau roman écrit par une jeune auteur (né en 1967) et considéré comme un des meilleurs écrivains francophones de son époque. Grâce à ce livre, j'ai appris et surtout compris pourquoi cette ville et ce pays ont tant souffert depuis des siècles. ****

Mai


  • Le roi de Kahel de Tierno Monénembo. Biographie romancée d'un personnage français haut en couleur et obsédé par l'Afrique noire. Victor Olivier, vicomte de Sanderval, est un des précurseurs de la colonisation française de l'Afrique de l'Ouest (Guinée notamment) et aura comme idée fixe, tout au long de sa vie , de conquérir, à titre personnel pour lui-même et non pour la France, un territoire appartenant aux Peuls et d'en devenir le roi. Tierno Monénombo est un écrivain guinéen vivant en France depuis 1969, que je ne connaissais pas du tout mais que j'ai découvert à l'émission de France 5, "La grande librairie". **
  • L'astronome de Alexandre Najjar. Roman se déroulant dans la Florence des Médicis, et qui nous conte l'histoire d'un jeune astronome français entrant au service de Galilée. Passionnant et facile à lire: le style de cet auteur libanais dont j'ai parlé plus haut est très fluide et agréable. ***
  • Un diamant brut d'Yvette Szczupak-Thomas. Livre de mémoires de cette écrivaine que je ne connaissais pas du tout. Elle est née en 1929 en Bourgogne et après un enfance plus que difficile, car abandonnée par ses parents, elle va ,dans la France profonde et paysanne de l'avant- guerre, être séparée de ses frères et soeurs et ballotée plusieurs fois dans des foyers d'accueil souvent sordides. Malgré toutes les vicissitudes traversées elle va devenir une artiste peintre qui mourra à Jérusalem en 2003. C'est un livre formidable: je ne l'ai pas encore terminé, mais je le conseille à tous. Ce livre est comme son titre un véritable diamant brut. L'auteur, grâce à un style pour moi "fulgurant", nous campe le décor et nous met dans l'ambiance en trois phrases. De plus, malgré une enfance aussi malheureuse, on ne pleure pas; elle parvient même grâce à un style très imagé et un humour au deuxième degré à nous faire rire. Chapeau l'artiste. ****

lundi 5 avril 2010

Souvenirs d'enfance (1)


En ce lundi de Pâques, je me souviens des fêtes de mon enfance et de ce que me rappelle plus particulièrement cette célébration.

Je voudrais commencer ce billet par une citation de l'écrivaine Marie Darrieussecq que je trouve intéressante:
Dans une famille, on a beau avoir vécu les mêmes choses, on n'a pas les mêmes souvenirs.
C'est très vrai et j'aimerais, si certains membres de la famille de ma génération me lisent, ou même des amis ayant vécu à peu près les mêmes fêtes, qu'ils me donnent leur avis ou me rappellent leurs souvenirs personnels.

Je vais parler ici principalement de la fête de Pâques de mes toutes jeunes années, celles où j'ai commencé à réaliser et à engranger des souvenirs ,bons ou mauvais, que certains mots, certaines odeurs, certaines images font remonter à la surface, avec parfois beaucoup de nostalgie et en même temps une grande joie à se les remémorer.

Pourquoi aujourd'hui? Pourquoi cette envie irrépressible de les coucher sur le papier?

Tout simplement, à la vue d'un reportage du journal télévisé de France 2 sur la célébration de Pâques dans certains villages alsaciens.
Je me suis revue, toute jeune enfant, au chalet de mes grands-parents, dans un minuscule village des Ardennes profondes, nommé La Fosse, ne comptant pas plus d'une vingtaine de petites maisons paysannes.

La maison de campagne de mes grands-parents paternels se situaient, en dehors du village, sur une colline dominant un paysage grandiose de prairies et de forêts de sapins, et était construite dans un immense jardin d'un hectare, comprenant une vieille tour en ruine, une allée majestueuse de sapins centenaires conduisant à la porte d'entrée, une vaste prairie avec un petit bois dans le fond, terrain idéal de jeux pour des enfants.

