samedi 17 décembre 2011

Perplexité, interrogations.

Il y a tout juste un an, l'immolation d'un habitant de Sidi Bouzid provoquait la révolte du peuple tunisien, principalement de la jeunesse excédée par des années de dictature et de spoliation de son avenir.
Très rapidement, sans leader de quelque obédience que ce soit, elle arrivait à chasser le despote qui l’opprimait depuis 23 ans!
Tous les espoirs étaient alors permis. La parole était libérée (alors que toute opposition verbale ou dans les actes avaient été très durement réprimée). Un grand souffle de liberté parcourait toutes les couches de la population. Chacun pouvait enfin s'exprimer, débattre sans risque d'être sanctionné. Tous, nous rêvions d'un avenir meilleur et de démocratie après de si longues années de dictature!

Les opposants à l'ancien régime étaient libres de revenir, un nouvel horizon semblait s'ouvrir.....
Un an après, que reste-il de ces espoirs?
Des élections, pour la première fois plurielles, ont été organisées et l'enthousiasme de pouvoir enfin exercer un droit démocratique était grand. Une nouvelle constitution devait être élaborée et le multipartisme était enfin permis.

Mais les vieux démons n'étaient pas morts et ceux que les urnes ont désignés semblent vouloir, tout comme leurs prédécesseurs, mettre leur emprise sur le pays et ,dès lors, la crainte de l'instauration d'une nouvelle dictature ( peut-être encore pire, car religieuse et obscurantiste) est de plus en plus présent.


La Tunisie dans laquelle je suis arrivée à l'âge de 20 ans en 1969 était un des pays musulmans les plus progressistes de l'époque grâce à son leader Bouguiba, despote lui aussi, mais despote éclairé!
Et, chose la plus remarquable et la plus importante,  la tolérance y régnait.

Moi, l'étrangère que leur fils avait choisi, j'ai été accueillie à bras ouverts par une famille pourtant traditionaliste et religieuse mais très tolérante. Mes beaux-parents auraient pourtant certainement préféré une femme musulmane pour leur fils unique... mais ils ont respecté son choix et m'ont acceptée comme leur fille.

Cela m'a beaucoup aidé à m'habituer et à m'intégrer dans un pays au mode vie totalement différent de celui que je connaissais. Et malgré le déchirement de quitter mon pays d'origine et ma famille, j'ai réussi à faire ma vie en Tunisie. Par respect envers ceux qui m'accueillaient, je me suis pliée à certaines coutumes, même si elles me paraissaient parfois difficiles, mais jamais je n'ai dû renoncer à mes convictions profondes, à ma façon d'être ou de penser. De plus, grâce au régime bourguibien et au code du statut personnel de la femme qu'il avait instauré, j'ai joui depuis mon arrivée d'une aussi grande liberté dans mes choix et mes options de vie que celle que j'avais en Belgique, et ce sans aucune stigmatisation ni remarque désobligeante de quiconque du fait que je n'étais pas de la même religion (j'insite sur ce point!).

Après plus de 40 ans passé ici, je considère que je suis aussi tunisienne que belge et je pensais que je pourrai, après avoir trouvé ma place ici, même si mes racines belges restent profondément ancrées en moi, pouvoir passer la fin de ma vie tranquillement et dans le même esprit de tolérance et de liberté personnelle.

Malheureusement, depuis le résultat des élections, je ressens pour la première fois un climat de suspicion , de mépris parfois de certain(e)s , d'insécurité même.....
Je ne suis d'ailleurs pas la seule dans ce cas. Plusieurs de mes amies européennes, très bien intégrées ici depuis de nombreuses années, ont le même sentiment.
La montée d'un courant islamiste rétrograde et intolérant me fait craindre (pas tellement pour mon avenir qui est plutôt derrière moi à l'âge que j'ai) mais surtout pour mes enfants et petits-enfants un recul de la liberté et de l'ouverture sur le monde extérieur.

Comment peut-on avoir confiance dans un gouvernement et des dirigeants qui mêlent politique et religion?
Comment croire à un islamisme modéré alors que ces hommes et femmes qui vont tenir les rênes du pays laissent sans condamnation des exactions commises par des salafistes, au nom d'une religion mal comprise et mal interprétée ?
Comment peut-on faire confiance à des nouveaux dirigeants qui ont, dans la période transitoire entre leur retour et leur accession au pouvoir, retourné leur veste plusieurs fois ?
Comment croire à leurs paroles lénifiantes et contradictoires alors qu'ils montrent presque tous un appétit dévorant pour le pouvoir?
Comment, dans un pays exsangue économiquement après les pillages des mafieux de l'ancien régime et une année de transition agitée par des grèves incessantes et un arrêt de la production dans beaucoup de secteurs, peut-on espérer un redressement rapide, alors que tous les grands ministères ont été "offerts" à des gens sans expérience et pour certains d'esprit rétrograde et moyenâgeux?

Bref, beaucoup de questions anxiogènes qui minent l'euphorie ressentie après les espoirs engendrés par le printemps arabe!

lundi 28 novembre 2011

Overdose!!!!

Depuis la révolte (je préfère ce terme à celui de révolution) contre le dictateur et sa famille mafieuse et qui a abouti à son éviction grâce au sacrifice d'un petit nombre, la Tunisie est atteinte d'une nouvelle maladie que j'appellerai "politologite aigüe".

Elle se répand à la vitesse d'un feu de broussailles dans pratiquement toutes les couches de la société et particulièrement à travers les réseaux sociaux.

Chacun (spécialiste du domaine ou pas) y va de sa petite interprétation et c'est à qui diffusera le plus d'informations contradictoires (vérifiées ou non) qui sont alors commentées par tous.

Si je comprends tout à fait l'envie de tous de pouvoir enfin s'exprimer librement après des années de "muselage" de la parole et de l'information pendant  et que moi aussi je suis gagnée parfois par ce désir de débattre et de donner mon avis, je commence, après plusieurs mois de cette déferlante,  à ressentir un ras-le-bol, une indigestion, bref une overdose.

