mardi 9 février 2010

Conte satirique: comment le prince charmant se change en vilain crapaud!

Comme dans tous les contes, je commencerai mon histoire par "Il était une fois"...

Donc, il était une fois, dans une époque depuis longtemps révolue, une jeune fille, innocente et bébête, qui sur sa route croisa, celui qui allait devenir " son prince des mille et une nuits".

C'était une petite bourgeoise, étudiante, gâtée par la vie et sa famille, élevée comme il se devait à l'époque dans le respect des autres et de soi-même.

Lui, beau "prince" venu d'ailleurs, auréolé du mystère de l'inconnu et de l'exotique, beau parleur et très charmeur, réussit évidemment à "séduire" très vite cette petite oie blanche.

La famille ne vit pas d'un très bon œil , cet homme venu de loin, d'un pays très peu connu à l'époque et d'une culture totalement différente, détourner leur chère fille de ses études pour l'emmener vivre dans son pays.

Il fallut lutter, se battre, "discutailler", essayer de convaincre, puis finalement, en désespoir de cause devant l'incompréhension des gens bien-pensants, se cacher pour vivre cet amour interdit.

Et ce qui devait arriver arriva!

La jeune fille abandonna ses études, suivit son prince et ils retournèrent s'installer dans son pays.
La famille du prince, si même , elle aussi, n'avait pas tout à fait rêver de cette union pour son fils unique et plus que chéri, accepta et accueillit la jeune épousée avec beaucoup de gentillesse et de compréhension malgré les différences de culture.

Très vite, le jeune couple eut un premier enfant: merveille des merveille: un garçon.
Sa vie s'organisa, difficilement dans ses débuts. Elle était passée tellement vite d'une vie protégée et privilégiée de jeune étudiante insouciante à celle d'une mère de famille dans un pays totalement inconnu, de langue inconnue, de culture et de religion différentes et contraignantes pour elles!
De plus, elle avait dû quitter son pays avec le strict nécessaire et devait affronter et subir , parfois, une vie austère et assistée dans les débuts par sa belle-famille, car le prince n'avait pas de travail.

Mais la jeunesse, l'enthousiasme, la nécessité de faire face l'emportèrent.
Elle se sentait bien seule pourtant, sans amis, n'arrivant pas à se faire comprendre convenablement malgré ses efforts pour apprendre la langue.
Le prince , finalement, trouva un travail qui lui plaisait et un certain bien-être s'ensuivit.Le couple put déménager du minuscule logis appartenant aux parents et se construire "un petit nid" bien à lui.
La vie devenait plus facile, même si la nostalgie et le manque de contacts avec les autres étaient parfois bien pesants!

Un deuxième enfant naquit et notre jeune étrangère se consacra à l'éducation de ses enfants: elle mit de côtés ses ambitions professionnelles et s'occupa uniquement de son ménage et de ses enfants.
Passant les trois quarts de son temps seule (son époux devint un bourreau du travail), elle se trouva des occupations de solitaire :lecture, jardinage, travaux manuels en tous genre, approfondissement de sa culture générale dans tous les domaines grâce aux livres et à la télévision.
Son mari prit l'habitude de ne plus s'occuper de rien dans la maison: ses très longues journées étaient consacrées au travail, plusieurs de ses soirées à des amis, et quand on trouvait une baby-sitter à des sorties avec son épouse.

La vie n'était pas un long fleuve tranquille (bien des malheurs et des accidents vinrent la perturber), mais vaille que vaille elle continua et ne fut pas malheureuse, même si cette vie ne fut malgré tout pas un chemin de roses!

Le temps passa: le prince ne vit pas ses enfants grandir trop absorbé par ses occupations professionnelles. Il connut alors des problèmes de santé, puis dans l'exercice même de ses fonctions.
Tout finit pourtant par rentrer dans l'ordre .

Mais, il faut croire, que comme dans beaucoup de contes de fées, un mauvais sort ou une vilaine sorcière décida de s'acharner sur ce couple.

Le mari décida brusquement d'arrêter toute activité, ayant suffisamment pour vivre ( grâce à la fortune du papa décédé), et en pleine force de l'âge se retrouva oisif.
Las...Il n'avait aucune passion, aucun hobby, aucun intérêt réel pour rien ni personne. Et, peu à peu, insidieusement, l'ennui le rongea.

L'épouse, femme mûre maintenant, avait développé ses passions et avait même décidé de travailler enfin à l'extérieur, elle qui s'était consacrée à l'éducation de ses enfants, qui devenus adultes volaient de leur propre ailes.

C'est alors qu'entra en scène la pire des malédictions: l'alcool et les mauvaises fréquentations avec leur cortège d'inquiétudes, de nuits blanches, de violences verbale ou physique....
La vie devint un enfer, à gérer au quotidien. La persuasion, la colère, les menaces, l'accompagnement: rien n'y fit et suivirent plus de dix années de galère.

L'espoir revint parfois de voir cette situation changer, puis patatras," les vilaines sirènes de l'oubli et de la facilité rechantaient autour du prince et il se laissait séduire malgré les promesses ; et pour son épouse et ses enfants la chute était encore plus brutale.

Morale de ce conte doux-amer.
Le proverbe "l'oisiveté est la mère de tous les vices" est d'une grande vérité.
Et jeunes damoiselles, pleines d'espoir dans votre vie future, prenez garde, ne relâchez pas votre attention, combattez les dragons et les sorcières qui vous guettent le long du chemin dès que vous les vous voyez ou les entendez arriver!

Et voilà comment, un prince charmant bourré de qualités au départ, choyé par la vie et n'ayant presque jamais dû lutter pour obtenir ce qu'il désirait, fut transformé en vilain crapaud par un élixir de malheur: l'alcool.

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