A peu près jusqu'à mon adolescence, toute la famille se retrouvait dans ce chalet pour des weekends ou pour les vacances de Noël et de Pâques.
C'était l'occasion pour ma sœur, mon frère et moi-même de retrouver mes cousins et de vivre des moments merveilleux de connivence de partage de "secrets", d'alliances changeantes avec les uns ou les autres, en fonction des affinités ou des mésententes du moments!

De plus, pour nous, petits citadins habitués au confort et à la facilité, la vie là-bas, beaucoup plus rustique et tellement différente de celle de la ville ajoutait à notre bonheur d'enfants. Nous nous prenions parfois pour des pionniers vivant dans un milieu sauvage et hostile, surtout, quand, la nuit couchés douillettement dans un lit réchauffés par une bouillotte préparée par ma grand-mère, nous entendions le "hou hou" effrayant du grand-duc nichant dans les sapins!

Ce long préambule pour rappeler l'ambiance et la joie que nous éprouvions lors de ces séjours!

Venons-en maintenant à la fête proprement dite.

Toute la semaine précédant Pâques, nous attendions le dimanche avec impatience pour découvrir dans ce grand jardin (lorsque le temps n'était pas à la pluie) les œufs en chocolat et autres friandises apportées et "jetées" par les cloches revenant de Rome! ("Elles y étaient parties au début de la semaine sainte et ne revenaient que le dimanche de Pâques et sonnaient alors à toute volée dans toues les églises du pays.")

Durant la semaine sainte, notre grand-mère cuisaient une grande quantité d'œufs durs que nous colorions et peignons à qui mieux mieux.
Le samedi précédant le grand jour, les enfants du village, montaient jusqu'à la maison en agitant des crécelles et venaient chanter la résurrection prochaine aux gens de la ville que nous étions,"espèce" un peu bizarre pour eux !
Cette coutume persiste toujours dans beaucoup de villages alsaciens, et c'est donc en regardant la télévision et en revoyant cette habitude ancestrale que je me suis rappelée mes fêtes de Pâques de petite fille.

Nous étions une famille de croyants non pratiquants, et la dimension religieuse de la fête était un peu "zappée" chez nous.
Mais les traditions de cadeaux aux enfants et de repas comprenant l'agneau pascal étaient respectées.

Quelle joie donc d'aller se coucher le samedi soir avec l'espoir de trouver des merveilles le lendemain matin. Que de difficultés à trouver le sommeil, et aucun mal à se lever tôt ce jour-là, trop tôt même pour nos parents qui seraient bien restés encore un peu au lit!!

Et puis enfin, avec à la main le panier d'osier remis à chacun par notre grand-mère, nous courions dans tous les sens , fouillions dans tous les buissons, derrière tous les arbres ; et c'était à celui qui trouverait le premier les cachettes, et à celui qui crierait le plus fort pour marquer son étonnement et sa joie.

Que ne gardons-nous , notre âme d'enfant et cet émerveillement provoqué par certaines fêtes! Mais , il faut bien grandir , affronter la vie et ses difficultés. Mais, tout au fond de nous, nous avons encore cette petite étincelle et nous essayons de la retrouver avec nos enfants puis nos petit-enfants, et c'est tant mieux.

Voilà, un petit t qui m'a fait rajeunir de plus de 50 ans. J' ai encore bien d'autres souvenirs enchantés de fêtes que je raconterai plus tard afin que mes enfants et mes petits-enfants puissent découvrir que nous aussi, nous avons été des enfants!

Je parlerai la prochaine fois de la Saint-Nicolas, grande fête des enfants en Belgique et dans l'Est de la France aussi.


mardi 23 mars 2010

Incivisme et ignorance.



Ce billet d'humeur m'est inspiré par la journée du 21/03/2010 que nous avons passée à Rafraf, dans le cadre de l'association "INITIATIVES OCEANES".

Le groupe Facebook des Half a voulu participer à cette journée de nettoyage de plages ou de bords de rivières qui se fait depuis plusieurs années dans de nombreux pays.

Par ce beau dimanche chaud et ensoleillé , des centaines de bénévoles jeunes et moins jeunes, de toutes les catégories sociales ( universitaires,médecins, ingénieurs, professeurs, professions libérales, artisans, étudiants, etc...) n'ont pas hésité à s'armer de gants, sacs poubelles, râteaux et pelles pour sillonner la magnifique plage de Rafraf et ramasser toutes les ordures laissées par la majorité de ceux qui fréquentent la plage ou rejetées par la mer, car lancées dans l'eau par les bateaux!