  • Ras-le-bol des informations tronquées ou parcellaires qui sèment le doute dans l'esprit de beaucoup!
  • Ras-le-bol des vidéos ou des images parfois truquées qui ne sont souvent que des appels à l'incompréhension et même à la haine de l'autre (particulièrement de celui ou celle qui ne pense pas comme nous)!
  • Ras-le-bol des petites phrases tirées de leur contexte et exploitées par certains pour semer le doute dans les esprits!
  • Ras-le-bol de la diffusion incessante de mauvaises nouvelles (vraies ou fausses)!
  • Ras-le-bol des insultes qui parfois fusent quand on ne partage pas les mêmes opinions!
  • Ras-le-bol de tomber dans le piège des intox incessantes relayées même par certains médias ayant pignon sur rue!
  • Ras-le-bol des donneurs de leçons qui pensent détenir la vérité alors que ce n'est pas leur domaine de compétence!
  • Ras-le-bol de tous ceux qui se lancent en politique pour assouvir leur soif de pouvoir personnel  et dont le peuple et le bien du pays sont le dernier des soucis!
  • Ras-le-bol de voir la religion mêlée à la politique, alors que ce sont deux notions antinomiques!
  • Ras-le-bol d'avoir espéré à un changement des mentalités après les événements du 14 janvier 2011!
  • Ras-le-bol de voir que la corruption n'a pas disparu, bien au contraire: elle semble avoir été élevée au rang d'institution dans le pays!
  • Ras-le-bol de voir et d'entendre le mot démocratie décliné sur tous les tons par des gens qui ne pensent qu'à leur futur maroquin ou à leur place au soleil.
  • Ras-le-bol de tous ceux qui pensent que la démocratie c'est obtenir tout et son contraire , tout de suite et sans effort et qui n'ont pas compris que notre liberté s'arrête où commence celle de notre voisin!
  • Ras-le-bol de voir que la majorité comme l'opposition (bien divisée et bien faible!) ne pensent qu'à la politique et non à l'économie du pays, en chute libre depuis des années, et qui ne fait qu'augmenter le nombre de pauvres, alors que ce devrait être la priorité de tous!
  • Ras-le-bol de l'incertitude, du doute et du stress continu engendrés par la situation actuelle!
  • En résumé, ras-le-bol de ne plus savoir que penser, vers qui se tourner et sur quel pied danser!
Alors qu'un petite minorité de gens sensés et généreux pensent d'abord à aider les nécessiteux et à instruire tous ceux qui n'ont jamais pu accéder à la connaissance et qui pendant des années ont été manipulés par le pouvoir et maintenus délibérément dans l'ignorance et la pauvreté, la grande majorité ne pense qu'à tirer la couverture à elle et à se partager la plus grosse part du gâteau.
 
Alors que la crise est mondiale, que les économies s'effondrent et qu'il faudrait s'unir pour enrayer ce mouvement et donner un peu d'espoir à nos enfants ou petits-enfants, jamais la division n'a été aussi grande.

Que d'espoirs déçus!

Suis-je un indécrottable utopiste en voulant encore croire en un changement des mentalités et en un réveil des consciences????






lundi 21 novembre 2011

Panne sèche!



Cela fait plusieurs mois que je n'ai pas écrit une ligne et pourtant, chaque jour, je me lève avec des idées plein la tête et une furieuse envie de prendre la plume.

Et puis, rien! Pourquoi?

  • Est-ce par paresse, par peur?
  • Est-ce dû à la situation stressante que nous traversons depuis "la révolution" ?
  • Est-ce parce que mes neurones s'enfuient par paquets?
  • Est-ce par ce que je traverse une période d'incertitude et de remise en question comme le pays?
  • Est-ce simplement parce que je me voudrais écrivaine et que je ne suis qu'une scribouillarde en mal d'inspiration?
  • Est-ce la crainte d'être jugée ou seulement une stérilité intellectuelle?
  • Est-ce à cause d'un orgueil mal placé qui me fait croire que certains me liront et m'apprécieront alors que très peu semblent s'intéresser à mes écrits (ce que je comprends d'ailleurs assez bien) ?
  • N'est-ce pas plutôt le résultat de mon caractère :? Je suis une profonde insatisfaite, jamais contente et très râleuse et ce sont souvent des coups de gueule plus que des coups de cœur qui me viennent à l'esprit?
  • Est-ce dans mes gènes? Deviens-je, avec l'âge, aussi rigide et critique de tout et de tous que ma grand-mère maternelle qui avait légué ce trait de caractère à mon père??

Voilà beaucoup de questions pour lesquelles, je n'ai que quelques éléments de réponse....

Je terminerai mes jérémiades par deux citations.

La première de Chateaubriand : "Je parle éternellement de moi."

La seconde de Julien Green: "La pensée vole et les mots vont à pied. Voilà tout le drame de l'écrivain." En ce qui me concerne, remplacez le mot écrivain par écrivaillon!


jeudi 11 août 2011

Un parc, des animaux et...... des hommes.



H. a la chance de vivre sur un quai face au parc de la Boverie à Liège.

Lorsque je reviens en vacances, en me plaçant derrière la baie vitrée ou sur le balcon, un spectacle continuellement changeant s'offre à mes yeux.... Pas besoin de télévision: la nature, les animaux et les promeneurs offrent des scènes changeantes parfois émouvantes , amusantes ou déconcertantes....

Plantons d'abord le décor.

Le parc de la Boverie (appelé aussi, dans mon enfance, parc d'acclimatation) est un des poumons verts de la ville. Il se situe entre la Meuse , fleuve qui donne une âme à Liège et la Dérivation créée artificiellement pour canaliser les flots parfois houleux du confluent de la Meuse et de l'Ourthe.

Ce parc, planté d'arbres plus que centenaires de différentes espèces, comprend également deux étangs offrant aux canards, oies et autres oiseaux un îlot de tranquillité en plein cœur de la ville.

Coïncidence: mon père, ma sœur puis mon fils sont revenus s'établir dans la quartier où j'ai passé quelques années de ma petite enfance....
Et ce parc fut mon terrain de jeux et de découvertes à partir de l'âge de quatre ans!
Ma mère mais surtout ma grand-mère maternelle et les tantes de mon père m'y emmenaient dès que le temps le permettait.
C'est là que j'ai appris à rouler à vélo, à me promener pour aller voir les daims de l'enclos autour des étangs, du petit écureuil baptisé "Gamin" qui venait nous manger dans la main, le magnifique paon que j'appelais Léon et qui faisait la roue presque sur commande, et puis surtout jouer dans la magnifique roseraie où tous les jardiniers me connaissaient et m'offraient souvent un rose.... Peut-être que mon amour des plantes et du jardinage prennent leur source dans cette enfance insouciante et privilégiée! Et les après-midi se terminaient souvent par un goûter au "Mosan" établissement délicieusement vieillot disparu maintenant et remplacé par l'affreuse construction en béton du "Palais des congrès".