Après quelques heures d'un travail (parfois éprouvant pour le dos des plus âgés!), des dizaines de sacs remplis de déchets divers mais principalement de plastique ont été rassemblés ; pas moins de deux remorques de tracteur ont été nécessaires pour les enlever!
Le pire est que si nous en avions eu la force ou le courage, on aurait pu en ramasser 10 fois plus.


Vivant depuis 40 ans dans ce pays devenu le mien par la force des choses, je suis bien consciente du problème récurrent et allant en s'amplifiant d'année en année, du manque flagrant de prise de conscience par beaucoup que nous sommes en train de détruire à petit feu le beau pays que pourrait être la Tunisie.

Que ce soient les municipalités ou les particuliers qui prennent des initiatives de mise en garde et d'information de tous: rien n'y fait.

Plus, on en parle à la TV ou à la radio, plus dans les écoles les enseignants essayent de sensibiliser les enfants aux problèmes d'environnement, plus on essaye de montrer qu'un petit geste de chacun permettrait de rendre la Tunisie propre et belle, et que tout le monde profiterait de cette amélioration du cadre de vie, plus, il semblerait que les gens, même instruits, ne font aucun effort , au contraire!

C'est navrant, décourageant et inquiétant.

La Tunisie devient une vaste poubelle à ciel ouvert: il n'y a plus aucun endroit épargné par le fléau des sacs plastiques qui au premier coup de vent s'accrochent aux arbres et défigurent les plus beaux paysages.
Même les endroits les plus fréquentés par les touristes (à part le petit cocon que forment les hôtels, et encore..) regorgent de déchets divers et principalement de bouteilles plastiques, de papiers gras, de mouchoirs usagés, de seringues (véritables dangers pour les enfants qui les ramassent sans en connaître le danger).....

Et pourtant, le pays a tout misé sur le tourisme!! Mais je connais de nombreuses personnes qui , ayant déjà beaucoup voyagé dans différents pays, refusent d'y revenir, à cause de la saleté du pays, du harcèlement des vendeurs et de la mauvais qualité de service dans les hôtels tunisiens. (Ces deux derniers points pourraient être débattus dans un autre article, car je vais m'égarer)

Il serait pourtant si simple pour chacun de comprendre l'importance du problème, et d'y apporter remède sans beaucoup d'effort.
Pourquoi jeter tout ce qui nous encombre par terre (tickets de bus ou de train, mouchoirs sales, papiers emballant notre casse-croûte, cigarettes, bouteilles, etc...) alors qu'il existe un peu partout des poubelles, containers, ou corbeilles à papiers. Et si, dans certains endroits, ces ustensiles manquent, gardons nos déchets dans un sac que nous jetterons une fois rentrés à la maison.

Il est évident que les premiers responsables de ces comportements inciviques sont les parents.
Ils doivent apprendre, à leurs enfants, et ce dès le moment où ils sont en âge de comprendre (c'est-à-dire très jeunes) les bons gestes, les bons réflexes et surtout à montrer eux-mêmes l'exemple en agissant de cette manière.

Mais, combien le font encore?
L'école doit évidemment adopter la même attitude, ainsi que les instances dirigeantes.
De plus, comme la plupart des gens ne comprennent et ne font attention que lorsque cela peut leur coûter et que l'on touche à leur porte-monnaie, il faut instaurer et surtout appliquer des amendes sévères.

Je ne voudrais pas être partiale et ne pas admettre que ce problème ne touche que la Tunisie, ce serait mentir, mais , depuis le temps que j'y vis (plus que dans mon pays natal) j'ai vu la Tunisie s'améliorer au point de vue économique mais l'état d'esprit et les mentalités se dégrader , et c'est cela qui me touche et me navre le plus.