Fini les réminiscences, passons maintenant au présent.

Plus d'écureuil familier, de paon ou de daims mais des oies bernaches, des colverts et de poules d'eau qui, un peu à l'étroit dans les petits étangs, viennent barboter dans la "Dérivation" et picorer sur les pelouses longeant ce canal. Un héron vient également y pêcher sa pitance et ce dès les premières lueurs de l'aube. Les oies arrivent en escadrille bruyante et les oisons (que l'on voit changer de jour en jour) se chamaillent et y apprennent à voler avant la migration.
D'autres oiseaux , pies, merles et mouettes se mêlent à eux, surtout quand des enfants principalement leur apportent du vieux pain: belle pagaille alors entre tous ces volatiles qui se disputent les croûtons offerts à leur voracité!

Autre spectacle: les grosse péniches parfois chargées à ras bord qui sillonnent la Meuse ainsi que les sportifs venant faire de l'aviron sur le canal, hiver comme été.

Et puis les promeneurs. Tous ceux pour qui ce parc est une aubaine pour prendre l'air, faire du sport ou simplement déambuler en oubliant un peu la pollution et les bruits de la ville.
On y voit les habitués qui, tous les jours matin ou en début de soirée font leur jogging.
Le corps des pompiers de Liège: tous les deux jours ils s'entraînent à la course et les plongeurs confirmés ou débutants s'exercent à la plongée en eaux troubles dans les deux cours d'eau.
Spectacle fascinant pour les enfants que de voir arriver leurs gros camions rouges qui parfois repartent plus vite que prévu, toutes sirènes hurlantes, appelés pour un sinistre quelconque.
Les mères de famille amenant leur progéniture s'ébattre sur les pelouses ou la plaine de jeux. Et le marchand de glaces itinérant se frotte alors les mains les jours de beau temps: une file parfois très longue se forme devant sa camionnette car grands et petits apprécient ses cornets de glace italienne ( la meilleure!).
Les rares jours où le soleil daigne se montrer, les "accros" du bronzage étalent leur serviette sur le gazon. Et c'est alors un "étalage" de corps dénudés: des jeunes éphèbes exhibent leurs muscles guettant du coin de l'œil les filles qui pourraient succomber à leur charme....
Il y a aussi celles et ceux qui viennent y pique-niquer ou tout simplement prendre l'air pendant leur heure de pose au travail.
Et puis, en cette période de ramadan, les musulmans pratiquant le jeûne, essaient de faire passer la journée plus vite en attendant les agapes au coucher de soleil. On voit alors parfois des familles "guidées" par le père en habit traditionnel (parfois fort barbu!) marchant trois pas devant son épouse drapée dans ses voiles et s'occupant souvent seule de sa progéniture bruyante et excitée....

Bref, pas besoin de sortir: quand on a la chance d'habiter là, c'est un spectacle permanent!
Et le plus fascinant pour l' amoureuse de la nature que je suis c'est d'admirer les arbres agités par le vent, les floraisons changeantes au fil des saisons et la lumière toujours différente selon les heures de la journée se reflétant dans le fleuve.




mardi 9 août 2011

"Série noire" (1)

Comme d'habitude, à pareille époque , j'ai fui la canicule tunisienne pour retrouver mes racines: Liège et son climat tempéré, vivifiant et fort "arrosé" cette année...
Mais qu'à cela ne tienne, je reste une "fille du nord" pour qui un ciel gris et bas, charriant des nuages noirs mais aussi parfois d'un blanc pur, est synonyme de vitalité plutôt que la chaleur étouffante et débilitante de mon pays d'adoption!

Mais si la luminosité des pays du sud n'est pas toujours au rendez-vous (particulièrement cette année), ces vacances me permettent de me ressourcer, de retrouver avec une grande joie des parents et des amis chers, et de partager avec eux des moments de grande convivialité...
Et les jours pluvieux, quel plaisir d'avoir un bon livre entre les mains et de regarder par la fenêtre les éléments déchaînés, lovée dans un canapé confortable!

Je mets donc à profit ces journées sans avoir à me soucier de l'entretien de la maison, de la préparation des repas et de toutes les contingences parfois contraignantes des autres mois de l'année( et cela, pour une fois, sans culpabiliser!).

Si pendant l'année, mes lectures sont plus tournées vers les nouveautés éditoriales, les romans historiques et quelques essais, mes vacances sont plutôt consacrées aux romans policiers, thrillers haletants que l'on ne peut plus lâcher une fois commencés.....

Cette année ne déroge pas à la règle, c'est pourquoi j'ai intitulé cette chronique "série noire" et je peux même dire très très noire!
En moins d'un mois, j'en ai déjà "dévoré" cinq et ce n'est pas fini!

  • Dans la peau (Nicci French)
Sous le pseudonyme de Nicci French se cachent en fait deux journalistes anglais, diplômés de littérature anglaise à Oxford, et qui se sont "associés" pour écrire des polars plein de suspense et qui se lisent avec plaisir pour les amateurs du genre.
"Dans la peau" nous fait vivre l'itinéraire de trois jeunes femmes qui vont devenir la proie d'un "serail killer": deux d'entre elles y perdront malheureusement la vie après un harcèlement psychologique très éprouvant et la troisième, décidée à se battre afin de ne pas connaître le même sort funeste, va grâce à sa ténacité et son courage permettre enfin l'arrestation de cet assassin.
De ce duo d'auteurs, j'ai lu également "Feu de glace" et "La chambre écarlate" et ces romans se lisent avec "une anxiété gourmande" jusqu'à la dernière page.

  • La mort en face de Cody Mc Fadeyn
Auteur né au Texas en 1968 et dont plusieurs romans sont devenus des best-seller internationaux.

La mort en face est un thriller passionnant , où l'on se retrouve pris par l'intrigue dès le premier chapitre et on n'a plus qu'une envie: aller plus loin....
Histoire très dure d'un serial killer particulièrement inventif dans l'horreur et les sévices qu'il fait subir à ses victimes.
L'enquête menée par Smoky Barrett, agent chevronné du FBI, nous révèle le calvaire vécu par un adolescente poursuivie depuis son enfance par un inconnu qui, régulièrement, torture et tue sous ses yeux les gens qu'elles aiment.
Ce livre nous montre , dans toute son horreur, la cruauté que certains désaxés peuvent manifester et le "plaisir" qu'ils y prennetn. Et le comble, c'est que quelques actions sont tirées de fait réels.
Malgré la noirceur de ce roman, son écriture fluide et sans voyeurisme malgré le sujet, fait qu'on ne le lâche qu'une fois terminé.

  • Le scandale Modigliani de Ken Follet.
Histoire policière un peu plus légère que les précédentes qui nous emmène dans les coulisses du monde l'art.
Il nous conte la recherche d'un Modigliani perdu et nous décrit avec brio les protagonistes de cette chasse au trésor où tous les coups bas sont permis pour s'approprier ce chef-d'œuvre : une jeune étudiante en histoire de l'art, un marchand de tableaux peu scrupuleux et un galeriste en pleine crise financière et conjugale.
Nous voyageons avec eux entre Paris, Londres et l'Italie à la recherche de cette peinture tellement convoitée.
Un "Ken Follett, enjoué et alerte quelque peu différent des ses autres romans et qui se lit d'une traite.

La suite de cette descente dans les bas-fonds de l'âme humaine au prochain numéro.......

mardi 19 juillet 2011

SLC, Salut les copains



Cela fait deux semaines que ,le lundi, France 3 nous propose une émission qui replonge celles et ceux de ma génération dans la période chantante et festive des années 60!

Quelle joie de revoir et réentendre tous les tubes qui ont rythmé notre adolescence!
Toutes les idoles "yéyé", les tubes et parfois aussi les bides oubliés mais dont les premières notes nous les remémorent......

Cela nous permet un retour, parfois un peu nostalgique mais malgré tout ô combien joyeux, à nos premières surprises-parties où nous nous déhanchions en dansant le twist, le madison, le rock et quelques slows langoureux qui ont bercé nos premier émois amoureux.

Sylvie, Sheila, Johnny, Frank Alamo, Richard Anthony, Françoise Hardy, Jacques Dutronc, Cloclo Hugues Aufray, Adamo et tous les autres nous ont fait danser des soirées entières et rêver de nombreuses fois au"prince charmant" qui comparerait nos yeux à ceux d'une biche et qui nous avouerait que sans nous, la nuit, il devient fou.....

Et puis surtout, mes chouchous à moi, les chanteurs anglo-saxons et particulièrement les Beatles et leurs plus grands succès.....

Bref, deux soirées pleines de réminiscences et de joie à fredonner et retrouver sans aucun effort, malgré les nombreuses années pasées, les paroles de mes chansons préférées!!

Et sans être rétrograde ou passéiste, je trouve que la majorité de ces "tubes" n'ont pas pris une ride!

Et vous, qu'en pensez-vous?

Dernières lectures



Durant cette période de canicule, la meilleure chose à faire est de s'enfermer au frais, essayer de ne pas trop bouger (quand c'est possible, bien évidemment!), alors quoi de plus agréable qu'un bon livre pour oublier les heures chaudes!

  • Le seigneur d'Anvers de Vincent CROUZET
Thriller haletant se déroulant principalement à Anvers, dans le milieu des grands diamantaires.
L'auteur (que je ne connaissais pas) sillonne l'Afrique australe depuis plusieurs années et enquête sur le monde des diamants. Il compose ses romans à partir de faits réels et a publié plusieurs thrillers.
Celui-ci nous plonge dans les confréries (souvent mafieuses) des diamantaires et dans la lutte impitoyable que se livrent certains pour dominer le marché......
C'est un roman passionnant où le suspense continu et bien amené nous empêche de lâcher le livre une fois commencé!

  • Moi, Jésus de Gilbert SINOUE.
Dans ce roman, l'auteur "ressuscite" Jésus de Nazareth et sonde l'une des plus grandes énigmes de l'histoire . Et au delà du ce récit iconoclaste et captivant, cet écrivain que j'apprécie particulièrement, nous propose un éclairage totalement inédit sur cet épisode fonfateur de la religion chrétienne.
Là aussi, on ne lâche pas le livre avant d'arriver à l'épilogue, grâce au talent de l'auteur et à ses thèses très documentées. Il nous amène aussi à remettre en question certaines de nos croyances ainsi que quelques "assertions" historiques qui se révèlent souvent fausses.

vendredi 1 juillet 2011

Lectures des mois de mai et juin


Depuis la création du club de lecture et de nos séances animées de discussions autour d'un livre, je consacre encore plus de temps à ce plaisir qui n'est plus seulement solitaire mais partagé: se plonger dans des livres, m'abstraire du monde ambiant et savourer ou critiquer un passage particulièrement "interpellant"!

Ces deux derniers mois ont été fertiles en lectures très diverses et pour pallier à ma mémoire parfois flanchante , voici un condensé de mes impressions et de mon ressenti à tous ces ouvrages.

  • Une heure dans la vie d'une femme de Aïda HAMZA
Court roman ayant obtenu le prix Découverte aux COMAR 2011.(prix littéraire tunisien)

Récit de l'heure,ô combien importante pour certaines femmes, de la première rencontre avec un homme qui "pourrait de venir un époux"......
En effet, le poids des pressions sociales poussent beaucoup de femmes cultivées et autonomes professionnellement à finalement se conformer aux conseils et pressions de la famille et des amis qui trouvent anormal que la finalité de la vie pour une femme ne soit pas nécessairement le mariage!
Alors de guère lasse, à force d'être "harcelée",l'héroïne de ce roman accepte de rencontrer un parfait inconnu , mari potentiel "choisi" par les autres dans son milieu social.
Espoirs et déceptions de cette "heure" de découverte, tel est le propos de ce livre agréable à lire et où nous les femmes retrouvons toutes "un certain vécu"!

  • L'homme qui voulait être heureux de Laurent GOUNELLE;
Premier roman de cet auteur spécialiste des sciences humaines et de psychologie qui traite de la quête du bonheur et de la rencontre du héros avec un sage balinais qui va lui faire découvrir les clés que nous détenons tous en nous pour être heureux.
Roman assez léger, qui ressemble plus aux conseils donnés par les spécialistes du "Courrier du cœur" dans les magazines féminins qu'à une vraie philosophie et que je n'ai pas vraiment apprécié.