Car, quel pays allons-nous laisser à nos petits-enfants? Réfléchissons-y et si nous les aimons vraiment, pensons à eux.

vendredi 26 février 2010

Dictons, proverbes et citations



Partie 1

Cela fait longtemps que me trotte dans la tête l'idée d'écrire et de discuter de proverbes ou de citations de gens plus ou moins célèbres (ce n'est pas cela qui compte principalement pour moi).
J'ai toujours admiré, et envié je l'avoue, les personnes qui, en quelques mots et une phrase bien tournée, parvenaient à faire passer un message qui nous touche, nous amuse, nous fait réfléchir et parfois nous interroge et nous interpelle profondément.

Je me souviens d'un article écrit sur Facebook qui nous a entraîné dans des discussions longues et passionnantes avec des personnes chez qui j'ai découvert de grandes qualités et dont j'ai beaucoup appris.

Ayant récolté depuis un moment déjà des citations très diverses et en découvrant tous les jours de nouvelles, j'en ai sélectionné certaines que j'ai classées par auteur et plus ou moins par genre (humour, philosophie, sagesse,vie sociale....).

Cet article dans lequel je me suis lancée se composera donc de plusieurs parties, car il est impossible de le faire en une seule fois.
De plus, j'essayerai, autant que possible de donner quelques informations sur les auteurs, certains très connus, d'autres beaucoup moins et de suivre une certaine logique dans la présentation des différentes citations.
Cela me permettra, ainsi qu'à vous lecteur éventuel, de commenter certaines de ces citations et donc donner lieu à des débats d'idées intéressants.

  • Aujourd'hui, je vais commencer par un auteur dont j'apprécie beaucoup la finesse et l'humour: Oscar WILDE.
Commençons par quelques renseignements biographiques. Je dois avouer que je ne le connaissais que par son seul roman "Le portrait de Dorian Gray". Mais il a écrit de nombreux poèmes, des pièces de théâtre et des articles pour des journaux.
Sa vie chaotique ,dès son plus jeune âge, explique, je crois en grande partie , l'orientation de son œuvre et son cynisme devant certaines situations de la vie.

Oscar Wilde est né à Dublin en 1854 et mort à Paris en 1900. On l' appelé "le théoricien de l'art pour l'art".
Son père et sa mère formait un couple fantasque qui a défrayé à plusieurs reprises la chronique judiciaire de l'époque. Sa mère, Jane Francisca était une fervente nationaliste et une femme de lettres brillante. Mais, après un procès politique retentissant, elle dut abandonner sa carrière.
Son père, William Wilde était un éminent chirurgien des yeux mais un coureur de jupons invétéré! Il fut attaqué en justice par une de ses maîtresses et humilié publiquement, lors du procès.
L'enfance d'Oscar se déroula donc dans un univers pesant!
Il fit des études classiques à Trinity College à Dublin, puis mena une vie de bohème à Londres.
Esprit subtil et cynique, il devient le favori de la haute société londonienne qu'il subjugue par sa conversation.
Il part en Amérique en 1882 et y donne une série de conférences, puis il revient en Europe et s'installe à Paris où il écrit des pièces de théâtre.
Revenu à Londres, il se marie et a deux files, mais son homosexualité fait "capoter" le mariage.


Il a un grand talent de pamphlétaire et de ce fait devient rédacteur en chef du magazine "The Women'sworld" et devient un grand défenseur de la cause féministe. Il publie aussi des contes et son unique roman "Le portrait de Dorian Gray". Il mène une vie très agitée et retourne à Paris où il écrit des comédies pour railler les mœurs et l'hypocrisie de l'aristocratie britannique.
Il revient à Londres, et est dénoncé aux autorités par des gens "bien-pensants". Il est alors condamné à deux ans de travaux forcés pour sodomie, ce qui va ruiner définitivement sa réputation.
Exilé à Paris, après sa libération, il y mènera une vie solitaire et misérable et y mourra d'une méningite.

Je pense que cette biographie que vous trouverez peut-être un peu longue était nécessaire pour comprendre le cynisme , l'humour et l'auto-dérision de ses nombreuses citations. (En voici quelques unes).