  • La fêlure de Lahbib CHEBBI

Roman (sous forme de journal ) relatant le bouleversement radical de la vie du cheikh qui, à cause d'une épidémie de choléra touchant la ville de Tunis en 1867, remet en question tout ce sur quoi reposait sa vie.

Alors qu'avant les nombreux morts causés par cette maladie s'infiltrant sournoisement à travers la Médina ainsi que tous les changements apportés par la Régence en Tunisie, tout semblait parfaitement évident et allant de soi dans la vie de ce cheikh estimé et respecté par sa famille,les habitants de son quartier, ses étudiants et même par les autorités beylicales, brusquement la fêlure! Sa manière de voir et de regarder les autres se transforme.

Et au fil des jours, ses certitudes sont ébranlées. Il doute du bien fondé de vie et de sa façon de penser. Il délaisse ses prières quotidiennes, ses cours et parcourt la médina de Tunis pour finalement changer complètement.

La maladie apportant son lot quotidien de morts, l'aspect de la ville changeant de visage sous l'influence des étrangers et des nouvelles idées aussi bien religieuses que sociales véhiculées par la Régence, la fêlure va se transformer peu à peu en fracture...

Pourquoi l'auteur interrompt-il sa thèse de doctorat pour écrire ce roman? Est-ce parce que lui aussi sent que sa vie va connaître une fêlure importante (sait-il ou sent-il qu'il va décéder prématurément et ressent-il le besoin impérieux d'écrire?) Question qui restera pour nous sans réponse.

On peut établir un certain parallèle entre les changements apportés au XIXème siècle par la colonisation et la maladie dans la vie du peuple tunisien et les événements récents traversés par le pays avec la révolution initiée et gagnée par la jeunesse, puisqu'elle va aboutir à la fuite du dictateur corrompu qui a ruiné la pays.

Depuis des changements profonds apparaissent dans la vie du pays: l'apprentissage de la liberté et de la démocratie, les soubresauts parfois douloureux entraînés par ce virage brusque, les remises en question de chacun , les incertitudes , les inquiétudes mais aussi les grands espoirs quant à l'avenir du pays.

La Tunisie nouvelle se cherche, s'interroge, hésite, abandonne certaines de ses anciennes certitudes et essaye d'en trouver de nouvelles qui vont l'aider à changer.

Tous les humains et tous les pays connaissent, pour diverses raisons et à des époques différentes, des "fêlures" comme celle décrite dans le roman.

  • Confidences à Allah de Saphia AZZEDDINE

Ce roman de Saphia Azzedine est un uppercut, un coup de poing dans le plexus solaire qui m'a pliée en deux à cause de la douleur ressentie à la lecture de ce livre!

Il décrit, dans un style percutant (trivial parfois mais ô combien juste), l'itinéraire d'une jeune fille pauvre mais belle, née dans un petit village "trou de cul du bout du monde": vie faite de luttes, d'injustices, de révoltes, de choix cornéliens pour se sortir de cet état de femme pauvre, bafouée au nom de la religion et de la bêtise humaine.

Comment, au nom d'une soi-disant supériorité masculine justifiée faussement par le Coran, peut-on infliger de telles souffrances morales et physiques à une femme?

Comment les diktats et la veulerie des hommes peut-elle se cacher derrière la religion (quelle qu'elle soit) pour se déculpabiliser?

La solitude poignante de cette femme qui n'a que Dieu à qui se confier et qui malgré les vicissitudes d'une vie de souffrances se termine sur une note d'espoir nous apprend à relativiser nos insatisfactions ou désillusions, bien bénignes, à côté des "horreurs" vécues par certains.

Dans ce roman, qui se lit d'une traite, j'ai noté de nombreux passages, des phrases criantes de vérité et que l'on devrait toutes et tous méditer longuement.

Bien sûr, je ne peux pas toutes les énumérer (de toute façon, j'estime que chaque ligne de ce roman est importante!), mais je ne peux m'empêcher de vous en faire partager quelques unes.

[...... Dans ma famille, on préfère ne rien dire.En fait, je crois que c'est tabou de parler tout court, dans ma famille. Si on ne parle pas rien ne change et si rien ne change, c'est mieux pour les peureux. ] (page 13)

[.....Comme si ce qu'il m'avait fait la vielle n'était rien, vu que je ne suis rien. On ne peut pas faire de mal à rien. ] (p.63)

S'adressant à Dieu (p.93, 95 et 122)

[.....Pardon Allah de t'avoir pris à partie toute à l'heure. Je ne veux pas être comme ces gens qui aiment Te culpabiliser. Les hommes n'arrêtent pas de le faire. Au lieu de se bouger, ils attentent que Tu te bouges..........Moi, je T'aime et pas parce que je Te crains. Parce que je T'aime, un point, c'est tout. Sinon, ce n'est pas de l'amour, c'est un contrat........ Aimer par crainte, ça ne vaut rien. Les hommes T'aiment parce qu'il Te craignent, ils se tiennent à carreau par peur de l'enfer.....]


  • Le symbole perdu de Dan BROWN
Après les deux livres ci-dessus très sérieux et interpellant à plus d'un titre, je me suis accordée une petite récréation avec ce roman facile à lire, mêlant des faits véridiques à des extrapolations et interprétations romanesques des thèmes favoris de Brown: traditions ésotériques, symbolismes et secrets (vrais ou faux) de la franc-maçonnerie, tout cela habilement et rondement résolus par le héros récurrent des livres de cet auteur: le professeur Robert Langdon.

  • La voyageuse de nuit de Françoise CHANDERNAGOR
Cette grande auteure , membre de l'Académie Goncourt, traite dans ce roman d'un sujet douloureux : la lente agonie d'une mère qui se meurt d'un cancer . Olga, cette maîtresse femme dotée d'une forte personnalité et qui toute sa vie a élevé pratiquement seule ses quatre filles, a décidé de s'effacer peu à peu, les yeux fermés devant la maladie qui la ronge .
Ses filles ont eu des parcours très différents et s'aperçoivent qu'en fait elles qui croyaient tout connaître de leurs parents et d'elles-mêmes avaient une vision faussée de la vie et doivent à la mort de la matriarche se recomposer et comprendre que pour chacune d'elle leur mère était une personne différente.....

Sujet grave mais traité avec le brio habituel de l'auteur et qui finalement nous renvoie à des interrogations que nous avons toutes et tous traversées à un moment ou l'autre de notre vie.

lundi 27 juin 2011

Légèreté ou désinvolture ?


Paresse ou vie par procuration grâce aux livres ?

Quelques questions "existentielles" que je me pose, au vu du temps passant à la vitesse de l'éclair et à mes "absences" dans ce blog qui pourtant est un ami pour moi!

  • Peut-être cet abandon temporaire est-il simplement dû à une vie bien remplie ces derniers temps , à une certaine nonchalance et à un manque d'assiduité dans plusieurs de mes activités ?
  • Qui sait, qui pourrait trouver la réponse, sinon moi ?
  • Peut-être aussi, ce peu d'écrits vient-il des changements profonds survenus dans le pays?
  • De la recherche frénétique d'informations fiables, des questions sur l'avenir, des espoirs et des désillusions , des alternances entre optimisme délirant et pessimisme le plus noir devant les faits et les agissements de certains?
  • De mon manque de courage, de ma "frilosité" pour participer à certaines actions , qui pourtant me semblent évidentes et essentielles?
  • Ou bien tout simplement le fait de me sentir "comblée" par de nouvelles rencontres, grâce au club de lecture qui permet des échanges enrichissants de points de vue différents en toute liberté et dans le respect des opinions de l'autre?
  • Peut-être est-ce tout cela à la fois ou plus simplement un peu de paresse et de manque de confiance en moi?
  • Peut-être aussi me pose-je trop de questions et vaudrait-il mieux que je vive un peu plus légèrement et en essayant de ne pas disséquer tous mes actes (manqués ou non) et toutes mes pensées???
Vivre l'instant présent comme il vient..... Prendre le meilleur et ne plus trop réfléchir...... et surtout ne plus culpabiliser sur ce que je n'ai pas fait ou ce que j'ai "mal fait"....

Peut-être est-ce là le bonheur et la sérénité??

samedi 16 avril 2011

Modeste "critique littéraire" de mes lectures des mois de mars et avril

Comme je le fais assez régulièrement, je vous livre ici mon ressenti sur mes lectures récentes. Un peu pour donner à certains des idées de lecture, mais surtout, pour me rappeler avec plus de précisions les titres et auteurs lus car ,mon "âge avancé" et mes nombreux autres centres d'intérêt entraînent par fois des trous de mémoire......

  • La chambre ardente de MAX GALLO.
Court récit sur "l'Affaire des Poisons" qui a agité le règne de Louis XIV. Comme d'habitude, ce petit ouvrage très documenté est écrit avec brio par ce grand écrivain et historien qu'est Max Gallo. L'auteur nous dit ceci: "Rien de ce qui compose la matière de ce récit n'a été imaginé - comment aller au-delà de ce réel historique déjà fantastique? -, sinon l'existence et la forme de cette Relation particulière prêtée à un véritable ambassadeur de Venise à la cour du Roi."

  • L'élégance du hérisson de MURIEL BARBERY.
Excellent roman d'un écriture brillante nous racontant la vie d'une concierge atypique d'un immeuble bourgeois et d'une jeune adolescente habitant cet immeuble. Tout semble les séparer et pourtant elles vont se rapprocher à la faveur de l'emménagement d'un nouveau locataire dans l'immeuble.
Je ne vous en dit pas plus sur l'histoire: il faut lire le livre pour en apprécier tout le sel et la leçon de vie que l'on peut tous en tirer.
Un film (suivant bien le roman) a été tourné avec une Josiane Balasko excellente et très émouvante dans le rôle de de la concierge.

  • L'Empire du silence de JACQUES LANZMANN.
A la fois roman d'aventures picaresques et conte philosophique, ce roman est surtout et avant tout une ode à la splendeur et à la fascination que le désert peut exercer sur l'Homme. Le grand voyageur qu'était l'auteur nous entraîne avec talent dans cet univers, tout à la fois enchanteur et destructeur.

  • Le chant des sorcières de MIREILLE CALMEL.
Roman en 3 tomes. Savant mélange entre histoire de la fin du Moyen-Age et légendes et croyances de l'époque.
L'écrivaine nous entraîne dans une cour seigneuriale de la fin du XVème siècle et nous donne une image bien documentée de la vie dans ces "cours d'amour courtois" ( on l' appelait "amour courtois " mais il mêlait beaucoup plus souvent qu'on ne le croit le sentimental au charnel...).
Et aux faits réels s'entrelaçaient très fréquemment à cette époque les croyances en l'existence des sorcières, mages et enchanteurs dont la vie étaient intimement mêlées à celles des humains.
Ce livre plaira à toutes celles et ceux qui ont su (dans un coin de leur cœur) gardé une âme d'enfant et se laisser prendre à l'irrationnel et aux merveilleux.

dimanche 10 avril 2011

Les plaisirs sensuels du jardinage



Regarder quelque chose pousser est bon pour le moral. Cela vous aide à croire en la vie.
(Myron S. Kaufmann)


Tous les jardiniers professionnels ou amateurs (dont je suis) comprendront et approuveront, je pense, ce que sous-entend le titre de ce texte.

Quand on la chance d'avoir un jardin et d'être amoureux de la nature, nos cinq sens profitent des joies procurées par le travail de "sa terre".

Tous ceux qui s'adonnent à la passion du jardinage ont connu, à un moment ou l'autre, l'excitation et la joie ressenties , lorsqu'après de nombreux tâtonnements, diverses expériences malheureuses, pas mal de sueur et d'énergie dépensées, on voit enfin ses efforts récompensés: des fleurs et des arbres là où il n'y avait rien (ou une friche délaissée)!

Malgré la fatigue, le mal de dos, les éraflures et piqûres, le fait de travailler la terre semble devenir une drogue..... Je pense qu'alors notre cerveau fabrique plus de dopamine, hormone du plaisir et de la dépendance qui nous pousse dans nos derniers retranchements et nous donne un plaisir exceptionnel! Ces endorphines nous empêchent d'arrêter malgré les courbatures et les douleurs diverses .......

Tous nos sens sont sans arrêt sollicités et très souvent satisfaits.