  • Le cynisme consiste à voir les choses telles qu'elles sont et non telles telles devraient être.
  • Le cynique connaît le prix de tout et la valeur de rien.
  • Si l'on veut retrouver sa jeunesse, il suffit d'en répéter les erreurs.
  • La jeunesse n'a pas une ombre de respect pour les cheveux teints.
  • Les jeunes sont toujours prêts à donner à leurs aînés le bénéfice de leur inexpérience.
  • Être entièrement libre et en même temps dominé par la loi, c'est le paradoxe de la vie humaine.
  • Les tragédies des autres sont toujours d'une banalité désespérante.
  • Mes goûts sont simples, je me contente de ce qu'il y a de meilleur!
  • S'il est au monde rien de plus fâcheux que d'être quelqu'un dont on parle, c'est assurément d'être quelqu'un dont on ne parle pas.
  • L'univers est un théâtre mais la distribution de la pièce est mauvaise.
Voilà un petit "florilège" de citations d'Oscar Wilde qui me plaisent, soit par leur justesse, soit par leur humour décalé (so british), soit par leur cynisme.
Qu'en pensez-vous. A votre tour maintenant, avant un prochain épisode et d'autres citations d'auteurs très différents (ou pas!).

Partie 2

J'ai commencé par un auteur irlandais et je continue par un autre Irlandais célèbre.
A la lecture de ses nombreuses phrase et citations célèbres, je vais finir par croire que les Irlandais ont un don particulier pour l'humour et l'auto-dérision.

Comme pour Oscar Wilde je vais commencer par un rappel de la vie de cet auteur très connu: George Bernard Shaw.

G.
B Shaw, auteur dramatique, satirique et critique, est lui aussi né à Dublin en 1856. Lui-même et ses deux sœurs sont issus d'une bonne famille protestante. Leur mère était cantatrice , mais malheureusement leur père était alcoolique, ce qui les fit grandir dans un milieu assez pauvre.
Shaw fut , de ce fait un autodidacte, il s'intéressait particulièrement à la musique, aux lettres et aux arts plastiques.

A 20 ans, il part à Londres rejoindre sa mère et sa sœur ainée qui s'y étaient installées quelques années plus tôt.
Il commence par écrire des romans abordant certains thèmes sociaux développés plus tard dans ses pièces, (notamment l'attitude de l'homme face au mariage), mais sans beaucoup de succès au début.

Il se laisse gagner par les idées socialistes, lit Marx, devient végétarien, ne fume pas, ne boit pas , critique l'époque capitaliste et veut changer la société par les réformes plutôt que par la révolution.

En 1885, il s'affirme enfin comme critique d'art dans différents journaux et revues.
Après ses débuts difficiles, il trouve son mode d'expression privilégiée dans le théâtre et écrira plus de cinquante pièces, dont les principales idées sont le socialisme réformateur et le principe de "la force vitale" inspirée par Darwin. Il met un grand sérieux dans l'élaboration des ses pièces mais a un grand sens de l'humour.

Chaque pièce repose sur une thèse sociale, issue d'une analyse minutieuse de la société. Il privilégie les comédies d'idées, pièces plaisantes et déplaisantes, satires sociales et comédies légères
Il est impossible de répertorier ici ses nombreuses œuvres. Je me contente d'en citer quelques unes parmi les plus connues:
L'argent n'a pas d'odeur
La profession de Mrs Warren
Pygmalion (qui est un satire acerbe des classes sociales anglaises)
César et Cléopâtre
L"homme et le surhomme.
Il écrivit jusqu'à la fin de sa vie où il affirme, je cite: "n'avoir rien à dire qu'il n'ait écrit" et concluait par un très direct: "Lisez mes livres, ils sont tous en libraire, et laissez-moi mourir en paix."
Il obtient le prix Nobel de littérature en 1925 et meurt en 1950.

Citations célèbres de G.B.Shaw:
  • Quelle belle chose que la jeunesse! Quel crime de la laisser gâcher par les jeunes.!
  • Si les Anglais survivent à leur nourriture, ils peuvent survivre à tout.
  • On peut trouver des choses obscènes dans tous les livres sauf dans l'annuaire du téléphone.
  • Il existe deux tragédies dans la vie: l'une est de perdre ce que notre cœur désire, l'autre est de l'obtenir.
  • Lord X sera chez lui tel jour de telle heure à telle heure. G.B. Shaw aussi!
  • Je me cite souvent, cela apporte du piment à la conversation.
  • Quand, dans ce monde, un homme a quelque chose à dire, la difficulté n'est pas de la lui faire dire, mais de l'empêcher de la dire trop souvent!
  • L'homme raisonnable s'adapte au monde. Celui qui est déraisonnable persiste à vouloir adapter le monde à lui-même. Aussi, tout progrès dépend de l'homme déraisonnable.
  • Quand vous lisez une biographie, rappelez-vous que la vérité n'est pas faite pour être publiée.
Il en existe encore des dizaines mais point trop n'en faut. J'espère que vous apprécierez comme moi les vérités et les critiques cachées derrière ces phrases pleines d'humour!






dimanche 14 février 2010

La vraie vie dans "les pays de soleil"





Il y a longtemps que je pense à cet billet pour répondre à de nombreuses personnes (européennes du Nord pour la majorité) qui me disent régulièrement: "Quelle chance tu as! De quoi te plains-tu,? Tu vis dans un pays où le soleil est toujours présent et il ne peut qu'y faire bon vivre!"

Et pourtant, vivre dans un pays du Sud est très différent d'y venir passer une quinzaine de jours en vacances, pour visiter un peu, mais surtout faire le lézard au bord de la mer dès qu'on le peut.

Bien sûr, tout le monde a dans la tête la chanson de Charles Aznavour et fredonne régulièrement le refrain:
"Emmenez-moi au bout de la terre, emmenez- moi pays des merveilles, il me semble que la misère serait bien moins triste au soleil"
A cela je réponds vrai et faux tout à la fois! Je vais tenter d'expliquer pourquoi.

Bien sûr, étant moi-même une fille du Nord, je comprends que le manque de luminosité en hiver, la pluie souvent présente, le ciel gris, la neige, le froid et des étés souvent pourris entraînent une sorte de déprime qui fait croire qu'en allant dans les pays du Sud plus favorisés au point de vue ensoleillement peut tout arranger et qu'y vivre en permanence serait "le nirvana"!

Vivre au quotidien dans un pays, quel qu'il soit n'est pas du tout pareil au simple fait d'y passer des vacances. Il faut aussi se rendre compte qu'il y a des différences flagrantes entre les pays riches et les pays dits émergents.

Parlons tout d'abord du climat puisque tout les gens du Nord s'imaginent que vivre sous ces cieux cléments est idyllique.

Dans les pays d'Afrique du Nord, (la Tunisie où je vis depuis 40 ans pour ne pas la citer) les étés sont caniculaires : entre 30 et 40° la journée, si pas beaucoup plus quand souffle le sirocco, le vent du désert. Le moment le plus agréable de la journée est celui qui suit l'aube: on y jouit encore d'une certaine fraîcheur, et il est vrai que si l'on a un jardin, c'est un moment magique de voir le soleil se lever en sirotant son premier café de la journée, d'écouter le chant des oiseaux et de sentit la brise vous caresser la peau.

A partir de 8 heures du matin, cela devient vite l'enfer! Le moindre mouvement vous met en eau; travailler, réfléchir deviennent pénibles, se déplacer dans les transports en commun (pour ceux qui n'ont pas de voiture, et ils sont nombreux) est un véritable supplice, se promener au soleil dans les rues non ombragées vous donnent l'impression d'être exposés sous la grille du four.
Pour les pauvres ménagères ou les gens qui travaillent dans les restaurants, je ne vous parle même pas de la pénibilité de leurs tâches quotidiennes.
Ne parlons pas des travailleurs du bâtiment qui font des travaux extrêmement pénibles exposés aux rayons d'un soleil implacable.
Le centre des villes très peuplées, comme la capitale, est irrespirable car en dehors de la chaleur, les gaz d'échappement des nombreuses voitures qui la sillonnent y font peser une chape de pollution que le peu de vent ne parvient pas à dissiper.

Si on a de la chance et que nous ne sommes pas dans un courant du Sud avec vents forts venant du désert, une fois le soleil couché, une toute relative fraîcheur s'installe. Mais, au fur et à mesure des jours qui passent, les villes et les maisons ayant emmagasiné la chaleur, les soirées ne rafraîchissent plus.
Si, par malheur le sirocco souffle pendant plusieurs jours, les températures avoisinent les 50° la journée et ne descendent pas en dessous des 30° la nuit! Essayez donc de dormir par ces températures!!