L'odorat
Sentir l'arôme dégagé par le froissement d'une feuille, le parfum d'une fleur, l'odeur de la terre et des végétaux rafraîchis par pluie ou l'arrosage......
Le toucher
Laisser glisser entre ses doigts la terre chaude du soleil de la journée , entrer en contact avec le velouté d'un pétale, froisser délicatement le feuillage....
La vue
Se repaître sans se lasser de l'éclat d'une couleur, du jeu miroitant de la lumière dans le feuillage d'un arbre, de la beauté et de la légèreté d'une corolle ou d'une grappe de fleurs....
L'ouïe
Écouter le ramage des oiseaux et le bruit du vent dans les branches....
Le goût
Apprendre les différentes saveurs: douces, sucrées, piquantes ou amères des plantes et fruits du jardin....

A tous ces plaisirs s'ajoute le bénéfice de la vie au grand air et de l'exercice physique car le jardinage peut être aussi un sport à par entière.

Petit bémol à cette "chronique": l'âge et ses différents maux peuvent nous forcer à restreindre certaines de nos activités au jardin, mais les faire cesser surement pas, sauf cas de force majeure!
C'est pourquoi, je terminerai par une citation humoristique d'Olivier Pritchett:
"L'un des sons les plus agréables qui soit donné d'entendre au printemps, c'est l'exaltation contenue des ostéopathes au moment où l'Homme prend sa bêche."

lundi 21 mars 2011

Lecture pasionnante: "Inch Allah"










Je viens de terminer une fresque historique passionnante qui donne un éclairage , ô combien intéressant, sur le Moyen-orient et permet de trouver quelques clés au marasme et aux malheurs qu' a vécu et vit encore cette région du monde.

Il s'agit de la dernière œuvre de Gilbert Sinoué: Inch Allah.
Deux tomes : Le Souffle du Jasmin et le Cri des pierres.

Dans ce roman historique, l'auteur tente de nous expliquer à travers la vie de quatre familles (une égyptienne, une palestinienne, une juive et une irakienne) les drames vécus dans ces pays ainsi qu' au Liban, Syrie et Arabie Saoudite et dans les autres pays du Golfe persique et ce, depuis leur création "artificielle" voulue par les Anglais et les Français après la chute de l'empire ottoman.
Cette fresque écrite par Sinoué se déroule sur la période allant de 1916 à 20o1. Nous voyons donc se dérouler l'histoire de cette région sur près d'un siècle.

Alors que nous vivons depuis le début de cette année 2011 de profonds bouleversements dans plusieurs pays arabes dont les peuples aspirent à plus de liberté et de démocratie après des décennies de dictature et de tyrannie, la lecture de ce livre nous permet de mieux comprendre pourquoi certaines populations se déchirent et se font la guerre sans parvenir à trouver la paix.

Bref résumé des deux tomes.

A la fin de la première guerre mondiale, la chute définitive de l'empire ottoman (qui s'était allié à l'Allemagne dans cette guerre) va précipiter les habitants de tout le Moyen-Orient dans une situation de précarité et de haine, de guerres incessantes et de profonds bouleversements dus aux visées colonialistes des Anglais et des Français qui se sont partagés arbitrairement la région.

L'Angleterre, plus particulièrement, a mené à partir de 1915 une politique très ambiguë en voulant rallier les Arabes contre les Turcs et amener les Juifs d'Amérique à lutter contre l'Allemagne. Pour ce faire, elle a fait miroiter l'indépendance aux Palestiniens tout en promettant aux juifs de leur créer un état en Palestine!!
C'est la déclaration Balfour (premier ministre du Royaume-Uni de 1902 à 1915) qui crée "un foyer national" juif en Palestine en 1917 et qui va mettre le feu aux poudres et entraîner une situation "apocalyptique" dans toute la région, et ce, jusqu'à nos jours....
Attentats, guerres , massacres, instabilité politique vont se succéder.
Car, à vouloir jouer "les apprentis sorciers" et en se partageant le "gâteau" économique que représentent ces pays en ne tenant absolument pas compte des particularités, des religions et des aspirations de ces peuples, le Royaume-Uni et la France (appuyés par les États-Unis) ont crée une poudrière génératrice du chaos actuel .

Plutôt que d'allonger ce résumé, je vais mettre en exergue quelques lignes du roman qui donnent une idée de ce que pensaient (et pensent encore) beaucoup de politiciens, et montrent clairement leurs visées purement économiques au détriment des aspirations des populations des pays qu'ils se partagent.

.... "Je détiens le clés qui gèrent le monde. Elles sont au nombre de deux: le cynisme et la voracité des puissants. l'une étant indissociable de l'autre. Croyez-vous que si la France ne prenait pas la Syrie, l'Angleterre ne le ferait pas?"
............................................
.... "Vous savez bien qu'un tant que nation les Arabes n'existent pas. Ils ne sont qu'un agrégat de tribus. D'ailleurs, si nous nous y prenons correctement, ils resteront ce qu'ils sont: un tissu de petites factions jalouse les unes des autres et incapables de cohésion."
..........................................
.... ""Le problème de ces peuples est justement qu'ils ne sont pas en état de disposer d'eux-mêmes. Ils ont été affaiblis par des siècles de tutelle ottomane. Nous les aidons à devenir des états modernes."
........................................
.... "Les récents événements au Moyen-Orient démontrent en tout cas que ce n'est pas ainsi que les Arabes perçoivent les efforts de la France et de l'Angleterre. Non seulement vous les humiliez publiquement, mais, contrairement à des promesses solennelles réitérées au cours de nombreuses conférences internationales, vous leur refusez le contrôle de leurs territoires"


Ces quelques extraits montrent bien l'arrogance et le mépris des colonisateurs.......

Quelques mots sur l'auteur Gilbert Sinoué (dont j'apprécie énormément le style enlevé, fluide et très agréable à lire ainsi que la majorité de ses différents romans dont les petites histoires des personnages passionnants se resituent très souvent dans l'Histoire avec un grand H.)

Gilbert Sinoué est né en Égypte en 1947.
Il s'établit à Paris et commence par écrire des chansons, est scénariste et dialoguiste puis vers l'âge de 40 ans devient écrivain et se spécialise plus particulièrement dans le roman historique.

Quelques-uns de ses romans:

L'enfant de Bruges.
Avicenne ou la route d'Ispahan.

Le livre de saphir.
L'Égyptienne.
Erevan.

vendredi 4 février 2011

Article écrit pour inciter à la réflexion certains intolérants

Femmes célèbres de Tunisie

Ne m'étant jamais vraiment intéressée (je l'avoue bien humblement) à la position et à l'importance de la femme dans la société tunisienne à travers l'histoire, je ne pourrais et ne voudrais rivaliser avec des Tunisiennes de naissance dans ce domaine.

Depuis mon implantation dans ce pays, j'ai toujours vu les femmes tunisiennes des anciennes générations assez soumises à leurs maris, mais ayant légalement plus de droits (grâce au statut personnel instauré par Bourguiba) que la femme européenne, et ce au sens strict du droit (facilités pour le divorce, garde quasi automatique des enfants, droit au logement et à la pension alimentaire sans avoir à prouver quoi que ce soit, etc...)

J'étais, à mon arrivée, conditionnée par les "on-dits" et rumeurs des Européens quant à la condition féminine dans les pays musulmans, et par bon nombre d'idées fausses répandues par des gens qui n'avaient jamais mis un pied en Tunisie mais qui pourtant "savaient tout sur ce qui se passait ici" et m'ont dépeint un tableau des plus effrayant du sort qui m'attendait une fois mariée à un musulman. (Exemples d'affirmations de gens instruits et soi-disant bien informés: les femmes n'ont aucun droit là-bas, à part celui de servir leur mari; elles ne peuvent pas travailler, doivent sortir voilées, ne pas marcher à côté des hommes dans la rue; c'est une société faite et dirigées par les hommes: j'en passe et des meilleures........)
Bien sûr, il y avait heureusement des gens cultivés, plus ouverts et tolérants qui avaient contrebalancé ces affirmations.
Mais je dois admettre que, malgré tout, ce n'est pas sans une certaine angoisse que j'ai débarqué en Tunisie.

Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir une société très diversifiée où les sexes, les races, les religions se mélangeaient et vivaient le plus souvent en harmonie, sans intolérance et dans le respect des croyances socio-culturelles de l'autre.
Une société, où, même dans les familles vivant de manière ancestrale, la femme sous des dehors assez soumis aux hommes de la famille, faisait quand même ce qu'elle voulait et ce qui lui plaisait!
On m'avait parlé de société purement patriarcale et je découvrais, au contraire, dans la majorité des familles que je fréquentais une société plutôt matriarcale où finalement c'était plus les femmes qui "dirigeaient" et prenaient les décisions tout en laissant croire aux hommes que c'étaient eux "les chefs".
J'arrête ici cette digression sur mon expérience personnelle pour en venir enfin au sujet principal de cet article: quelques femmes célèbres de l'histoire de la Tunisie.

Depuis la révolution et les dangers que peut faire courir aux femmes un recours à l'obscurantisme des extrémistes, j'ai fait quelques recherches et je vous livre ici quelques lignes sur l'importance de certaines femmes à travers l'histoire du pays. Je n'en ai évidemment choisi que quelques-unes parmi les très nombreux exemples que nous fournit l'Histoire ancienne ou contemporaine. Et je ne parlerai d'elle qu'en quelques lignes, n'ayant pas ici la prétention d'écrire des biographies.

Entre mythologie et légende, je commencerai par Didon (Elyssa) , Phénicienne ayant quitté sa ville d'origine (Tyr) et qui aurait fondé Carthage en 815 avant JC, en obtenant du seigneur local l'octroi d'une terre en bordure de mer, grâce au stratagème de la peau de bœuf.

Dans l'histoire ancienne, nous trouvons aussi la Kahena, figure emblématique de la guerrière berbère, issue de la tribu des Djeraya,: celle que l'on surnomme une des premières féministes d'Afrique du Nord.
En 686, elle prend la tête des tribus d' Afrique du Nord pour lutter contre les Omeyades et va régner sur l'Ifriqiya (territoire qui correspond à l'Algérie, la Tunisie et la Tripolitaine) pendant 5 ans.

Je ne parlerai pas d'Aziza Othmana, grande figure féminine tunisienne également, sur qui un article a déjà été écrit dans ce blog.

Je passe maintenant à l'époque plus contemporaine et j'ai choisi quelques figures qui m'ont frappée par leur intelligence et leurs engagements dans la cause des femmes et du pays.

Nebiha BEN MILED (1919-2009) : infirmière et assistante sociale qui toute sa vie a été une grande militante indépendantiste et féministe et qui a fondé l'Union des femmes musulmanes.

Souhayr BELHASSEN, étudiante de Sciences Politiques à Tunis puis à Paris, journaliste et écrivain, grande militante des droits de l'homme et faisant partie de la Ligue tunisienne des droits de l'homme , et à ce titre, souvent fustigée par les dirigeants du pays.

Sophie BESSIS, issue d'une famille de la grande bourgeoisie juive tunisienne. Agrégée d'histoire, , elle a plusieurs cordes à son arc.
Elle a été rédactrice en chef de Jeune Afrique. Elle est aussi directrice à l'Institut des relations internationales et stratégiques de Paris, secrétaire adjointe du FIDH, elle enseigna à la Sorbonne et à l'Institut national des langues et civilisations orientales.
Elle est aussi écrivain, auteure de plusieurs ouvrages (Habib Bourguiba, en 1988, Femmes du Maghreb en 1983, les Arabes, les femmes et la liberté en 2007, etc....)

Gisèle HALIMI. Née à la Goulette dans une famille juive traditionaliste, elle devient avocate et entre au barreau de Tunis en 1949 puis part à Paris.
Combattante acharnée de la lutte féministe, très engagée, elle lutte pour l'indépendance de la Tunisie et de l'Algérie.
A Paris, aux côtés de Simone de Beauvoir, elle fonde le mouvement féministe en 1971 et se bat pour la dépénalisation de l'avortement et le droit des femmes.
Elle écrit aussi de nombreux ouvrages (Cause des femmes en 1973, Le lait de l'oranger en 1988, la Kahina en 2006, Ne vous résignez jamais en 2009).

Nine MOATI. D'origine juive tunisienne, elle naît à paris en 1937 mais passe son enfance à Tunis.
A Paris, elle devient journaliste pour la radio, puis pour le magazine "Elle".
Elle écrit aussi de nombreux romans, traitant pour la plupart de la vie en Tunisie.
(Mon enfant, ma mère en 1974, l'Orientale en 1985 et son plus connu Les Belles de Tunis en 1983,......)

Voilà ma modeste contribution à ce blog "les Femmes de Tunisie".
Et j'espère que ces quelques exemples de "combattantes acharnées" du droit des femmes inciteront toutes les femmes tunisiennes actuelles à lutter pour garder leurs atouts et leur place prépondérante dans la société , et à se battre contre tous les obscurantismes.