C'est pourquoi, seuls une minorité de privilégiés peuvent supporter la saison chaude. En effet, ceux-ci possèdent ou louent une résidence d'été au bord de la mer, seul endroit supportable durant cette saison (qui dure parfois plus 4 mois d'affilée sans une goutte de pluie, les saisons étant beaucoup moins marquées à cause du réchauffement de la planète).

Les autres se contentent, pour les mieux lotis d'un climatiseur dans une pièce de la maison, pour les autres d'un ventilateur qui finit par ne plus brasser que de l'air chaud.
Car la vie est chère dans ces pays, la classe moyenne dispose de salaires d'un niveau très inférieur à celui de l'Europe et ne peut donc pas profiter du confort offert par des appareils onéreux.

Parlons maintenant de l'hiver: saison pluvieuse, venteuse et très humide.
Les maisons, construites dans des matériaux bon marchés se refroidissent très vite et dans certaines l'humidité suinte de tous les murs. Beaucoup de bâtiments publics ne sont pas chauffés ou très mal (écoles, bureaux, etc...).
La plupart des maisons ne sont pas dotées du chauffage central (trop cher pour les mêmes raisons que celles invoquées plus haut).

Donc, au contraire de l'été, la population grelotte, et chacun essaye de lutter contre le froid avec des moyens dérisoires ("kanoun": petit récipient de terre contenant du charbon de bois, petits chauffages au pétrole ou au mazout, radiateurs à bain d'huile....) et de plus utilisés avec parcimonie vu la crise pétrolière et l'augmentation des prix de l'énergie.

Donc pour en finir avec ce chapitre climatique: cuisson à petit feu en été, frissons et chair de poule en hiver.
On a parfois la chance d'avoir quelques jours agréables et supportables au printemps ou en automne, mais il sont de plus en plus rares, car depuis maintenant plusieurs années, nous n'avons plus de saisons intermédiaires : on passe directement de l'été à l'hiver et vice et versa.

Parlons maintenant de la vie courante dans ces pays.
Quand ,comme moi, on est étrangère et que l'on vient vivre dans ces pays avec et comme les Tunisiens (puisque j'en ai épousé un), on mène la vie du pays. Si l'on travaille, on est soumis au régime tunisien des salaires , aux mêmes lois, aux mêmes droits et mêmes devoirs.
On vit donc d'une manière souvent difficile et fatigante et on est en plus soumis aux petites avanies et ostracismes de la part des autorités (car le racisme existe dans les deux sens).

Je ne parle pas évidemment ici de la vie privilégiée des coopérants envoyés travailler dans le pays par leur entreprise et qui jouissent de tous les avantages qu'offre ce pays de soleil sans en connaître tous les inconvénients.
Leur logement (dans les plus beaux quartiers de la capitale ou du bord de mer) est entièrement payé par leur société; ils disposent d'une voiture de fonction et de tas d'autres avantages en nature, et ils ne fréquentent que les droits huppés et la soi-disant "élite de l'argent" du pays, et ils se mêlent rarement au petit peuple et même à leurs compatriotes moins chanceux qui ont fait "la bêtise" d'épouser des "autochtones".
Bien sûr, tous n'ont pas cette mentalité, mais il faut quand même dire qu'objectivement la majorité d'entre eux ont cette attitude.

Voilà, je termine ici: je voulais casser un peu cette image d'Épinal que se font beaucoup d'Européens de la vie au soleil.
Il faut ajouter aussi que la plupart des touristes qui "adooorent" la Tunisie viennent y passer 15 jours, pour un prix dérisoire en euros, dans des hôtels 4 ou 5 étoiles en "all inclusive", et qu'en dehors d'une ou deux excursions très encadrées, ils ne sortent pas de leur "ghetto" de luxe et ne veulent pas se mêler à la population du pays.

Encore un billet d'humeur qui tourne un peu avec moi au "coup de gueule" mais il faut parfois casser certains mythes!!

Vous êtes tous inviter à me répondre et à me dire ce que vous en pensez!